Vous êtes ici : Vaping Post » Opinion » Le rêve américain, le cauchemar de la vape (Cocorico 1)

Le rêve américain, le cauchemar de la vape (Cocorico 1)

Mis à jour le 6/04/2020 à 11h39
    Annonce
  • Calumette
  • le petit vapoteur
  • Pulp
  • Vaporesso
  • Innokin
  • Vincent
  • Voopoo

Les français portent en eux un fond de masochisme qui ne manque jamais d’interroger ou de faire rire leurs voisins, dont plusieurs sont plutôt mal lotis. Indécrottable insatisfait ou aveugle, le français, surtout s’il est vapoteur ? Sans doute un peu des deux. Tour d’horizon de quelques cadors de la vape qui envient la France. Aujourd’hui, les ricains.

L’Amérique, l’Amérique, je veux l’avoir…

Après la seconde guerre mondiale, 408 000 citoyens américains vivent en Europe, principalement des militaires installés dans leur base de l’OTAN et leurs familles. En 1966, le Général de Gaulle décide de quitter l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et demande aux américains de rentrer chez eux après avoir fermé leurs bases sur le sol français. Il est en cela soutenu par la population, qui manifeste son mécontentement à travers le slogan “US go home !”.

La présence américaine après le seconde guerre mondiale a laissé une impression durable et maint nouveaux produits. 

Ces années de présence ont pourtant laissé en France une trace durable, culturellement et civilisationellement. Chewing-gum, Coca-Cola et fast-foods s’y sont implantés, ainsi que l’idée que “les américains sont tellement devant nous”. Ceci perdure encore aujourd’hui , par certains aspects. Cela se voit dans la vape.

En matière de vape, les américains ont pris de l’avance sur l’aspect “ludique” de la chose là où les français jouaient la prudence.

Il faut reconnaître qu’en matière de vape, les ricains ont pris à une époque une certaine avance sur la France. Alors que, dans l’hexagone, on ne trouvait que quelques liquides fabriqués essentiellement par les tenants d’une vape “safe”, mono-goût et un peu tristounets parfois, les liquides américains, bien gras, saturés d’arômes et qui faisaient de gros nuages faisaient rêver et la moindre fiole importée s’arrachait à prix d’or.

Il est vrai que la vape américaine est dans la démesure. Regardez un salon américain, c’est un show. Musique à fond, nuages partout, les hommes semblent sortir de leur caverne après avoir dépecé un mammouth, et les femmes… Comment dire sans faire preuve de misogynie ? Disons qu’elles donnent plus l’impression d’avoir un tarif à l’heure et une chambre réservée au motel du coin que de compétences dans la vape.

… et je l’aurai

Parce que cette conception ludique américaine de la vape se paie, et se paie cher. Si vous êtes un lecteur assidu du Vaping Post, vous n’aurez pas manqué de remarquer que, outre-atlantique, ça ne va pas fort. Le vapotage est sérieusement remis en question, et les associations de professionnels indépendants sont inaudibles, parce que ultra-minoritaire.

Parce que les excès de la vape indépendante se paient cher. Les leaders sur le marché, aujourd’hui, sont les filiales de Big Tobacco. 

Le marché de la vape aux USA, c’est un marché de gros jus plein d’arômes et de gros clouds ? Non, ça, c’est la partie qui nous intéresse. Le gros des vapoteurs qui, comme le reste du monde, sont essentiellement des fumeurs qui souhaitent arrêter.

Et qu’est-ce qui marche, pour arrêter ? Les entreprises de vape indépendante sont très rares à être estimées à un million de dollars, malgré l’abondance des saveurs et la production de vapeur. Par contre, les groupes qui proposent des pods en tirage serré et en 50 mg de sels de nicotine valent des milliards. CQFD.

Lobbying des grands groupes plus puissants financièrement, interdiction des arômes, scandales à répétition…

Lesquels groupes, souvent liés à l’industrie du tabac, font du lobbying en faveur de l’interdiction des arômes et pour des emballages plus sobres. Pour lutter contre ça, les vape-shops indépendants, tout cools et tatoués qu’ils soient, pèsent peu avec leur marché de niche face à la bourse dans la très libérale Amérique.

L’Amérique interdite

L’avenir de la vape aux Etats-Unis ? Il est assez prévisible. Les grands leaders seront des filiales de Big Tobacco, et les quelques entreprises indépendantes qui subsisteront seront celles qui parviendront à écouler leur stock à l’étranger.

… Quand on dit que la vape indépendante est menacée de disparition à court terme aux USA, ce n’est pas une figure de style. 

Certes, il y a quelques années, les américains ont arrosé la France de liquides savoureux et complexes. Ils ont aussi livré, cadeau de la maison, le scandale du diacetyl. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Quelques souvenirs de liquides un peu fous et disparus, quelques uns encore présents et vapés par une minorité. Les best-sellers aujourd’hui sont européens, et majoritairement français. Des liquides complexes, savoureux et normés, fabriqués par ceux qui, hier faisaient les liquides tristounets si vilipendés mais ont pris leur temps pour apprendre à faire une vape inattaquable.

L’Amérique, l’Amérique ? Vous voulez l’avoir ? Je vous la laisse.

Bien évidemment, d’autres pays sont devant la France dans le cœur des vapoteurs : l’Allemagne et l’Angleterre. A tort ou à raison ? Rendez-vous dans les prochains articles.

Cet article d’opinion n’engage que son auteur et ne représente pas forcément l’avis de la rédaction.

Le vapotage américain mis à mal

Les commentaires sont fermés.