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Vape porn, Vape fetish, vapotage et pornographie

Mis à jour le 6/04/2020 à 0h34
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Cette période de confinement est le moment idéal pour vous parler de nos trouvailles les plus instructives, les plus surprenantes, et parfois les plus dérangeantes. Parce que la vape est devenue un phénomène de société, et l’industrie du porno l’a bien compris. 

ConfineHub

Vous connaissez l’excuse à laquelle on ne croit jamais « je ne traîne pas dans ce genre d’endroits, c’est un ami qui m’en a parlé » ? Et bien, là, c’est vrai. Et vous n’allez pas me croire.

Nous étions en train de chatter avec un petit groupe d’amis, en évitant autant que possible les sujets qui fâchent (vous avez remarqué qu’ils sont de plus en plus nombreux ? Pain au chocolat ou chocolatine ? Chloroquine ou suicide au chlore ? Raoult ou Raël ?), quand la conversation a glissé sur les sites pornographiques qui offraient leur accès premium gratuitement en soutien aux confinés.

La conversation porte sur les catégories bizarres que certains y avaient dénichées, et là, quelqu’un, s’avisant que j’étais le seul vapoteur de la conversation, m’interpelle « Hé, Guillaume, tu as essayé de taper ‘’vaping’’ dans le moteur de recherche ? Tu devrais ».

Et là, je lui ai expliqué ce que je vais vous expliquer, et que vous n’allez pas croire, c’est que je ne fais pas ce genre de choses. Aller rechercher des mots-clefs sur des sites proposant des vidéos pornographiques ? Pour qui me prenez-vous, ce n’est pas le genre de la maison ! Je sais que vous ne me croyez pas, et pourtant c’est vrai.

Non, moi, je clique sur la section « redhead », pas besoin de plus.

C’est donc uniquement ma conscience professionnelle qui m’a poussé à taper, dans la barre de recherche, quelques mots-clefs relatifs à la vape. Et aussitôt, un nouvel univers s’est offert à moi.

Hubble valide cet article

Alors, soyons clair : quand un nouvel univers s’offre à moi, je vérifie l’étanchéité de mon scaphandre et la solidité de ma navette, parce que l’univers est un endroit vraiment hostile. 

Parce qu’ici, il est question de pornographie et de vape, et ceux qui sont entrés ici en pesant trouver un peu de ce “vapeporn” si populaire sur Instagram risquent d’être drôlement surpris. 

Les fantasmes qui combinent sexualité récréative et vapotage sont… Instructifs ? Non, le point d’interrogation n’est pas venu se greffer là par hasard, c’est juste qu’après des années à vivre de ma plume, voilà que je me retrouve confronté à l’indicible. 

Pourtant, ce n’est pas un indicible si indicible que ça. Il semble que, sur les sites X, la vape n’ait pas encore transité de la mode des tubes à celle des boxs. En l’occurrence, ici, les tubes ne sont pas tout à fait du même genre que ceux qui nous servent à vaper (du moins, j’espère… Oh, Mon Dieu, sortez-moi cette image de la tête !).

C’est en effet, si l’on juge le nombre de vidéos, une sorte de constante : il semblerait que la thématique qui rencontre le plus de succès soit celle de la rencontre d’un appareil reproducteur de type mâle à celle d’un embout buccal de type femelle, lequel embout buccal alterne entre le vit turgescent et l’atomiseur vaporisant.

Il paraît que je fais des phrases parfois trop alambiquées, simplifions : il y a, littéralement, des dizaines de vidéos de filles faisant des fellations à leur mec (ou au mec de quelqu’un d’autre, notez, ce n’est pas précisé) tout en vapant. Comme le mec filme, on ne voit pas ce qu’il fait, peut-être qu’il vape aussi, ou qu’il mange des chips, allez savoir.

L’absence de papille gustatives à cet endroit tendrait à me faire croire qu’en dehors du fait de voir sa virilité érigée englobée d’un panache de vapeur, l’opération ne présente absolument aucun intérêt pour l’homme. Enfin, je veux dire, par rapport à d’habitude. 

Pour la femme, je ne sais pas non plus. Peut-être tout simplement qu’elle s’ennuie ?

Ce qui est amusant, c’est que, très souvent, le descriptif de la vidéo précise quelle saveur la fille vape. J’espère que c’est sans nicotine, sinon, ça doit piquer un peu, quand même.

Évidemment, on serait tenté de se poser la question : tout cela ne donnerait-il pas une mauvaise image de la vape ? Et la réponse est complexe.

La vape est devenue un fetish, ou fétiche. Le fétichisme est tout simplement la tendance qu’ont certaines personnes à fantasmer sexuellement sur une situation, un objet du quotidien ou une partie du corps. Les fétiches les plus connus sont ceux qui concernent les pieds, les chaussures ou les sous-vêtements.

Mais il en existe des dizaines, qui englobent à peu près tout ce que vous pouvez imaginer. Lors de recherches pour un projet de livre, votre serviteur est tombé par hasard sur un groupe de fétichistes de machines à laver.

J’ai eu une conversation aussi intéressante que surprenante avec un collectionneur de photos. Ce dernier collectionnait des clichés de couples ayant un rapport intime dans une position très précise sur une machine à laver en marche, mais le couple en lui-même comptait peu : ce qui intéressait le collectionneur, c’était la marque et le modèle du lave-linge.

Tout cela pour dire : le fait que la vape soit devenue un fétiche pour certaines personnes n’a rien à voir avec le fait que ce soit un objet polémique, qu’il soit destiné aux adultes, qu’il ait un côté interdit, ou quoi que ce soit qui soit lié directement à ce qu’est la vape. La seule raison pour laquelle la vape est devenue un fétiche sexuel, c’est qu’elle existe. Ni plus, ni moins.

Pour comprendre l’idée, prenez un objet, n’importe lequel, qu’on trouve chez vous comme on le trouve dans de nombreuses maisons à travers le monde. Dites-vous simplement que, sur sept milliards d’êtres humains, il y a statistiquement de grandes chances que quelqu’un fantasme sexuellement sur cet objet qui vous semble, à vous, tout à fait banal et anodin.

Curieusement, dans l’univers de la pornographie et des fétiches, à l’exception notable de la vidéo que nous vous décrivons dans cet article, le D/s (alias BDSM, alias Sado-masochisme) soit la seule catégorie à ne pas avoir accroché au vapotage. Chez Kink (vous savez, le fameux donjon au début de toutes les vidéos… Mais si, ne faites pas les innocents), Hogtied, Sex and Submission, les principaux spécialistes du genre, taper des mots clefs relatifs à la vape vous renvoie vers une page qui s’excuse de ne pas avoir trouvé ce que vous cherchiez. Et pour que ce soient ces spécialistes de la punition qui s’excusent, c’est que vraiment il n’y a rien.

Et ce n’est pas fini

Bon, il y a des vidéos un peu plus basiques, où l’on voit une demoiselle… Oui, je précise que je suis resté dans la section « hétéro » du site, parce que… Parce que bon.

Une petite parenthèse sur les goûts et préférences de chacun, il existe maintenant sur beaucoup de sites une section « pour femmes » avec des films pornos spécialement adaptés au public féminin, et ces catégories sont étrangement vides de vidéo de vape.

D’ailleurs, à ce sujet, il y a un truc que je ne comprends pas. Une vidéo porno « normale », entendez pour mâle en rut, c’est généralement cunnilingus, fellation, coït dans trois ou quatre positions différentes, climax. Tandis qu’une vidéo spécialement conçue pour un public féminin, c’est cunnilingus, fellation, coït dans trois ou quatre positions différentes, climax.

Donc, soit c’est exactement la même chose, soit j’ai loupé un truc, si une lectrice veut bien envoyer un mail à la rédaction pour m’éclairer, que je ne meure pas idiot, merci.

Il y a donc des vidéos de demoiselles qui gisent langoureusement sur leur lit, ou sur leur canapé, ou sur une peau de bête à même le sol, et qui vapent. Généralement peu ou court vêtues en début de vidéo, elles terminent dans le plus simple appareil, toujours en aspirant goulûment des nuages de vapeur chaude.

Honnêtement, ça a l’air bien, comme ça, mais une fois qu’on en a vu une, on les a toutes vues. Si, à la rigueur, il y a un petit suspense, à savoir si la donzelle va finir sur une séance d’onanisme frénétique, ou si elle avait juste trop chaud. Ça peut faire un petit jeu amusant, si vraiment vous êtes au bout de l’ennui, mais ne lisez pas le descriptif, c’est plein de spoilers.

Et ça continue, encore et encore…

Le porno a beaucoup en commun avec la science-fiction. Notamment sa manie de raconter des choses qui ne se passent jamais dans la réalité.

Tenez, prenez par exemple cette vidéo : on y voit deux filles, habillées, sur un lit, en train de discuter paisiblement. Oui, quand on parle de porno, on est obligé de préciser si les personnages ont habillé ou non. Donc, elles bavardent, il y en a une qui vape, et qui, à un moment, tend son set-up à son amie, son amie tire une bouffée, s’exclame, presque en extase, « c’est mon parfum préféré », le visage de la première s’illumine, elles se jettent l’une sur l’autre et font l’amour frénétiquement.

Là, deux questions, l’une découlant de l’autre, se posent : est-ce qu’il y a vraiment quelqu’un qui est payé pour écrire des scénarii pareils, et si oui, qu’est-ce qu’il vape ? Parce que vu le nombre de personnes qui s’échangent leur set-up dans les salons de la vape et qui se font goûter des trucs, Vapexpo devrait être l’endroit le plus chaud de France loin devant n’importe quelle boîte libertine.

Par acquis de conscience, j’ai été faire le tour d’autres sites, et je suis tombé sur la vidéo la plus bizarre du lot sur une plateforme spécialisée dans le D/s. Mais le vrai, pas celui de 50 nuances de Grey. Le genre de sites où on ne rentre que si on connaît quelqu’un. 

Dans un décor, sans doute une cave, assez glauque, une jeune femme est attachée, nue, à une barre pendue au plafond. Derrière elle se trouve un homme seulement vêtu d’une cagoule en latex, et tenant un fouet. Devant elle, une Domina, dans une tenue de latex complète, assise sur un fauteuil élégant totalement incongru dans ce décor, vape. A chaque fois que la Maîtresse recrache la vapeur, la fille attachée prend un coup de fouet. Et c’est tout. Et ça dure une heure et quart. Et pendant cette heure et quart, il ne se passe rien d’autre. La Domina tire une bouffée, recrache la vapeur, l’homme donne un coup de fouet à la fille. Le tout en plan fixe. 

Bon après tout, pourquoi pas ? Chacun son kink. Mais on ne m’ôtera pas de l’idée que, soit la vidéo a été coupée à un moment, soit la Maîtresse a une sacrée autonomie dans son réservoir.

Est-ce qu’il y a des choses dont on ne vous a pas parlé ? Oui, évidemment.

Il y a des dizaines de vidéos, qui vont de la plus amusante à la plus malaisante.

La plus amusante est sans doute cette vidéo de près de trois heures d’une femme habillée en Maîtresse SM intitulée « Regardez-moi vaper ! ». Et la vidéo, c’est un plan fixe sur elle, qui vape en regardant méchamment l’objectif. Avec une crédibilité approchant du zéro absolu qui transforme sa vidéo en un chef d’œuvre d’humour involontaire.

Le plus malaisant, c’est cette marque de vape très connue (et controversée) qui se retrouve prétexte à des scénarii assez dérangeants. L’histoire, et j’utilise ce terme avec beaucoup d’indulgence, c’est une jeune femme qui n’a plus de recharges pour son pod. Pour en obtenir, elle va avoir une relation sexuelle soit avec son père, soit avec son beau-père. Prostitution, inceste, pour le coup, toutes les cases sont cochées.

Une variante à ce scénario, le père, le beau-père, ou un professeur, a confisqué le pod de la jeune femme qui doit consentir à un rapport pour le récupérer. Nous ignorons si cette marque est au courant de l’exploitation de son nom pour ce vidéos, mais si c’est le cas, nous serions curieux de savoir ce qu’ils en pensent. Sans doute pas du bien.

Est-ce bien ? Est-ce mal ? Est-ce que cet article risque d’offenser les lectrices du Vaping Post ? Poser ces questions revient à interroger la nature et l’existence même de la pornographie, qui ne fait que répondre à une demande en s’adaptant à l’air du temps. Autrement dit, tenter d’y répondre n’est pas le sujet ici.

Je vous avoue qu’après cette enquête éreintante, je n’avais qu’une seule hâte, que Disney Channel soit enfin disponible. Au dernier moment, par habitude peut-être, j’ai cliqué sur la section « redhead », et il y avait la vidéo d’une fille, une brune aux cheveux teints en rouge, qui avait l’air vague d’un amour impossible, et qui ne vapait pas. Du coup, « Bernard et Bianca », ce sera pour la prochaine fois.

Note de l’auteur : Nous ne sommes pas dupes sur le fait que de nombreux lecteurs, ou de nombreuses lectrices, vont vouloir aller voir eux-même. Pour le bien de la planète et de la bande passante, regarder ces films en 340 P ne vous fera rien perdre, ce n’est pas Kubrick derrière la caméra.
D’autre part, je me permettrais de vous suggérer le documentaire “Hot girls wanted”, sur les jeunes filles recrutées par les professionnels de la pornographie et la façon dont elles sont traitées. Ça calme plus qu’une douche froide. 

Je voudrais avoir une pensée pour le chargé de lecture du courrier du Vaping Post qui va recevoir une avalanche de dissertations sur la différence entre porno “normal” et porno pour femmes et que j’ai oublié de prévenir. Désolé.