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Fivape : “Il est urgent de recadrer les discussions sur la vape”

Mis à jour le 2/04/2024 à 16h34
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La séquence médiatique et politique de la fin d’année a grandement précarisé l’avenir de la vape. Influencée par des débats peu éclairés autour de l’interdiction des puffs, elle a poussé le gouvernement à jouer une carte politicienne en sortant un Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) ouvertement antivape, aux dépens de la santé publique. Une situation inadmissible pour la Fivape, qui n’a eu de cesse d’apporter aux décideurs d’indispensables éclairages sur nos produits et notre filière. Mettons une bonne fois pour toutes à terre les plus classiques des arguments antivape.

Jean Moiroud, président de la FIVAPE (© Ghyslain Armand / Vaping Post)

L’effet passerelle n’existe pas : la vape détourne du tabac

L’effet passerelle de la vape au tabac laisse entendre que vapoter conduit à fumer. C’est une idée puissante et intuitive, qui, pour ceux qui connaissent mal le sujet, peut paraître pertinente. Ceci explique les difficultés qu’ont les défenseurs de la vape à corriger les perceptions pour ramener de l’esprit critique dans la discussion. Car cet effet passerelle n’a jamais été observé, nulle part dans le monde, depuis 10 ans. D’ailleurs, si la vape conduisait au tabac, son essor devrait, in fine, favoriser le tabagisme… mais il n’en est rien.

En France, entre 2012 et 2022, le tabagisme chez les adolescents est passé de 42,8 % à 25 %. Un effondrement qui s’est fait, comme aux États-Unis, en présence de la vape. Une récente étude conduite par l’équipe du Pr. Dautzenberg a cherché à savoir pourquoi certaines analyses concluent à un effet passerelle. En observant les données de toutes ces études, les chercheurs ont observé “un biais massif qui invalide les conclusions des études longitudinales”. L’étude note en fait un puissant effet de “distraction” qui montre que la vape limite les passages au tabac. Ceci explique en partie la baisse structurelle du tabagisme chez les jeunes. Si la vape était une stratégie de l’industrie pour faire consommer de la nicotine aux mineurs, elle a singulièrement manqué d’efficacité.

Le double usage est une étape vers l’arrêt de la combustion

On a souvent reproché à la vape de ne pas être un bon substitut nicotinique, car elle concourait à l’émergence de vapofumeurs. Il est temps de s’élever contre cet argument qui n’a rien d’honnête. La vape est une méthode d’arrêt du tabac et à ce titre, elle ne doit pas être confondue avec la cigarette électronique qui en est l’outil. La démarche d’arrêt du tabac par la vape est un parcours que commencent les fumeurs lors de leur premier contact avec un professionnel de la vape. Celui-ci va adresser l’e-liquide, le matériel et surtout les conseils les plus adaptés au profil du fumeur pour maximiser ses chances d’en finir avec le tabac. L’arrêt total et définitif de la combustion est l’objectif premier et prioritaire qui passe toutefois, pour de nombreux consommateurs, par une phase de double usage. Elle n’est pas souhaitable, mais est très majoritairement synonyme d’une baisse conséquente de la consommation de tabac (passage d’un paquet par jour à deux cigarettes généralement). Stigmatiser les usagers en cours de démarche d’arrêt n’est pas acceptable. C’est nuire à leur motivation et décrédibiliser le vapotage, pourtant prouvé comme étant la méthode d’arrêt du tabac la plus efficace.

L’efficacité du vapotage repose sur la diversité des arômes

La diversité des saveurs dans le vapotage permet de s’adapter à tous les profils de fumeurs. Elle entretient la motivation en apportant du confort dans l’utilisation. Les résultats de l’enquête Merci La Vape, qui a mobilisé 40 000 répondants, montrent que 88 % des personnes interrogées considèrent que la diversité des saveurs les a détournés du tabagisme. 32 % des répondants déclarent qu’ils retourneraient purement et simplement au tabac si les arômes étaient prohibés. C’est un tiers des vapoteurs, plus d’un million de nos concitoyens, nos clients. La “satisfaction” est l’élément le plus important dans la réussite de son sevrage avec la vape. Vouloir priver des fumeurs d’options positives pour améliorer leur santé est une posture dogmatique qui ne peut qu’émaner de décideurs n’ayant pas connu les affres du tabac. La réduction des méfaits est une posture d’empathie qui doit s’affranchir des dogmes et des jugements pour chercher à comprendre avec sincérité les mécanismes à l’œuvre dans les conduites addictives.

Paquet neutre : parfait pour maintenir les fumeurs dans le tabac

Comment ne pas être outré par le projet d’extension du paquet neutre aux produits du vapotage ? Une telle mesure renierait totalement les fondements qui ont fait du vapotage le principal moteur de la baisse du tabagisme ces dix dernières années. L’État doit être conscient de son rôle de prescripteur en matière de santé publique. Une telle décision aurait des conséquences désastreuses sur la perception des produits du vapotage. Ils seraient tout simplement traités à l’égal du plus grand criminel de l’histoire.

Parmi les vapoteurs actuels, même si la plupart ont identifié les produits qui leur permettent de se tenir à distance de la cigarette, un bon nombre pourrait reprendre le tabac, se disant que si l’État impose des marquages similaires au tabac, c’est que le risque est identique.

Pour les 15 millions de fumeurs restants, pas encore vapoteurs, le message serait encore pire et il est certain que la grande majorité “n’oserait” pas aller vers la vape, tant les produits seraient perçus comme autant, voire plus dangereux, que le tabac. Un carton plein pour l’industrie du tabac qui verrait son pire concurrent grandement affaibli.

Jean Moiroud, président de la Fivape

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