Ce matin, le ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, a détaillé les mesures qui devraient être mises en place dans le prochain plan national de lutte contre le tabac. Effet d’annonce ou véritable plan d’action ?
Revirement de situation
La France deviendra-t-elle bientôt un pays antivape ? C’est la question qui se trouve désormais sur toutes les lèvres depuis les nombreuses annonces d’Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention. Dans l’optique de réduire le taux de prévalence tabagique dans l’Hexagone, qui stagne depuis maintenant de nombreuses années, le gouvernement semble chercher de nouvelles solutions pour le réduire, notamment en ciblant la cigarette électronique.
L’un des objectifs principaux de cette nouvelle version du PNLT sera la prévention de l’entrée dans le tabagisme. En ligne de mire, les cigarettes, bien sûr, dont le prix devrait atteindre 13 euros par paquet à l’horizon 2027, mais aussi les « nouveaux produits du tabac », comme les e-cigarettes ou les sachets de nicotine. Perçus comme conduisant au tabagisme, malgré les nombreuses études scientifiques ayant démontré le contraire, ces derniers, dont l’efficacité pour arrêter de fumer est désormais avérée, pourraient être durement touchés.
S’il ne s’agit pour l’instant que des prémices de ce que sera réellement le prochain plan national de lutte contre le tabac, de nombreuses réactions ont déjà eu lieu. Loïc Josseran, président de l’Alliance contre le tabac, se désole d’une hausse aussi faible des prix du tabac. Selon lui, cette augmentation tarifaire « ne marquera pas les esprits » et ne « changera rien ».
Les nouveaux produits du tabac en danger
Du côté de la vape, de nombreux changements législatifs sont également réfléchis. À commencer par les arômes des e-liquides, dont certains pourraient être interdits. Le marketing est également visé puisque l’idée d’une obligation d’un paquet neutre pour les produits du vapotage est également sur la table. Pour Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, le packaging actuel des e-cigarettes et autres liquides donnerait aujourd’hui « l’impression d’acheter un produit de luxe, un produit très smart. Aujourd’hui, l’idée c’est qu’il n’y ait plus aucun marketing », poursuit-il.
Les sachets de nicotine également ciblés
Les sachets de nicotine sont également visés par le nouveau plan national de lutte contre le tabagisme. Le ministre les décrit comme un nouveau mode consommation « très attirant et qui cible très explicitement les plus jeunes ».
Les débats en séance publique concernant le PNLT sont prévus pour le 4 décembre prochain. Les déclarations télévisées du ministre sont à retrouver sur FranceTvInfo.
La Fivape réagit
À travers un communiqué de presse, la Fédération Interprofessionnelle de la vape a réagi aux mesures annoncées par Aurélien Rousseau. Elle regrette que la question du vapotage ne soit traitée que pour « le présenter comme une menace » au lieu d’être « intégré avec volontarisme » dans la politique nationale de lutte contre le tabac. Comme le rappelle l’association, la cigarette électronique est actuellement l’outil de sevrage tabagique le plus utilisé par les fumeurs français.
La potentielle mise en place d’un paquet neutre pour les produits de la vape l’inquiète également. Elle souligne d’ailleurs que cette mesure « contredit le contenu des réunions préparatoires au PNLT auxquelles la Fivape a participé ».
Attaquant aussi l’ingérence de l’industrie du tabac ainsi que de plusieurs organisations antitabac, la Fivape appelle à un « sursaut de la classe politique (…) pour que cesse au plus vite cette attitude schizophrénique vis-à-vis de la vape ».
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