Vous êtes ici : Vaping Post » Humour » La grippe espagnole n’excuse rien, mais explique tout

La grippe espagnole n’excuse rien, mais explique tout

    Annonce

Dans l’idée de beaucoup de gens, la vape doit gagner la guerre contre Big Tobacco, Big Pharma, Big Politicien véreux parce qu’elle est dans le camp du bien, et elle gagnera cette guerre grâce à la transparence, l’honnêteté et la franchise. Et bien, sachez-le, c’est une très mauvaise idée. 

L’ombrageux hidalgo

Tenez, ces temps-ci, il y a un virus qui circule, vous en avez peut-être entendu parler, et il est parfois comparé à la grippe espagnole. Alerte divulgâchion : rien à voir. 

Vous vous êtes déjà demandé pourquoi la grippe espagnole s’est appelée « grippe espagnole » ? Là, vous devez vous dire « ben parce qu’elle vient d’Espagne, facile, question suivante, lolilol »

Enfin, si vous êtes du genre à dire « lolilol », ce qui va souvent avec un tee-shirt à l’effigie d’une licorne et beaucoup de temps passé à chasser le Pokemon. Et si vous n’avez jamais lu de livre sur la grippe espagnole, cela fait de vous… Quelqu’un d’assez normal. Enfin, soyons clair, quel genre d’individu serait assez timbré pour acheter, sans y être obligé, et lire pour son plaisir un livre sur la grippe espagnole, hein ? 

Ne répondez pas, sinon je me barre sans finir l’article. 

Bon… La grippe espagnole. On ne sait pas trop où cela a commencé : certains pensent que le patient zéro a été un agriculteur américain, contaminé par des oiseaux, et qui s’est ensuite rendu dans un camp militaire où il a été hospitalisé. C’est même présenté comme la version définitive sur certains documents, mais, en réalité, il n’y a aucune certitude. 

D’autres la soupçonnent d’être née dans le Nord-Pas-de-Calais, dans un gigantesque camp médical anglais, où les soldats blessés côtoyaient des animaux de ferme (mi-mascotte, mi-casse-croûte), et qu’un soldat américain y aurait contracté le premier virus mutant avant d’être rapatrié. 

Bref, en tout cas, les premiers cas identifiés ont été remarqués dans un camp médical situé aux USA, et pour les combattants concernés, Roubaix était l’endroit le plus proche de l’Espagne dont ils se soient approchés. Nul doute qu’il y ait des gens à Roubaix capables de faire une paella très correcte, mais nous sommes tout de même à une petite trotte des Pyrénées. 

Ce vrai fléau se répand alors, trace son chemin dans le monde, au début assez inoffensif, jusqu’à ce qu’il se mette à tuer des gens. Les autorités sont inquiètes, un peu partout dans le monde, mais la Première Guerre Mondiale vient de se finir, la population n’a pas trop le moral, et lui expliquer qu’un nouveau fléau prend la relève ne serait pas terrible. 

C’était possible en 1918. Ce qui a donné lieu à cette phrase historique, mais peut être apocryphe, à un conseiller qui lui demandait si vraiment on pouvait cacher ça à la population, le Président des États-Unis, Woodrow Wilson, aurait répondu : « Facebook et Twitter n’existeront pas avant 85 ans, alors oui, on peut ! »

Donc, tous se taisent, et la pandémie se répand, devenant mondiale. Attention : les gouvernements se taisent, mais luttent quand même contre le virus. Simplement, ils ne donnent pas de conférences de presse pour dire « Le masque ne sert à rien »

Laissez l’Espagne tranquille ! 

Tous les pays, sauf un : l’Espagne. Le pays est resté neutre pendant le Première Guerre, et ça va plutôt pas mal. Du coup, le gouvernement espagnol, puisque sa population a bon moral, décide de faire des campagnes de prévention massives, et de dresser un bilan quotidien de l’épidémie.

Ces informations prennent vite beaucoup d’ampleur, traversent les frontières, et atteignent des populations qui sont déjà touchées depuis des mois, mais ne le savent pas. 

Quand la grippe finit par prendre tellement d’importance qu’il devient impossible de la dissimuler, tout le monde se rappelle que c’est l’Espagne qui en a parlé en premier et, logiquement, pense que la maladie est apparue là bas. 

Voilà comment l’Espagne a donné son nom au plus grand fléau sanitaire du vingtième siècle, en remerciement de sa transparence et de son honnêteté. L’art de savoir faire plaisir se perd. 

Les estimations de victimes de la grippe espagnole sont de 55 millions de morts, mais certains historiens, arguments à l’appui, avancent le chiffre de cent millions de morts, en un an et demi. A titre de comparaison, la première Guerre Mondiale, qui a duré quatre ans, a fait dix millions de morts.

Donc, la prochaine fois qu’on reprochera à la vape des méfaits associés au tabac, alors qu’elle a bien fait tout ce qu’il fallait, rappelez vous pourquoi la grippe espagnole s’appelle ainsi. 

Cet article est classé dans la rubrique humour, mais l’auteur tient à rappeler que, quoique fortement résumé, tout y est vrai.

Les commentaires sont fermés.