Vers un paquet à 12 euros en 2024 ? C’est en tout cas l’hypothèse envisagée par certains, après que Olivier Véran n’ait pas nié ni affirmé, cette possibilité sur RMC. Une hypothèse qui pourrait porter ses fruits en termes de santé publique, sous conditions…
Très cher tabac
La cigarette bientôt plus chère que le litre d’essence ? Pas encore, mais tout de même : alors que Apolline de Malherbe posait, ce 28 août, la question à Olivier Véran, porte-parole du gouvernement et ministre du renouveau démocratique, ce dernier n’a pas dit non.
Plus précisément, il a expliqué que ce sont des arbitrages budgétaires qui seront présentés dans quelques semaines par les ministres concernés. Olivier Véran a ajouté qu’il y aurait “plus d’argent pour l’hôpital et la santé l’année prochaine”, et donc, subséquemment, il y aurait besoin de plus “maîtriser les comptes de la Sécurité sociale”. Comprenez : l’argent qui va sortir doit d’abord entrer.
Ce qui est une déclaration à double tranchant : rappelons qu’en provoquant 70 000 morts par an, le tabac doit être considéré comme un problème gravissime à résoudre, et pas comme un moyen de régler les factures. La dépendance d’un budget aux taxes sur le tabac est toujours un mauvais signe. Vous avez dit Tobacco Bonds ?
Toujours selon RMC, la mesure ne ferait pas l’unanimité. Un ministre, dont le nom n’a pas été précisé, aurait déclaré : « [le risque] c’est qu’une telle augmentation soit perçue comme la fin du dernier plaisir pour les classes populaires ». Ce qui soulève plusieurs points. Tout d’abord, le tabac, même s’il est vrai qu’il est plus présent chez les classes populaires, n’est pas le monopole des ménages modestes. Ensuite, les plaisirs, il y en a d’autres. Enfin, il serait bon de lui rappeler que ce « plaisir » cause des maladies, qui sont une catastrophe économique pour lesdites classes populaires même lorsqu’elles ne finissent pas par un décès.
L’augmentation du prix du tabac, au final, est-ce la solution ? Cela peut, en tout cas, être le rouage d’une solution plus vaste et plus complexe. À condition de s’en donner les moyens. En mettant en avant le vapotage par exemple, en le défendant contre les projets néfastes de la Commission européenne en 2024, en explorant les autres solutions en parallèle, bref en agissant.
Voter un prix, ce n’est pas réellement lutter contre le problème du tabagisme. C’est encaisser de l’argent en espérant que le problème finisse par se régler tout seul.
Voir l’interview politique intégrale d’Olivier Véran sur RMC