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Qu’est-ce que la réduction des risques tabagiques ?

Mis à jour le 8/07/2020 à 14h10
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Si vous vous intéressez au sujet du vapotage, alors vous avez probablement déjà entendu les termes de « réduction des risques tabagiques » ou “tobacco harm reduction”. Mais que signifient-ils précisément et quels produits incluent-ils ?

S’éloigner des méfaits du tabac fumé

La réduction des risques tabagiques (RDRT) consiste en une stratégie dont le but est d’apporter, aux fumeurs qui ne réussissent pas à arrêter de fumer, un moyen de continuer à consommer de la nicotine « à moindre risque ».

A l’heure actuelle, la nicotine est majoritairement consommée à l’aide des cigarettes de tabac. Un tabagisme qui est, chaque année, responsable de plus de 7 millions de décès à travers le monde.

Si les dangers du tabagisme ne sont un secret pour personne, il est pourtant loin d’être aisé de s’en éloigner, en partie à cause de la nicotine mélangée à la fumée du tabac dont les propriétés chimiques sont très complexes. En effet, ce cocktail chimique est reconnu comme ayant des propriétés addictives, en partie car la nicotine s’attache aux récepteurs cholinergiques, procédé favorisant l’émission de certains neurotransmetteurs tels que la dopamine, qui est connue pour influencer positivement l’humeur. La nicotine contenue dans la fumée du tabac est rapidement transportée dans le sang, ce qui rend cette forme de consommation très addictive.

Si de nombreux traitements médicamenteux et médicaux permettent d’aider à l’arrêt du tabagisme, ceux-ci ne fonctionnent malheureusement pas sur tout le monde. Et c’est à ce moment-là que la stratégie de réduction des risques tabagiques rentre en jeu. En effet, puisqu’il est impossible pour certains fumeurs de cesser leur tabagisme, la RDRT peut leur permettre de continuer à consommer la nicotine dont ils ont envie ou besoin, tout en minimisant au maximum les risques pour leur santé que cela implique.

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Quels produits entrent dans le cadre de la réduction des risques tabagiques ?

A l’heure actuelle, 3 produits sont disponibles à travers le monde. Tous proposant une réduction des risques, pour laquelle un consensus scientifique se renforce, par rapport au tabac fumé.

La cigarette électronique, ou vaporisateur personnel

La cigarette électronique, également appelée vaporisateur personnel, fait partie des outils de réduction des risques liés au tabagisme. Elle est considérée comme étant « au moins 95 % moins nocive » que le tabagisme, par le ministère de la santé britannique.

En effet, de par l’absence de combustion lors de son fonctionnement, celle-ci permet à son utilisateur de consommer de la nicotine, tout en réduisant la majorité des risques pour la santé liés au tabagisme… qui proviennent pour la plupart de ladite combustion.

En 2018, une étude américaine concluait que le vapotage pourrait sauver jusqu’à 3 millions d’années de vie aux Etats-Unis durant les 50 années à venir, selon les différentes positions que pourrait adopter le gouvernement local à son encontre.

Pourquoi vapoter est moins dangereux que fumer ?

Le SNUS

Le SNUS prend la forme d’un petit sachet contenant de la poudre de tabac, que son utilisateur place généralement entre la joue et la gencive. Il est particulièrement populaire dans les pays d’Europe du Nord, tels que la Norvège ou la Suède, mais également aux Etats-Unis.

Aux USA, le SNUS est le premier produit du tabac à avoir été reconnu comme étant moins nocif que le tabagisme. En effet, à la fin du mois d’octobre 2019, la FDA délivrait à l’entreprise Swedish Match, le label de « produit du tabac à risque modifié » pour 7 de ses produits, étant du SNUS.

Depuis lors, le fabricant est autorisé à les commercialiser en utilisant l’allégation thérapeutique suivante : « L’utilisation du Snus de la marque Swedich Match au lieu de cigarettes vous expose à un risque moindre de cancer de la bouche, de maladie cardiaque, de cancer du poumon, d’AVC, d’emphysème, de bronchite chronique ».

Le tabac chauffé

Le tabac chauffé représente le troisième produit que certains considèrent comme entrant dans une logique de réduction des risques tabagiques.

Le plus célèbre est probablement l’IQOS, fabriqué par le cigarettier Philip Morris International (PMI).

Son principe de fonctionnement est très simple. Alors qu’une cigarette brûle le tabac à plus de 800°C, l’IQOS se contente de « le chauffer » à une température de 350°C. Une diminution censée « éviter tout combustion » selon le fabricant.

A l’heure actuelle, il n’existe pas de consensus scientifique autour de la réduction des risques liés au tabagisme, que proposent les produits du tabac chauffé. La FDA a toutefois reconnu que, dans le cadre spécifique de l’IQOS, celui-ci réduirait l’exposition à certaines substances nocives contenues dans la fumée de cigarettes.

Tout savoir sur IQOS, le tabac chauffé de Philip Morris

L’industrie du tabac dans le monde de la réduction des risques liés au tabagisme

Depuis plusieurs années, les ventes de tabac diminuent à travers le monde. Selon le portail en ligne allemand Statista, la baisse serait ainsi notable depuis l’année 2009. En effet, en 2009, alors que 5 884 milliards de cigarettes étaient vendues, elles n’étaient « plus que » 5 800 milliards en 2014, 5 505 milliards en 2016, et enfin 5 416 milliards en 2017. Une baisse constante donc, qui est la première depuis l’année 1 880, année jusqu’à laquelle les statistiques présentées permettent de remonter.

Afin de pallier cette diminution, les cigarettiers ont commencé à s’intéresser à de nouveaux produits, qui pourraient, potentiellement, leur faire regagner des clients. Une diversification de leur portefeuille qui passe, également, par des produits entrant dans le cadre de la réduction des risques tabagiques.

En 2008, Philip Morris International a par exemple racheté  le groupe UST, premier fabricant américain de SNUS.

L’année suivante, Reynolds American, numéro 2 du tabac aux USA, a annoncé le lancement prochain de sa marque Camel Snus, sur le territoire américain. Une sortie accompagnée du lancement d’un autre produit, lui aussi de marque Camel, sous la forme de tabac dit « soluble ».

En 2014, c’était au tour du cigarettier British American Tobacco (BAT) de se lancer sur le marché du vapotage, et notamment des pods, en Europe, à travers deux marques : Vype et Vuse.

Enfin, en décembre 2018, Altria entrait sur le marché de la vape via une prise de participation de l’ordre de 35 % au sein de la société Juul Labs Inc, plus grand fabricant de pods aux Etats-Unis. Quelques mois après, le fabricant de Marlboro devenait également propriétaire, à 80 %, de la marque Burger Söhne, notamment connue pour la fabrication de On!, n’étant ni plus ni moins que du SNUS.

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