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La revanche du SNUS suédois

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Si la cigarette électronique est un moyen de réduire efficacement la consommation quotidienne de cigarette et d’en limiter les effets pernicieux, elle n’est pas le seul produit disponible sur le marché. Certains produits plus méconnus peuvent présenter un intérêt dans la lutte contre le tabagisme. Parmi ceux-ci, on trouve le SNUS, inventé en Suède.

Le SNUS suédois : une alternative à la cigarette

Le SNUS suédois, un produit rejeté par l'Union européenne alors qu'il aide objectivement à réduire les risques du tabagisme.

Le SNUS suédois, un produit rejeté par l’Union européenne alors qu’il aide objectivement à réduire les risques du tabagisme.

Le SNUS est un produit suédois, fabriqué et mis en vente par Swedish Match, une entreprise spécialisée dans la fabrication de produits à base de tabac, basée à Stockholm.
Il se présente sous la forme de poudre humidifiée, insérée dans un tea bag (sachet de thé), que le fumeur place entre sa lèvre supérieure et la gencive. Le SNUS contient de la nicotine, en quantité réduite.
Interdit de commercialisation dans l’Union Européenne (excepté en Suède) depuis 1992, ce produit connait plus de succès aux Etats-Unis et au Canada.

Très controversé car évoluant dans des sphères financières et de santé publique complexes, il partage avec la cigarette électronique ce trait commun du produit mal aimé des autorités européennes et véhicule avec lui cette notion encore très moderne de lutte contre le tabagisme : la réduction des risques. Autre similitude, il est également observé de près par les grands industriels du tabac.

Détracteurs contre défenseurs du SNUS

Si le SNUS a longtemps souffert d’une mauvaise réputation-dans les années 90, on imputait à sa consommation la survenue de maladies cardiovasculaires et de cancers, il n’en est plus de même aujourd’hui.

La présence de nicotine peut provoquer une dépendance à la consommation de SNUS. Cependant, selon des études menées sur les effets du SNUS sur la santé (données recueillies sur vingt ans), la réduction de risques de maladies cardio-vasculaires, de cancers de la bouche et du pancréas semble avérée.

Selon ces mêmes études, la Suède présenterait un des plus bas taux de maladies liées au tabagisme d’Europe. Le taux de cancer des poumons chez l’homme et le taux de cancers de la bouche en Suède est également l’un des plus faibles de l’Union Européenne. De plus, son utilisation quotidienne permettrait de réduire significativement sa consommation tabagique, voire d’arrêter totalement de fumer, du fait des apports nicotiniques.
Le SNUS apparaît-il alors comme un moyen efficace de lutter contre le tabagisme ?

Vers une libéralisation du SNUS ?

Aux Etats-Unis, les consommateurs de SNUS représentent 5,2 % de la population. Mais certaines réticences à son utilisation, dans le cadre du sevrage tabagique, subsistent. Un fait dû à la méconnaissance du produit et à sa “mauvaise réputation”.

En 2009, le Congrès américain a octroyé à la Food and Drug Administration (FDA) , la gestion de la réglementation liée à la commercialisation des produits tabagiques.
Si la FDA soutient et présente les effets bénéfiques du SNUS dans le cadre du sevrage tabagique, les ventes du produit pourraient décoller.

Une demande de mise sur le marché américain par la société Swedish Match aurait été déposée à la FDA en août dernier. Il s’agirait de l’un des premiers dossiers concernant ces nouveaux produits du tabac à nocivité réduite (Modified Risk Tobacco Product – MRTP).

La réduction du nombre de fumeurs et de la consommation de tabac étant un enjeu majeur, en terme de santé publique, on ne peut qu’encourager une telle initiative.
Pour ce qui concerne la commercialisation du SNUS en Europe, le débat reste entier.


Via Forbes et L’Obs