Le conseil de la ville de San Francisco a officiellement voté l’interdiction de tous les produits de la vape. Les cigarettes de tabac, elles, resteront en vente libre.
San Francisco vote officiellement l’interdiction totale des produits de la vape
L’année dernière, à la même époque, la ville de San Francisco devenait la première ville américaine à interdire officiellement tous les arômes dans les e-liquides. Une interdiction que les élus locaux souhaitaient également étendre à l’intégralité des produits de la vape.
Il y a deux jours, le conseil des superviseurs de la ville devait se prononcer sur la mesure. Et c’est sans surprise qu’elle a été adoptée. Oui, San Francisco vient officiellement de devenir la seconde ville américaine à avoir entièrement banni la vape, quelques jours seulement après Beverly Hills.
Pour être plus précis, San Francisco vient officiellement d’interdire la vente de tous les produits de la vape n’ayant pas reçu une autorisation de mise sur le marché de la part de la FDA. La fameuse PMTA que 99 % des fabricants de vape ne pourront jamais obtenir…
Naturellement, suite à cette décision, les réactions ne manquent pas. Pour Michael Siegel par exemple, professeur de santé publique à l’Université de Boston, il est impossible de croire qu’un politicien « qui essaie sérieusement d’empêcher les jeunes de fumer » proposerait comme solution de permettre aux cigarettes de rester en vente, tout en interdisant le vapotage.
Parce que oui, c’est bien là la plus grande ironie de cette décision. Si les produits de la vape seront prochainement interdits, les cigarettes combustibles, elles, resteront tout à fait légales.
Mais pour les superviseurs de la ville, cette mesure est nécessaire.
Shamann Walton la justifie par exemple en expliquant que « nous avons passé les années 90 à lutter contre le tabagisme, et maintenant nous voyons sa nouvelle forme via les e-cigarettes ». Pour Ahsha Safaí, cette mesure est destinée à « penser à la prochaine génération » et à la « protection de la santé globale ». Pour lui, le reste du pays doit « suivre cet exemple ».
Un dernier espoir ?
Si l’on en croit Stefan Didak, défenseur du vaporisateur personnel aux USA, un très mince espoir subsisterait tout de même car l’interdiction ne devrait officiellement entrer en vigueur que dans 7 mois.
Une période que le géant américain de la vape Juul, compagnon d’Altria, compte bien mettre à profit afin de diriger une initiative de vote destinée à renverser la mesure. Ainsi, si Juul obtient le vote d’un certain nombre de résidents à San Francisco, ce sera aux habitants de la ville de s’exprimer concernant le maintien de l’interdiction du vapotage, au cours du mois de novembre prochain.
Et si les résidents votent pour l’abrogation de la mesure, alors elle disparaîtra avant même d’avoir été appliquée.
Cependant, la bataille est loin d’être gagnée. Il y a quelques mois, les habitants de San Francisco avaient été consultés concernant l’interdiction des arômes dans les e-liquides. Et à cette époque, ils avaient voté pour le maintien de la mesure…
La Californie dépendante des revenus du tabac ?
Si cette volonté d’interdire la vape peut apparaître comme étant difficilement compréhensible, il est important de noter que l’Etat de Californie, dont fait partie la ville de San Francisco, est intimement lié aux revenus du tabac.
En effet, au cours de l’année 1998, la Californie (ainsi que plusieurs autres Etats américains) a signé un accord avec différents cigarettiers, destiné à financer les coûts de santé publique liés aux maladies causées par la cigarette, le Tobacco Master Settlement Agreement – MSA.
Parmi les termes de cet accord, une clause qui prévoit le versement d’un total de 246 milliards de dollars sur une période de 25 ans, provenant de l’industrie du tabac, et à destination des Etats signataires de l’accord…
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