La ministre de la santé canadienne a récemment annoncé son souhait de durcir la législation en matière de marketing pour les produits du vapotage. Mettant en avant l’augmentation du nombre de jeunes qui vapotent, le Canada est-il sur le point de se lancer dans une croisade similaire à celle de la FDA aux États-Unis ?
Des réglementations basées sur un rapport biaisé
Depuis de nombreux mois, l’augmentation du nombre de jeunes qui vapotent aux USA est la principale préoccupation de Scott Gottlieb, commissaire de la FDA. Parlant de ce fait comme d’une « épidémie de vapotage » ou encore d’une « tragédie de santé publique », l’homme cherche depuis, par tous les moyens mis à sa disposition, à éloigner les jeunes du vaporisateur personnel, sans même se soucier de savoir s’ils fumaient avant ou non.
Cette semaine, ce fut au tour de Ginette Petitpas Taylor, ministre de la santé du Canada, de lui emboiter le pas. S’étant dite « profondément préoccupée par les récents rapports selon lesquels le vapotage des jeunes est à la hausse », la femme politique aurait parlé des produits de la vape comme d’une « menace » pour les nombreuses victoires du pays « contre le tabac ».
Au Canada, bien que la publicité pour les produits de la vape soit déjà réglementée (interdiction de réaliser des publicités qui pourraient « plaire aux jeunes », interdiction de la promotion de la vape grâce à des témoignages etc), la ministre souhaiterait la restreindre encore un peu plus. Les règles proposées limiteraient ainsi « l’endroit où les publicités pourraient être affichées afin de limiter leur visibilité auprès des jeunes » et exigeraient également la mise en place d’avertissements sanitaires.
Bien qu’aucune de ces règles ne soit en soi dramatique pour la vape au Canada, leur principal problème réside dans le rapport sur lequel elles sont basées. En effet, afin de les justifier, Health Canada s’appuie sur une étude réalisée par l’U.S. National Academies of Sciences, dont les conclusions sont qu’il « existe des preuves substantielles que l’usage de la cigarette électronique entraîne des symptômes de dépendance » et que « l’usage de la cigarette électronique augmente le risque de consommation de cigarettes combustibles chez les jeunes et les jeunes adultes ».
A titre de rappel, de nombreuses études ont déjà démontré que non, la vape ne conduit pas à la consommation de tabac fumé. Au Royaume-Uni, pays dans lequel les autorités de santé font la promotion de la vape auprès du grand public, l’Action on Smoking and Health estime que seul 0,5 % des adolescents vapoteurs n’étaient pas consommateurs de tabac auparavant.
L’actu du Canada