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France : la ministre de la Santé veut interdire les arômes et réduire la nicotine dans la cigarette électronique

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À l’approche de la Journée mondiale sans tabac, Catherine Vautrin, ministre de la Santé, a annoncé une série de nouvelles mesures. Si les fumeurs sont visés, les vapoteurs aussi : la ministre souhaite réduire la nicotine dans la cigarette électronique et interdire la plupart des arômes.

Fin de la cigarette dans de nombreux lieux publics

Tout d’abord, concernant le tabac. les fumeurs n’auront plus l’autorisation de consommer leurs cigarettes sur les plages, dans les parcs et jardins publics, et sous les abris de bus, ni aux abords des écoles ou encore des équipements sportifs. « Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître », a-t-elle expliqué dans une interview donnée à Ouest France. Une interdiction qui entrera en vigueur dès le 1er juillet prochain. Les collégiens et lycéens ne seront pas épargnés pour autant, puisque cette mesure s’appliquera aussi à eux. « La priorité, ce sont les écoles, car c’est là que les parents attendent les enfants, mais cela évitera aussi que les collégiens et lycéens ne fument devant leur établissement. »

Et offensive contre le vapotage

Si ces mesures antitabac n’ont rien d’exceptionnel, puisque déjà mises en place par certaines collectivités locales, le discours de la ministre au sujet du vapotage a de quoi inquiéter. À la question de savoir comment évolue le tabagisme chez les jeunes, Catherine Vautrin, après avoir donné quelques chiffres, a indiqué que « les produits de vapotage génèrent aussi une addiction et sont une porte d’entrée vers le tabac. » Une déclaration qui va à l’encontre des conclusions de plusieurs dizaines, si ce n’est centaines de travaux scientifiques.

L’usage de la e-cigarette poursuit sa progression chez les élèves avec, pour la première fois, un usage qui devance celui de la cigarette.Extrait d'un communiqué de presse de l'OFDT. 1er janvier 2024

Malgré un amas de données qui démontrent que le vapotage ne conduit pas à fumer, mais qu’au contraire, il détourne du tabagisme, l’effet passerelle semble bien ancré dans l’esprit de Catherine Vautrin.

Pourtant, il y a quelques mois seulement, les chiffres publiés par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) indiquaient clairement une baisse du tabagisme chez les jeunes, qui intervenait en parallèle d’une augmentation du vapotage. En 2014 par exemple, 32,4 % des jeunes de 17 ans fumaient quotidiennement, contre 15,6 % en 2022. Au cours de la même période, le nombre de vapoteurs pour cette tranche d’âge était passé de 2,5 % à 6,2 %. Bien sûr, s’il serait malhonnête de dire que la chute du tabagisme n’est due qu’au vapotage, il le serait tout autant de dire que la cigarette électronique n’y est pour rien. 

Les arômes en ligne de mire

Mais le discours de la ministre ne s’arrête pas là. Plus préoccupant encore, la locataire de Ségur a indiqué être actuellement en train de discuter avec l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et la Haute Autorité de santé (HAS), « pour que nous baissions le taux de nicotine autorisé dans les produits de vapotage », avant d’ajouter : « Je veux aussi réduire le nombre d’arômes des produits de vapotage. »

Seule phrase potentiellement rassurante, après avoir fait cette déclaration, elle a précisé avoir « besoin des avis scientifiques et techniques pour en fixer les détails. »

Il existe des données probantes d’un niveau de confiance élevé indiquant que les cigarettes électroniques contenant de la nicotine augmentent les taux d’abandon par rapport aux substituts nicotiniques.Conclusion de Cochrane lors de la mise à jour de sa méta-analyse comptant 90 études, en janvier 2025

Espérons que les experts consultés seront mieux au fait des véritables données concernant le vaporisateur personnel. Par exemple, le fait que l’organisation Cochrane, mondialement reconnue pour la qualité de son travail, a conclu que la cigarette électronique est l’outil de sevrage tabagique le plus efficace du marché. Et qu’il existe depuis longtemps maintenant, un consensus au sein d’une grande partie de la communauté scientifique pour dire que le vapotage est beaucoup moins nocif que le tabagisme.

Soulignons également que, dans le cadre du sevrage tabagique, la nicotine fait partie des meilleurs alliés du fumeur…

Alors que, dans certains cas, le taux de nicotine de 20 mg/ml imposé par l’Union européenne, n’est déjà pas suffisant, sa réduction diminuerait d’office l’efficacité de la cigarette électronique pour arrêter de fumer. 

« Mon objectif est simple et en même temps extrêmement ambitieux : faire en sorte que les enfants qui naissent aujourd’hui, en 2025, soient la première génération sans tabac », déclarait aussi Catherine Vautrin lors de cette entrevue. Mais la France pourra-t-elle atteindre son but si elle se prive de l’un de ses principaux outils de réduction des risques tabagiques ?

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