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France : la lutte contre le tabagisme rapporte gros

Mis à jour le 16/07/2024 à 22h07
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D’après une analyse de l’OCDE, le gouvernement gagnerait quatre euros à chaque fois qu’il en investit un dans la lutte contre le tabagisme.

Pourquoi changer une équipe qui gagne ?

Lutte contre le tabagisme France

La lutte contre le tabagisme, un nouveau business ?

Les mesures antitabac prises en France, entre 2016 et 2020, rapportent gros. Voilà en substance les conclusions d’une étude menée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en partenariat avec Santé Publique France. D’après l’analyse menée par les experts, pour chaque euro investi dans des mesures de lutte contre le tabagisme, ce serait quatre euros d’économisés en dépenses de santé. Dans sa recherche, l’OCDE s’est attachée à « apprécier les retombées sanitaires et économiques » des diverses mesures antitabac appliquées en France. Sont ainsi citées, le lancement de la campagne annuelle #MoisSansTabac, l’introduction du paquet neutre, les remboursements des substituts nicotiniques, ou encore l’augmentation des prix du paquet de cigarettes, sur trois ans.

Le tabagisme en déclin

Les auteurs se sont attelés, en utilisant un modèle de prédiction, à imaginer l’évolution du taux de prévalence tabagique en France, d’ici à 2050, selon plusieurs scénarii. La ligne bleue et pleine représente l’évolution estimée du nombre de fumeurs si ces politiques de lutte contre le tabac n’avaient pas été mises en place. Trois scénarii sont également décrits, l’un « optimiste » (la courbe la plus descendante), l’autre « pessimiste » (qui remonte légèrement avant de se stabiliser), et le dernier, médian (qui décroît de manière continue et régulière). 

Dire que le scénario optimiste porte bien son nom est un doux euphémisme. Difficile d’imaginer le taux de prévalence tabagique tomber sous la barre des 4 % au cours des 30 prochaines années dans l’Hexagone. Atteindre un tel chiffre relèverait du miracle, notamment car la France continue de se montrer particulièrement timide au sujet des nouveaux substituts nicotiniques comme la cigarette électronique, le tabac chauffé, ou encore les sachets de nicotine. Ne parlons même pas du snus, qui est tout simplement interdit en dépit de son efficacité avérée en Suède.

Le saviez-vous ?

Malgré la frilosité de la France et de nombreux autres pays au sujet de la cigarette électronique, plusieurs recherches ont démontré qu’elle était actuellement le substitut nicotinique le plus efficace du marché.

En apprendre plus à ce sujet avec la méta-analyse réalisée par l’organisation Cochrane.

Le vapotage diabolisé

Comme le démontre le graphique et le notent les auteurs, « la prévalence a marqué un fort recul » entre les années 2016 et 2019. Une période qui coïncide parfaitement avec la popularisation de la cigarette électronique en France. Pourtant, seul un petit encadré fait mention du vapotage, malgré les 46 pages du rapport. Un encadré dans lequel il est indiqué que si le vaporisateur personnel est utilisé par les fumeurs pour arrêter de fumer, il peut aussi « constituer une porte d’entrée vers le vapotage du tabac »

Les auteurs notent également que « l’utilisation des cigarettes électroniques a des effets néfastes de plus en plus avérés, notamment sur la santé cardiovasculaire », et ajoutent que les données sur le rôle potentiel de la vape dans le sevrage tabagique « restent peu probantes ». Des informations dont la source n’est autre que l’OMS, dont on connaît la profonde conviction antivape. 

Cigarette électronique OCDE OMS

Si la vape est citée dans le rapport, ce n’est pas pour parler de son efficacité dans le sevrage tabagique, bien au contraire…

Une bonne nouvelle pour la santé publique…

Au sujet des répercussions des mesures antitabac mises en place par les gouvernements successifs, sur la santé publique, l’analyse indique qu’elles pourraient permettre d’éviter environ quatre millions de maladies au cours des 28 prochaines années (en suivant le scénario central). En détail, ce serait donc 1,87 million de cas de troubles musculo-squelettiques en moins, 1,54 million d’infections des voies respiratoires inférieures, 0,3 million de BPCO, 0,2 million de cancers liés au tabac, 0,1 million de maladies cardiovasculaires, ainsi que plusieurs milliers de cas de démence et de diabète. 

Autant de maladies en moins qui permettraient une économie sur les dépenses de santé de 578 millions d’euros chaque année. Et puisque le coût des différentes mesures antitabac est quant à lui estimé à environ 148 millions d’euros par an, les finances publiques sont largement gagnantes. Pour rappel, les taxes appliquées sur la vente des cigarettes ne sont pas prises en compte dans ce calcul. 

… et pour l’économie

Les répercussions de la lutte contre le tabagisme se feraient également sentir au niveau économique. D’après les auteurs, elle permettrait d’accroître la population active en y ajoutant environ 19 800 « équivalents temps plein » chaque année. Les retombées financières de cette hausse se chiffreraient à un gain d’environ 715 millions d’euros par an. 

En lisant ce rapport, il apparaît clair que le gouvernement n’a aucune raison d’encourager l’utilisation de la cigarette électronique, dont les effets sanitaires et économiques lui apparaissent probablement incertains. Après tout, s’il gagne quatre euros à chaque fois qu’il en mise un grâce aux mesures actuelles, pourquoi changer quoi que ce soit ?

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