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Vapotage versus tabagisme : pas assez de données selon l’OMS

Mis à jour le 11/09/2019 à 12h32
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Effet passerelle, renormalisation du tabagisme, dangers de la nicotine, refus des preuves scientifiques indiquant que le vapotage est moins nocif que le tabagisme… Quand l’OMS rédige un rapport qui parle de la vape, on rigole bien.

Un nouveau rapport de l’organisation mondiale de la désinformation santé

Voilà maintenant plusieurs années que le vapotage fait de plus en plus d’adeptes. Il faut dire qu’il a de quoi séduire. Entre les nombreuses recherches indiquant la réduction des risques face au tabagisme qu’il propose, les nombreuses études démontrant qu’il aide à arrêter de fumer, et ses nombreux avantages par rapport aux substituts nicotiniques « traditionnels », oui, le vapotage a de quoi plaire aux fumeurs en quête d’un arrêt de leur tabagisme.

Si certains organismes de santé publique l’acceptent, voire l’encouragent, d’autres, au contraire, le combattent férocement. C’est notamment le cas de l’OMS qui ne cesse de clamer ses « dangers », et qui incite régulièrement les gouvernements du monde à le réguler, voire l’interdire.

A la fin de l’année dernière par exemple, Vinayak Prasad, chef du programme de la lutte antitabac de l’OMS, déclarait lors d’une interview que l’organisation réfutait toutes les études qui indiquent que le vapotage est moins nocif que le tabagisme.

Un point de vue qui ne semble pas avoir changé aujourd’hui puisque à la lecture du dernier rapport de l’organisme, baptisé « WHO report on the global tobacco epidemic 2019 », l’organisation mondiale de la santé continue de s’en prendre au vaporisateur personnel.

4 pages d’humour dramatique

Ainsi peut-on lire, de la page 56 à 60, celles consacrées à la cigarette électronique, que l’OMS a jusqu’à présent « examiné et résumé de manière approfondie les données disponibles sur la cigarette électronique », et jugé que les données disponibles à ce jour ne sont « pas concluantes ».

Que l’organisme s’en tienne à ces propos, passe encore… Mais il va beaucoup plus loin.

Ainsi, dans les lignes suivantes, l’OMS note que « les États membres qui n’ont pas interdit les vaporisateurs personnels devraient envisager de les réglementer en tant que produits nocifs ».

Plus étrange encore, ou plus grave… Le rapport explique que si la cigarette électronique est « susceptible d’être moins toxique que les cigarettes », les « preuves disponibles » sont insuffisantes pour « quantifier le niveau précis de risque qui y est associé ». Une petite phrase qui se contente ainsi de balayer d’un revers de main, tout le travail scientifique réalisé jusque là par les laboratoires de recherche, et sur lequel le ministère de la santé britannique s’appuie pour clamer une réduction des risques de 95 % face au tabagisme.

L’OMS précise même que « de nombreux facteurs influeront sur le risque relatif associé à leur utilisation [aux cigarettes électroniques] », comme par exemple « la quantité de nicotine ».

Plutôt étrange de continuer de parler de la nicotine comme d’un produit dangereux en 2019, alors qu’il a d’ores et déjà été prouvé à de nombreuses reprises que si la molécule est  fortement addictive lorsqu’elle est associée au tabagisme, ce n’est pas elle qui cause de dommages au corps des fumeurs.

Nous vous passons le passage qui dit qu’en plus des dangers que courent les vapoteurs à cause des produits qu’ils inhalent, ils risquent en plus de se blesser physiquement « à cause des explosions [d’accumulateurs] ». Espérons simplement que l’OMS ne se penche pas sur le cas des téléphones mobiles; ou de tous les autres appareils à batteries qui peuvent exploser de la même manière. Tout réglementer rendrait probablement la vie de tout le monde, un petit peu compliqué.

Et puisque nous passons un excellent moment à rédiger cet article, et qu’on rigole quand même beaucoup, nous vous proposons une reproduction exacte du tableau réalisé par l’Organisation mondiale de la santé, baptisé « informations clés et recommandations pour les pays ».

  • Les ENDS (Electronic nicotine delivery device) devraient être soigneusement et clairement définies dans la législation afin que les pays puissent les réglementer efficacement,
  • Les pays ont souvent la possibilité de classer les ENDS comme produits du tabac. Si cela est possible, les pays devraient veiller à ce que les lois antitabac en vigueur protègent adéquatement les personnes contre les méfaits potentiels des ENDS,
  • Les produits ENDS peuvent servir de porte d’entrée au tabagisme conventionnel chez les jeunes, ou à la renormalisation du tabagisme dans la société,
  • Les pays devraient interdire la publicité et le goût des produits [N.D.L.R. :les arômes dans les e-liquides] pour dissuader les jeunes. Ils devraient envisager des politiques pour forcer les fabricants à rendre les produits peu attractifs pour eux, afin de décourager leur consommation, comme les emballages simples.

On remarquera une fois de plus la crainte de l’OMS très fortement ancrée pour les cigarettiers, qui voit leur présence dans le monde de la vape comme une nouvelle tentative de manipulation de l’industrie. La ligne rouge qui doit être tracée entre le tabac et la vape prend ici tout ton sens : en préservant les valeurs de la vape indépendante et en agissant contre les codes du tabac, le secteur peut montrer qu’il agit en faveur de la santé publique. Mais encore faudrait-il que ces considérations puissent passer les frontières de notre petit village gaulois.

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