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Black Friday, des origines à nos jours

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Aujourd’hui c’est Black Friday. Friday, ça veut dire vendredi, comme le jour de l’article du vendredi, parenthèse d’ironie sur le Vaping Post. Il doit y avoir quelque chose à faire avec cette information, mais quoi ?

Vendredi noir

Saviez-vous que si le Black Friday était né en France, on l’aurait sans doute appelé « le cauchemar de Bison Futé » ? Parce qu’à l’origine, le Black Friday ne désigne absolument pas une fête commerciale, mais la pire journée d’embouteillages aux Etats-Unis.

Le quatrième jeudi de novembre, les américains fêtent Thanksgiving, qui est un jour férié.

Et donc, les ricains, qui ne sont pas si différents de nous, posent un jour de congé le vendredi pour faire le pont, et partent en week end, mais le vendredi, parce que Thanksgiving se fait, de préférence, dans le foyer.

Tout ceci a pour conséquence de créer des embouteillages monstrueux. C’est en 1951 que l’appellation « Black Friday » apparaît, officiellement dans un journal pour désigner lesdits bouchons, mais des historiens de la police américaine (oui, ça existe) ont avancé que le terme existait déjà dans l’argot policier pour désigner la feuille d’heures supplémentaires qu’ils ouvraient ce week-end là et qui était la plus grosse de l’année. Elle était noire parce que complètement couverte d’écriture. 

Jusqu’ici, donc, à part le pouvoir d’achat des policiers américains et les ventes de café en station services sur les aires d’autoroutes, on est bien d’accord, le Black Friday n’a aucun lien avec le fait de vendre des trucs à des gens, et l’expression est plutôt négativement connotée.

Ex-fan des sixties, où sont tes années folles ?

Jusqu’aux années 60. Là, l’expression Black Friday commence à designer la foule des familles américaines, toujours pendant le pont, qui vont flâner dans les magasins et dépenser des sous pour les achats de Noël.

La légende prétend que beaucoup de commerçants, délaissés d’abord pour les achats de la rentrée scolaire puis de Thanksgiving, recommencent à gagner de l’argent ce vendredi là. Ils récupèrent l’expression Black Friday en référence au jour où leur comptabilité redevient positive, et donc écrite à l’encre noire, alors que jusque là elle était négative, écrite à l’encre rouge.

On est d’accord : sur l’échelle du crédible, cette légende a choisi plutôt spéléologie qu’escalade comme sport.

Arrive alors le LSD. Euh, non, attendez, on me fait signe que ce n’est pas ça.

Arrivent alors les années 70, avec leur lot de mauvaises idées : le disco et les pantalons à patte d’éléphant, entre autres. On est en pleine guerre froide, au Viet-Nam, la guerre aussi fait rage, la guerre civile éclate au Liban tandis que les Soviétiques envahissent l’Afghanistan (enfin, ils essaient…) un choc pétrolier en 1973 et un second en 1979 vont déstabiliser l’économie et sonner la fin des trente glorieuses, Pinochet devient dictateur au Chili, il y a des sécheresses et des famines, pour la première fois, on se demande si on aurait pas poussé le bouchon un peu loin avec le climat…

Bref, l’ambiance est morose, et les américains, dans un bureau, se posent une question existentielle : « Bon, d’accord, c’est bien joli tout ça, mais en attendant, comment est-ce qu’on vend des trucs aux gens ? ».

C’est là que quelques publicitaires vont suggérer à leurs clients de lancer quelques promotions spécifiques ce vendredi là, pour faire venir les clients chez eux plutôt que chez les autres. Mais les autres, pas idiots, commencent à en faire autant, en surenchérissant.

La légende (pas la même, une autre, sans stylo rouge) raconte que, dans les locaux d’un grand journal, a eu lieu le dialogue suivant :

Le rédac’chef : Bon, les gars, il nous faut un nom pour ce jour de promotions, là, quelqu’un a une idée ?
Elon, rédacteur stagiaire : Beeen, les journalistes de l’époque appelaient ça le Black Friday, les flics appellent ça le Black Friday, les publicitaires appellent ça le Black Friday, les commerçants appellent ça le Black Friday, et même les gens dans la rue appellent ça le Black Friday, du coup, je propose de l’appeler le Tesla Day, pour se différencier ?
Le rédac’chef : Elon, le président de ton école de journalisme m’avait prévenu que tu étais un imbécile, mais à ce point là, j’y croyais pas. Tu es viré ! Appelez Peter Parker et dites lui de me faire un article sur le Black Friday, avec une photo de Spiderman dedans.
Elon, ex-futur journaliste : M’en fous, de toute façon, moi ce que je veux, c’est ruiner l’astronomie amateur et balancer des bombes atomiques sur Mars, je vais aller fabriquer une bagnole électrique, puisque c’est comme ça !

Cette histoire est à peu près aussi crédible que la comptabilité écrite en deux couleurs. Je le sais, je viens de l’inventer.

Par contre, une chose vraie : aux USA, le Black Friday, c’est uniquement dans les magasins physiques. Les boutiques en lignes, elles, font le Cyber Monday, le lundi suivant. Et vu que les français, un tantinet mégalomanes, ont lancé des Pré-Black Friday, des Black Weeks, voire même des Black Month, j’ai hâte de voir comment ils vont caser le Cyber Monday là-dedans. 

Comment le Black Friday m’a rendu riche

Allez, pour finir cet article en beauté, je vais vous expliquer ma méthode pour devenir immensément riche grâce au Black Friday : remplissez votre panier de trucs dont vous n’avez pas besoin, et n’avez même jamais eu envie jusqu’à ce qu’on vous les colle sous le nez. Ne validez pas votre panier. Recommencez l’opération chez tous les commerçants dont la publicité a accroché votre œil.

A la fin de la journée, additionnez les totaux des paniers que vous n’avez pas validés. La somme obtenue représente ce que vous avez économisé. Normalement, vous êtes riche. Voilà, de rien.

Ah, et sinon, le Black Friday est aussi l’occasion d’acquérir à moindre coût une bouteille du e-liquide que vous vouliez goûter. N’oubliez pas de l’inscrire en moins dans le cumul de votre fortune. En rouge, si ça vous amuse. 

Non, l’auteur de cet article n’aime pas Elon Musk. Mais si vous êtes vapoteur et que vous utilisez Paypal, vous non plus, bientôt, vous ne l’aimerez plus.

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