Si la majorité des vapoteurs sait que la vape a été officiellement déclarée comme étant « au moins 95 % moins nocive que le tabagisme » par le ministère de la santé britannique, très peu savent en réalité pourquoi. Retour sur les étapes qui l’ont conduit à cette conclusion.
Selon le ministère de la santé britannique, le vapotage est « au moins 95 % moins nocif que le tabagisme ». Mais d’où provient ce chiffre exactement ? Et comment a-t-il été calculé ? Retrouvez tout le travail effectué par le Royaume-Uni à ce sujet dans notre article : https://fr.vapingpost.com/pourquoi-la-vape-est-elle-95-moins-dangereuse-que-le-tabac-fume/
Publiée par Vaping Post sur Mercredi 10 juin 2020
14 critères étudiés
En 2015, le ministère de la santé britannique a officiellement déclaré que le vapotage est « au moins 95 % moins nocif que le tabagisme ». Un point que l’organisation maintenait à la fin de l’année 2018, lors du lancement de sa nouvelle campagne destinée à aider les fumeurs à arrêter le tabac. Cependant, si la nouvelle s’est rapidement répandue à travers le monde, peu de gens se sont réellement intéressés aux raisons qui ont conduit Public Health England (PHE) à faire cette déclaration. Aujourd’hui, nous vous proposons un résumé des différentes démarches réalisées par l’organisme qui l’ont amené jusqu’à cette annonce.
Un long processus, de nombreuses études
Tout commence au cours de l’année 2014 lorsque que le ministère de la santé britannique commande un rapport [1] destiné à étudier les effets de la vape sur la santé. L’année suivante, après avoir pris connaissance de ses conclusions, il déclare officiellement que « le danger associé à l’utilisation [de ces produits] risque d’être extrêmement faible, et certainement beaucoup plus faible que le tabagisme ». Même son de cloche concernant les risques d’une exposition passive à la vapeur de cigarette électronique (CU), qui sont alors jugés « susceptibles d’être extrêmement faibles ».
Comme l’indique la direction de la santé publique du Royaume-Uni dans son propre rapport [2] publié peu de temps après, « ces conclusions concordent avec un examen effectué par une équipe internationale d’experts, qui a estimé que les risques du vapotage représentent moins de 5 % des risques liés au tabagisme [3] ».
Le document stipule qu’elles concordent aussi « avec un examen complet de la littérature pertinente effectué par une autre équipe internationale, qui a conclu [4] que les aérosols de cigarettes électroniques peuvent contenir certaines des substances toxiques présentes dans la fumée de tabac, mais à des niveaux bien inférieurs ».
Là encore, concernant les effets à long terme, si les scientifiques se montrent prudents, ils ne masquent pas pour autant leur positivité. Ils expliquent ainsi que « les effets à long terme sur la santé de l’usage d’une cigarette électronique sont inconnus, mais comparés aux cigarettes, les CU sont susceptibles d’être beaucoup moins, voire pas du tout, nocives pour les usagers ou les passants ».
A retenir : après examen du rapport qu’il a commandé en 2015, ainsi que de toute la littérature disponible concernant la vape, le ministère de la santé britannique indique que le danger associé à l’utilisation d’un vaporisateur personnel risque d’être « extrêmement faible » par rapport au tabagisme. Concernant les effets à long terme, PHE note que bien qu’ils soient inconnus, ils sont susceptibles d’être « beaucoup moins, voire pas du tout nocifs » par rapport à la consommation de cigarettes de tabac. Le vapotage est ainsi déclaré comme étant « au moins 95 % moins nocif que le tabagisme » peu de temps après. Des affirmations renouvelées en 2018.
Formaldéhydes et acroléine
Mais ce n’est pas tout. L’un des autres points sur lesquels s’est penché PHE afin de s’assurer de la réduction des risques liée au tabagisme que propose la vape, concerne la présence de différents produits toxiques dans la vapeur, et plus particulièrement le formaldéhyde ou encore l’acroléine.
La première étude ayant relevé ce phénomène était originaire du Japon, et s’est révélée agir comme un « signal de départ » pour de nombreux autres travaux par la suite. Très largement reprise par les médias du monde entier, elle fut citée pour la première fois au cours de l’année 2014 par le Japan Times [5]. Selon elle, « lors des tests de différentes cigarettes électroniques, l’une a été responsable d’émissions de formaldéhydes 10 fois supérieures aux cigarettes de tabac ».
Comme l’explique PHE dans son document, et comme l’article de presse lui-même le précise, ces émissions de produits toxiques ne se sont produites que lorsque l’e-liquide était « surchauffé ». L’organisme ne manque pas non plus de rappeler qu’au moment de toute cette agitation médiatique, l’étude en question n’avait même pas encore été publiée.
De très faibles émissions de produits toxiques lorsqu’un vaporisateur personnel est utilisé normalement
Quelques mois plus tard, en janvier 2015, une recherche similaire [6] voyait le jour. Selon ses conclusions, lors de l’utilisation d’un vaporisateur personnel de 3e génération ( N.D.L.R : à puissance variable), le taux de formaldéhydes retrouvé dans l’aérosol d’une cigarette électronique était « 5 à 15 fois supérieur à celui d’une cigarette de tabac, lorsque le vaporisateur personnel était utilisé à puissance maximale, pendant 3 à 4 secondes », provoquant de ce fait un dry hit.
Comme le rappelle une nouvelle fois PHE, outre le fait que ces résultats aient été obtenus par des machines à fumer, aucun vapoteur ne prend de bouffées aussi longues, ni à une telle puissance. De plus, lorsque l’utilisateur d’une cigarette électronique « vape un dry hit », il recrache instinctivement la vapeur à cause de son goût insupportable. Un goût que les machines à fumer ne détectent pas. De ce fait, bien que la présence de ces substances toxiques soient indéniables dans le cas d’une surchauffe du e-liquide, aucun vapoteur ne les inhalera à répétitions.
Impossible de vaper en dry hit permanent
Quelques mois plus tard, ces affirmations ont été confirmées par une étude [7] réalisée par le professeur Farsalinos. En effet, durant sa recherche, le scientifique a reproduit les conditions d’utilisation du vaporisateur personnel, dans lesquelles ces hauts niveaux de formaldéhydes avaient été détectés. Selon ses conclusions, aucun des vapoteurs présents n’a pu vaper dans les mêmes conditions que les machines à fumer. Tous ont été forcés de recracher la vapeur à cause des dry hits provoqués. Cependant, dans le cadre d’une utilisation normale, aucun ne s’est plaint et les niveaux de produits toxiques alors présents dans les aérosols étaient « absents ou négligeables ».
Même son de cloche concernant l’acroléine puisqu’une autre recherche scientifique [8] a révélé que les vapoteurs possédaient « des niveaux bien inférieurs d’acroléine et de crotonaldehyde dans leurs urines, comparés aux fumeurs de tabac ».
À retenir : un vaporisateur personnel ne produit des niveaux de formaldéhydes plus élevés qu’avec le tabagisme, que lorsqu’il est utilisé dans de mauvaises conditions. Dans le cadre d’une utilisation normale, la vapeur produite par une cigarette électronique contient des taux de produits toxiques « absents ou négligeables ».
Vapotage et problèmes pulmonaires
Une autre des études majeures [9] ayant relevé des problèmes de santé causés par la cigarette électronique a été réalisée en février 2015. Consistant à enfermer des souris dans une boîte afin de les exposer à l’aérosol d’une cigarette électronique, ses conclusions étaient que la vape provoque « des inflammations et des infections des poumons, et même un cancer ».
Pour PHE, il y a de nouveau plusieurs problèmes concernant cette étude.
Le premier est que le vaporisateur personnel est un outil de réduction des risques liés au tabagisme. Ainsi, toute étude cherchant à mettre en lumière des problèmes causés par la vape, doit l’être en comparant lesdits problèmes causés par le tabagisme. Ce que cette étude n’a pas fait.
Le second problème est que le groupe de souris ayant été exposé aux vapeurs de cigarettes électroniques était « beaucoup plus stressé » que le groupe de contrôle. Le stress affectant les « réponses bactériennes et virales », une fois encore, les résultats de l’étude sont faussés aux yeux des scientifiques du Royaume-Uni.
De plus, étant donné l’enfermement subit par les souris étudiées, « les animaux ont également souffert d’empoisonnements répétés à la nicotine ». Le ministère de la santé du Royaume-Uni explique ainsi que la perte de poids accélérée, l’immunité réduite et la mort précoce des animaux « étaient beaucoup plus susceptibles d’être le résultat d’un stress prolongé et d’un empoisonnement à la nicotine que d’une exposition aux radicaux libres ». Radicaux libres qui, selon l’étude en question, étaient bien présents dans l’aérosol de cigarette électronique, mais « à des niveaux 1 000 fois plus faibles que dans les cigarettes de tabac ».
La même année, une autre étude [10] révélait des résultats similaires. Toutefois, comme l’indique le ministère de la santé britannique, « une fois encore, aucune comparaison avec le tabagisme n’a été faite ».
A retenir : actuellement, les seuls symptômes avérés [11] lors de l’utilisation d’un vaporisateur personnel sont une irritation locale de la bouche ainsi que son assèchement. Concernant les voies respiratoires, une recherche [12] a révélé une amélioration de la condition de patients fumeurs atteints d’asthme. Une autre étude [13] n’a quant à elle révélé aucun effet significatif sur le corps humain suite à l’utilisation d’une cigarette électronique pendant 1 an et demi.
Plus d’articles de la catégorie santé