Il y a quelques jours, Altria a officiellement annoncé retirer du marché certains de ses produits de la vape afin de soutenir la FDA dans sa lutte contre le vapotage des jeunes.
Altria à la rescousse de la FDA
Voilà maintenant plusieurs semaines que Scott Gottlieb, commissaire de la FDA, a décrit le phénomène de la hausse du vapotage chez les jeunes aux USA comme une “épidémie“.
Une “épidémie” que l’organisme de santé combat corps et âme depuis plusieurs mois, notamment via l’envoi de dizaines de lettres d’avertissements à des fabricants de vapoteuses soupçonnés d’utiliser des stratégies marketing susceptibles de “plaire aux enfants”, dont Altria.
Tandis que le fabricant Juul, lui aussi cité par la FDA, a choisi de se défendre et de prouver qu’il ne souhaite pas non plus que ses produits tombent entre les mains des mineurs, Altria a quant à elle préféré tout simplement retirer plusieurs de ses produits du marché.
Une décision communiquée à la Food & Drug Administration par le biais d’une lettre signée de la main d’Howard A. Willard III, président et chef de la direction du Groupe Altria, qui se dit “alarmé par les niveaux épidémiques d’utilisation de l’e-cigarette par les jeunes” sans toutefois reconnaître une seule fois que son entreprise puisse y être pour quelque chose.
Il se contente en effet d’expliquer que bien que la vape puisse être une alternative intéressante pour les fumeurs, “la situation actuelle en ce qui concerne l’utilisation par les jeunes de ces produits, laissée sans contrôle, risque de miner cette possibilité”.
Un pur acte de bonté ? Pas vraiment
Si certains peuvent voir dans cette décision d’Altria, un réel geste de sincérité de la part du cigarettier, d’autres se montrent beaucoup plus méfiants puisque la société ne retire finalement que 20 % de ses produits appartenant à ses marques Green Smoke et Mark Ten.
Becky Wexler par exemple, porte-parole de Campaign for Tobacco-Free Kids, indique ne pas avoir été “impressionnée par ce geste” uniquement destiné à “les faire bien paraître”.
Pour Desmond Jenson, avocat au Public Health Law Center, cette décision du cigarettier n’est en fait destinée qu’à réaliser de nouveaux profits.
Selon son point de vue (NDLR : particulièrement contestable puisque l’effet passerelle a d’ores et déjà été démonté à maintes reprises), la vape chez les mineurs créant une porte d’entrée vers le tabagisme, la société se contente simplement de “passer pour le gentil” en laissant Juul “prendre le dessus” tout en se contenant d’attendre et d’espérer que ces jeunes vapoteurs “achèteront des Marlboro” plus tard.
Michael Felberbaum, porte-parole de la FDA, a quant à lui indiqué que l’agence “appréciait toutes les mesures volontaires prises par les entreprises”.
D’après le Wall Street Journal, cette décision d’Altria n’aura que très peu d’impact sur ses résultats financiers, ses appareils de vape ne représentant qu’une “très faible part du marché aux USA”.
Il y a donc fort à parier que l’industriel du tabac n’était ici qu’à la recherche d’un simple effet d’annonce. Un pari ayant d’ailleurs été relativement bien réussi puisque l’action de la société a grimpé d’1,4 % dans les heures qui ont suivi.
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