Plusieurs médecins et experts de la santé publique ont envoyé une lettre à divers ministères de la Colombie, du Chili, et de l’Argentine, afin de les mettre en garde contre les dernières recommandations de l’OMS concernant le vapotage.
Un nouveau rapport de l’OMS qui fait débat
En décembre dernier se tenait la 10e réunion du groupe d’étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur la réglementation des produits du tabac. Ce rassemblement était l’occasion de la publication de son rapport, dans lequel il émet plusieurs recommandations concernant les additifs alimentaires, la standardisation biologique, et… les produits du tabac.
Parmi elles :
- Continuer à mettre l’accent sur les mesures fondées sur des données probantes visant à réduire le tabagisme (…) et ne pas se laisser distraire de ces actions par la promotion de nouveaux produits du tabac tels que le tabac chauffé
- Utiliser les réglementations déjà existantes pour les produits du tabac, et les appliquer aux produits du tabac chauffé
- Appliquer les réglementations les plus restrictives en matière de lutte contre le tabagisme, aux produits du tabac chauffé
- Interdire à tous les fabricants et groupes associés de faire des allégations concernant la réduction de la nocivité des produits du tabac chauffé, par rapport à d’autres produits
- Interdire les allégations sur le fait que ces produits peuvent aider à arrêter de fumer
- Interdire les systèmes électroniques de distribution de nicotine sur lesquels l’utilisateur peut contrôler les caractéristiques des appareils et les ingrédients.
En d’autres termes, ce rapport préconise une interdiction de tous les systèmes ouverts, d’informer le public sur le fait que le vapotage permet d’aider dans le cadre du sevrage tabagique, et que les cigarettes électroniques et le tabac chauffé sont moins nocifs que les cigarettes combustibles. Tout ça, en s’appuyant sur « des données probantes », bien sûr.
Des médecins réagissent
Il y a quelques jours, plusieurs médecins et experts de santé publique ont rédigé une lettre à destination de la Colombie, du Chili, et de l’Argentine, pays membres du conseil de l’OMS, afin de les mettre en garde contre ces recommandations.
Dans le document, il souligne que le vapotage et l’utilisation de tabac chauffé ont fait leurs preuves dans différents pays comme la France, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, l’Islande, les États-Unis, ou encore le Japon.
Ils indiquent que le fait « d’ignorer ou d’attaquer » ces produits pourrait « coûter des milliers de vies », sans oublier de souligner qu’il existe de nombreuses preuves scientifiques, factuelles, sur le fait que ces produits sont moins nocifs que le tabagisme, et que plusieurs études ont même pu mettre en évidence, une inversion des dommages sanitaires en passant du tabagisme au vapotage, au niveau pulmonaire et cardiovasculaire.
« En conséquence, ces recommandations mettraient en péril l’objectif principal de la Convention-cadre pour la lutte antitabac, qui est de sauver des vies en permettant aux gens d’arrêter de fumer », expliquent les auteurs.
Ils soulignent également le fait qu’il ne serait pas justifié d’appliquer des réglementations identiques ou aussi restrictives à ces produits, qui pourraient empêcher le public de tomber malade ou de mourir, tandis que le tabac combustible, « avec la certitude de sa létalité, reste pleinement disponible pour le consommateur ».
Ils rappellent également que de fortes restrictions sur ces produits conduiront à « la désobéissance civile » et l’établissement de « gigantesques marchés noirs » sans aucun contrôle de qualité, de sécurité, ou économique pour les États.
« Dans l’espoir qu’ils prendront nos préoccupations en considération », conclut la lettre.
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