Il y a quelques mois, nous vous expliquions ce qu’est la Premarket Tobacco Applications (PMTA) et pourquoi cette nouvelle législation va très probablement signer la fin de la vape indépendante aux Etats-Unis. Une vision confortée par la récente demande de PMTA soumise par le cigarettier Reynolds.
Petit retour en arrière
Depuis le 8 août 2016, tous les produits de la vape sont considérés comme des produits du tabac aux USA. Une décision lourde de conséquences puisque les produits du vapotage doivent alors se plier aux mêmes règles que les cigarettes combustibles.
Ainsi, chaque produit de la vape vendu aux Etats-Unis est censé être titulaire d’une autorisation de vente délivrée par la Food & Drug Administration (FDA), appelée PMTA.
Si initialement, la FDA avait repoussé l’application de cette mesure à l’année 2022, de nombreuses associations l’ont poussé à la mettre en oeuvre plus rapidement, usant et abusant notamment de l’argument de « l’épidémie de vapotage des jeunes » connue par le pays, qui nécessite selon eux, une mise en application de la PMTA afin d’être ralentie.
Et ces associations ont eu gain de cause. En effet, suite à un procès opposant l’American Association of Pediatrics à la FDA, l’organisme étatique s’est vu forcé d’instaurer la mise en oeuvre de la PMTA dès le 12 mai 2020.
Reynolds demande une PMTA pour Vuse
A cause de la masse d’informations et du coût financier que requière une demande de PMTA (entre 117 000 et 400 000 $ selon la FDA, plusieurs millions selon divers experts), le secteur de la vape indépendante ne devrait tout simplement pas pouvoir conserver le moindre de ses produits sur le marché.
Ainsi, à partir du mois de mai prochain, il est fort probable que la plupart des produits de la vape indépendante disparaissent tout simplement des étals américains.
Et si nous soulignions à l’époque que l’instauration de la Premarket Tobacco Applications devrait largement servir les intérêts de l’industrie du tabac qui, de par ses finances illimitées, devrait pouvoir réaliser des demandes de PMTA dans les règles, l’histoire semble nous donner raison.
En effet, alors que la FDA a officiellement délivré une autorisation de vente pour l’IQOS de Philip Morris au début de cette année, c’est aujourd’hui au tour de Reynolds (Camel, Winston etc) de tenter sa chance et d’envoyer tous les documents nécessaires à la FDA.
Une demande composée de plus de 150 000 pages et qui est « l’aboutissement d’années de travail acharné au sein de plusieurs équipes, impliquant plus de 100 personnes, dont des dizaines de membres de l’équipe doctorale qui collaborent chaque jour, avec un investissement financier substantiel », selon les dires du docteur James Figlar, vice-président exécutif des affaires scientifiques et réglementaires du cigarettier, dans un communiqué.
Pour l’industriel du tabac, il ne reste désormais plus qu’à attendre la décision de la FDA, afin de savoir si son produit de la vape, Vuse, sera autorisé sur le sol américain.
Mais quelle que soit la décision de la Food & Drug Administration, cette nouvelle demande de PMTA nous rappelle à quel point il sera compliqué (impossible) pour la vape indépendante de réaliser cette demande.
En effet, quelle marque de vape peut réellement impliquer des équipes de cent personnes durant des années, simplement afin de réaliser tous les tests nécessaires à une demande de PMTA… ?
Entre les récentes interdictions des produits de la vape mises en place aux USA ces dernières semaines, et l’arrivée de la PMTA dès l’année prochaine, l’avenir de la vape s’annonce particulièrement sombre au pays de l’Oncle Sam…
L’actu’ aux USA