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En résumé :
Le marché de la cigarette électronique connaît une forte croissance depuis l’industrialisation du premier modèle d’e-cigarette commercialisé par Hon Lik, et le secteur est mondialement estimé à une dizaine de milliards de dollars aujourd’hui et pourrait continuer à fortement se développer.
La vape, un outil qui dérange
Aux États-Unis comme en Europe, le marché de la cigarette électronique est en plein essor. Face à son développement s’opposent d’autres industries très puissantes. Les fabricants de médicaments (industrie pharmaceutique), par exemple, puisque le vapotage s’est révélé être jusqu’à deux fois plus efficace pour arrêter de fumer que les substituts nicotiniques traditionnellement utilisés, comme les patchs, les gommes à mâcher, les sprays, etc.
L’industrie du tabac, aussi, car un fumeur qui passe à la vape est un client perdu pour elle. Afin de lutter contre ce fait, les cigarettiers ont rapidement compris qu’il leur fallait réussir à faire partie de ce marché. Ainsi, depuis 2014, les investissements de Big Tobacco sur le marché de la cigarette électronique n’ont cessé de croître.
Les cigarettiers en quête de changements
Philip Morris International (PMI) est le meilleur exemple du changement qui s’opère chez les membres de Big Tobacco depuis plusieurs années. Si, durant des décennies, le site officiel du cigarettier mettait en avant ses résultats financiers et la pléthore de marques de cigarettes qu’il possédait, c’est aujourd’hui une tout autre musique qui est servie aux visiteurs. L’intégralité du site internet est désormais axée autour de sa « transformation ». Vidéos explicatives sur les effets pour la santé de la consommation de nicotine, sur le meilleur moyen d’arrêter de fumer, ou encore sur les dangers causés par la combustion de tabac, le site officiel pourrait presque être confondu avec celui d’une association de lutte contre le tabagisme.
En parallèle, le géant du tabac a lancé de nombreux produits dits « à nocivité réduite », dont l’étendard est l’IQOS, un dispositif qui chauffe le tabac au lieu de le brûler, réduisant ainsi la quantité de composés nocifs présents dans la fumée qu’il dégage.
Le vapotage n’a pas été oublié puisque PMI est également propriétaire de la marque d’e-cigarettes VEEV, mais également des sachets de nicotine SHIRO. Ses concurrents se sont aussi placés sur ce secteur avec la marque de cigarettes électroniques Vuse chez British American Tobacco, Blu chez Imperial Brands, ou encore Logic chez Japan Tobacco International.
Un nouveau moyen de gagner de l’argent pour les gouvernements ?
Les gouvernements du monde sont également concernés par le gain en popularité du vaporisateur personnel. Chaque année, les taxes sur les produits du tabac font entrer plusieurs millions dans les caisses des États. Un conflit d’intérêts né alors entre protection de la santé publique en recommandant aux fumeurs de passer à la cigarette électronique, et assurance de voir des rentrées d’argent via la vente de cigarettes de tabac.
Bien sûr, le plus simple serait de taxer le vapotage au même titre que le tabagisme. Mais comment cette mesure serait-elle perçue par les consommateurs et les associations de lutte contre le tabagisme ? Comment justifier qu’un produit considéré comme moins nocif et qui permet de se sevrer du tabagisme, soit surtaxé au lieu de voir son prix diminué pour en encourager l’utilisation ?
Une fois de plus, de par son côté disruptif, l’e-cigarette force les gouvernements à un numéro d’équilibriste pas toujours simple à réaliser.
Les associations de lutte contre le tabagisme en danger ?
Les gouvernements ne sont pas les seuls à voir leur situation économique se compliquer depuis l’arrivée sur le marché de l’e-cigarette. Les associations de lutte contre le tabac voient également le principe même de leur existence remis en cause. Parfois subventionnées par les États, leur rôle de lutte contre le tabac devient, au fil du temps, de moins en moins important à cause de l’efficacité du vaping dans le sevrage tabagique. Quelles raisons ont-elles encore d’exister si les fumeurs n’ont plus besoin d’elles pour arrêter de fumer ? Le danger de cette disparition pousse certaines d’entre elles à se montrer hostiles envers la cigarette électronique.
Certaines associations sont également prises des dogmes dont elles n’arrivent plus à se défaire, les poussant, là encore, à lutter contre le vapotage. Sous prétexte que les e-liquides utilisés avec le vaporisateur personnel contiennent de la nicotine, elles en déconseillent l’utilisation, voire en demandent l’interdiction. Et ce, malgré le fait que si la molécule possède des propriétés addictives, ses effets sur l’organisme restent modérés et comparables à ceux de la caféine (augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle).
Une lutte contre la nicotine encore plus inexplicable puisque ce sont ces mêmes associations qui ne cessent de recommander l’utilisation de médicaments qui en contiennent.
Le marché de la vape en chiffres
Source : Statista
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