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Brad Rodu : Les campagnes de lutte contre le tabagisme font fausse route

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Le professeur Brad Rodu, spécialiste de la réduction des risques tabagiques s’est exprimé au cours de la dernière conférence annuelle des distributeurs de tabac tenue à Las Vegas. Selon lui, les campagnes de lutte contre le tabagisme font ‘fausse route”.

Des chiffres du tabagisme qui n’auraient pas changé depuis 20 ans

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La réduction des risques face à l’abstinence : une idée de la lutte contre le tabagisme que défend Brad Rodu.

Le docteur Brad Rodu, professeur de médecine, à l’Université de Louisville (Kentucky) aux Etats-Unis dirige le département de recherche sur la réduction des risques liés au tabagisme. Il a été l’invité de la conférence annuelle des distributeurs de tabac (NATO show) organisée à Las Vegas le mois dernier. Selon lui “les campagnes de lutte contre le tabagisme sont dans l’erreur“.

Pour illustrer ses propos Brad Rodu explique que la lutte contre le tabac a débuté il y a environ 50 ans aux États-Unis. Or 42 millions d’américains sont toujours fumeurs et chaque année 400 000 décèdent prématurément de leur consommation de cigarettes selon les chiffres du CDC. Brad Rodu se désole ainsi de la situation : “ces chiffres n’ont pas changé depuis 20 ans que je suis impliqué dans la réduction des méfaits du tabac”.

Le professeur affirme que le gros problème des campagnes anti-tabac réside dans le fait qu’elles ne parlent que d’abstinence. Il pointe les substituts nicotiniques approuvés par la FDA dont l’utilisation ne s’inscrit que dans une logique à court terme, et souligne enfin le résultat peu probant de ces solutions qui ne fonctionnent que pour 7% des fumeurs.

Ce qui fonctionne, explique Brad Rodu qui s’appuie sur ses 20 années de recherche dans ce domaine,  c’est le discours de réduction du risque tabagique et la nécessité d’informer les fumeurs sur des alternatives moins nocives, notamment le “tabac non fumé” comme le SNUS et la cigarette électronique. En somme laisser aux fumeurs le choix de choisir.

Sensibiliser et informer les fumeurs sur la réduction des risques

Il critique la désinformation pratiquée depuis des années sur les risques réels d’une consommation de tabac sans combustion. En s’intéressant  dans sa pratique médicale quotidienne aux effets du tabac à mâcher (tel le SNUS) sur la santé, il n’a constaté qu’un très faible risque de cancer de la bouche au contraire de la cigarette traditionnelle. Si des liens ont pu être établis en 1981 entre le tabac à priser sec et les cancers oraux, ces liens ont été généralisés à tort à tous les produits du tabac non fumés. Ces produits sont interdits en Europe sauf en Suède qui a le taux de maladies liées au tabagisme le plus faible d’Europe. Moins de 17% des hommes suédois fument (mais autant chiquent les Snus) et les Suédois ont le plus faible taux de mortalité par cancer du poumon de l’OCDE (trois fois moindre que la moyenne) et de cancer ORL (cinq fois moins). [1]

Il regrette les fausses informations relayées à l’heure actuelle au sujet du vapotage. “Les cigarettes électroniques ne produisent pas de formaldéhyde” dans des conditions d’utilisation normale des matériels (Lire : Le formaldéhyde revient dans une étude aux conclusions alarmantes). Il ajoute que “les substances que l’on retrouve dans les vaporisateurs ne sont pas toxiques. Il s’agit de la nicotine (aux doses administrées par le fumeur ou le vapoteur), de l’eau, des arômes et du propylène glycol, un composant qui n’est pas considéré comme nocif par la FDA”. Il réfute par ailleurs l’hypothèse des cigarettes électroniques comme passerelle vers le tabac chez les jeunes. Au contraire, tout laisse à penser que ces produits peuvent  diminuer la prévalence tabagique chez les adolescents. Alors que le vapotage est de plus en plus courant chez cette population il observe surtout que la proportion de fumeurs est en baisse chez les jeunes.


[1] http://carnets.parisdescartes.fr/blog/view/136320/le-grand-soir-des-vapoteurs