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E-liquide DIY : créer sa propre recette

Mis à jour le 31/01/2024 à 19h25
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On peut réaliser ses e-liquides DIY pour de nombreuses raisons, mais la création de ses propres recettes est la plus gratifiante. C’est aussi celle qui requiert le plus de méthode et de patience. Voici quelques conseils pour créer vos propres “juices”.

Les mono-arômes

Par opposition aux recettes concentrées dont nous avons parlé dans un article dédié, les mono-arômes sont les arômes de base comme fraise, vanille ou café. On peut donc entendre par recette tout mélange d’au moins deux mono-arômes.

Ce qui n’exclut en rien l’utilisation exclusive d’un mono-arôme pour faire son e-liquide. Plus on vape depuis longtemps, plus on a tendance à rechercher les recettes complexes qui justifient l’achat du matériel dédié au rendu des saveurs. L’excellent article de Guillaume Bailly sur les liquides “premiums” montre que le terme est très souvent associé aux recettes complexes et constate qu’un mono-arôme, aussi précis et réussi soit-il, ne sera jamais considéré comme premium.

Pourtant, si on prend un arôme aussi ordinaire que la banane, elle peut être plus ou moins mûre, plus ou moins sucrée, plus ou moins subtile, plus ou moins naturelle ou chimique. Et on peut tout à fait préférer une excellente banane en mono-arôme à une recette qui ne ferait que diluer son excellent rendu, aussi bon que le résultat puisse être au final. Voilà pour l’apologie des mono-arômes, trop souvent sous-estimés.

On trouve à peu près toutes les saveurs imaginables en mono-arôme pour la vape, à l’exception des salées qui passent très mal, du moins jusqu’à maintenant. Vous pouvez facilement trouver  une centaine d’arômes banane ou fraise dans autant de marques et références différentes, et chacun sera unique. Il n’y a de toute façon pas un goût pomme standard mais des dizaines de variétés, qui peuvent chacune avoir vu plus ou moins de soleil et pousser dans des terres plus ou moins clémentes. Les mono-arômes suivent la même logique.

Certains arômes sont également plus difficiles à rendre en vapeur. Il n’est pas évident de trouver un arôme café ou chocolat fidèle à l’original par exemple. Il y a bien sûr des centaines de cafés ou de chocolats différents, mais trouver un arôme qui en soit proche tout court est assez rare. Un des arômes les plus difficiles à rendre est la pistache, et très peu de fabricants s’y risquent. 

La cuisine vapeur

Comme en cuisine, le choix des ingrédients est primordial dans l’élaboration d’une recette de e-liquide DIY. Une fraise chimique sera parfaite dans une recette typée bonbon, mais vous chercherez sans hésitation un rendu naturel pour un liquide tarte crémeuse à la fraise. Pour tous les détails sur le sujet, je vous renvoie à la référence incontestée, Ratatouille bien entendu, quand Colette explique le secret des grands restaurants à Linguini. Les plus grands restaurants n’utilisent que les meilleurs produits.

De fait, la majorité des recettes de e-liquides font directement référence à une recette ou un plat culinaire, à un cocktail pour les boissons, ou à un bonbon connu. Vous pouvez y trouver une infinie source d’inspiration, que ce soit pour le résultat final ou comme point de départ d’une création originale qui deviendra votre liquide à vous tout(e) seul(e).

Le choix des arômes de base est essentiel, mais le plus délicat reste leur dosage. Leurs proportions respectives d’une part, pour que les arômes s’équilibrent entre eux sans que l’un écrase les autres, mais également l’intensité du liquide lui-même, qui augmente avec le dosage global en arômes. Un peu de méthode est alors plus qu’utile puisqu’on procède finalement à tâtons pour créer une recette avec la bonne intensité globale de saveurs, et dont les arômes sont équilibrés entre eux tout en restant précis, c’est à dire perceptibles individuellement. Et, pour couronner le tout, certaines saveurs peuvent arriver dès l’aspiration, d’autres n’apparaîtront à l’expiration ou devenir l’arôme de traîne qu’on garde après la bouffée. Bref, si on fait n’importe quoi, on a une chance sur un million de réussir alors qu’avec un peu de méthode, on finit au moins avec quelque chose de vapable.

Une méthode simple de création

Comme chez les cuisiniers, chacun a sa méthode et celle que je vous propose ici n’a d’autre prétention que d’être la mienne, certainement pas celle d’être universelle ni la meilleure. N’hésitez pas à présenter la vôtre dans les commentaires, elle a autant de valeur que celle-ci.

L’idée est d’arriver le plus facilement possible au résultat souhaité sans consommer inutilement d’arômes. La méthode la plus immédiate est de prendre 5ml de base, de mélanger les arômes, de tester et de modifier en fonction. Mais cela requiert un dosage très précis des arômes, pas toujours facile à faire pour les petites quantités, et surtout cela ne tient pas du tout compte du steep à moins d’attendre deux semaines entre chaque test, ce qui ralentit considérablement le processus.

Nous commençons donc par faire 30ml de liquide avec chaque arôme dans une base en 50PG/50PG. Cela permet déjà de bien apprécier et connaître l’arôme en question, en notant la dilution qui lui convient le mieux utilisé seul. Ainsi, on part de mono-arômes qu’on connaît bien, tant pour leur rendu que pour leur dilution idéale propre.

Ces liquides mono-arômes sont “steepés”, c’est-à-dire qu’ils ont une maturation suffisante. Cela permet ensuite de faire la recette en tenant compte du steep. Pas du steep final puisque les arômes réagiront entre eux, mais on s’en approche déjà nettement plus qu’en utilisant les arômes concentrés directement.

Nous prenons ensuite 10 gouttes de liquide de l’arôme principal, et ajoutons quelques gouttes du second arôme, au flair. Il suffit de tester sur un dripper le résultat et de modifier le dosage du second arôme jusqu’à trouver le bon. Même chose ensuite avec les éventuels arômes secondaires, dans l’ordre de leur importance souhaitée dans le rendu du liquide final. On peut bien sûr modifier le dosage d’un arôme en fonction des suivants, mais cela se révèle souvent une erreur. Et ainsi de suite avec tous les arômes, par ordre d’importance dans la recette, et notant toutes les étapes par écrit pour s’y retrouver au fur et à mesure.

Il s’agit bien de tâtonner, mais avec un dosage précis en petites quantités, qui donne une bonne idée de ce que sera le liquide une fois steepé, et avec une méthode progressive qui évite d’y aller à l’aveuglette. Une fois le résultat satisfaisant obtenu, il suffit de prendre les proportions de chaque liquide mono-arôme utilisé, d’en déduire la quantité d’arôme concentré correspondante (puisque les dilutions de chaque arôme ne sont pas forcément les mêmes dans tous les liquides mono-arômes) et on a la recette finale en dosage d’arômes concentrés.

On peut alors faire le liquide en version finale, avec les arômes concentrés directement dans la base aux dosages retenus. Le steep ne peut surprendre que pour les réactions entre les arômes et on peut affiner la recette ensuite en fonction mais elle sera presque tout le temps très peu modifiée. La concentration finale peut également être adaptée, comme on le fait avec les recettes concentrées selon les goûts, l’humeur ou la base utilisée. Si la recette initiale a été faite avec une base en 50/50 et que l’on fait le liquide en 30/70 par exemple, il faut augmenter la concentration globale des arômes. Mais au moins, la recette est là, c’est la bonne, et on n’a pas mis deux ans et 10 litres d’arômes pour la trouver.

Encore une fois, cette méthode n’en est qu’une parmi d’autres, n’hésitez pas à partager la vôtre dans les commentaires pour en faire profiter tout le monde. Un dernier mot pour ne pas oublier également que certains sont plus doués que d’autres dans ce domaine, et que l’expérience est un atout majeur. Les meilleurs créateurs de liquides ont un talent difficile à égaler, et c’est finalement très bien comme ça. Savoir faire un liquide exceptionnel n’est pas donné à tout le monde, nous sommes bien placés pour le dire, n’ayant jamais réussi à en faire un, mais faire un liquide selon ses goûts, celui qu’on a vraiment envie de vaper mais qui n’existe pas, est avec un peu de patience à la portée de chacun.

Créer sa propre recette en vidéo

Pour aller plus loin…

La question du DIY est abordée sous toutes ses coutures, voici nos différents guides pour vous aider à mieux comprendre cette drôle de pratique :

  • Comment choisir sa base ? Nos explications sur les différents principes à connaitre pour préparer correctement sa base.
  • Les packs prêts à l’emploi permettent de s’affranchir de certaines étapes. Plus rapides et plus pratiques, nous vous expliquons le principe des solutions toutes prêtes.
  • Les e-liquides avec nicotine et commercialisés sur le territoire français sont limités à 10ml maximum. Les boosters de nicotine sont une solution proposée par fabricants pour que les vapoteurs puissent utiliser des flacons plus importants.
  • Le marché n’a pas attendu très longtemps pour s’adapter à la nouvelle vague du Do it Yourself. Les recettes concentrées sont particulièrement appréciées des Diyeurs avertis. Explication.
  • Le principe du steep permet au liquide d’arriver à maturation, c’est à dire pour que les arômes prennent parfaitement leur place dans la solution. Un bon liquide est un liquide steepé. Suivi le guide.
  • Les e-liquides nécessitent d’être correctement conservés si l’on veut profiter de leurs saveurs pendant longtemps. Voici un guide pratique sur la conservation des e-liquides.