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Voyage aux confins de votre salon

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Vous ne trouvez pas qu’il y a un air de déjà-vu ? Comme le retour d’une période qu’on a déjà vécu ? Gagné ! C’est Halloween ! Mais un Halloween différent, forcément, parce que confiné. Et c’est tout aussi dommage que contre-productif.

Halloween fait peur (pour de vrai)

C’est dommage : confinement oblige, la tradition Halloween va sauter cette année. Certes, les esprits chagrins objecteront que cette « tradition » a été récemment importée pour des motifs purement commerciaux, mais il n’empêche, j’aime bien voir les gamins passer déguisés, rivalisant d’imagination, insouciants.

Je les envie, vous savez, les voir ainsi, indifférents à nos préoccupations d’adultes, comme l’augmentation du cours du plastique qui fait grimper le prix des Lego, c’est rafraîchissant.

Et cette année, j’avais fait les choses en grand, en plus. Je voulais un décor qui fasse peur, sur le carré de pelouse devant ma maison, j’avais réfléchi toute l’année, jusqu’à ce que l’évidence me frappe. Qu’est-ce qui fait peur aux gens ? Il me fallait quelque chose à double lecture, qui terrifie les parents et fasse rire les enfants, comme la maison en pain d’épice de la sorcière. Bref, un décor sur le thème de la vape.

Du coup, j’avais disséminé un peu partout des flacons de liquides et transformé mon nain de jardin zombie en nain de jardin vapoteur. Un truc vraiment terrifiant pour qui lit la presse. C’est vrai que pour la plupart des parents, se déguiser en vapoteur pour accueillir les enfants à Halloween, c’est comme arriver en boucher-charcutier à la réunion de l’amicale vegan ou déguisé en flacon d’Homéopathie au bal annuel de l’union zététique.

Et bien entendu, lorsque j’aurai ouvert la porte, un épais nuage de glycérine végétale (parfum fraise) se serait échappé.

Hélas, trois fois hélas, pas d’Halloween cette année. Du coup, je profite de ma position privilégiée d’auteur d’articles du vendredi pour le Vaping Post pour passer, à la demande de mon diététicien, une petite annonce : donne stock de bonbons, urgent.

Aux confins de mon salon

Un peu d’air, vous en avez besoin.

Blague à part, ce nouveau confinement s’annonce sinistre. Automnal, il deviendra bientôt hivernal. La lampe de bureau peine à percer l’obscurité précoce portée par le ciel plombé obscurcissant l’astre solaire, étoile elle aussi confinée aux confins de notre bras galactique. L’herbe est terne, les feuilles sont mortes, et, dans un coin de la pièce, l’appareil à raclette pour huit personnes, oublié, dont le voyant éteint ressemble à un regard de reproches.

Seule solution, en ce confinement de mauvaise saison, se pelotonner sur le canapé et regarder Netflix, Prime, OCS et Disney en grignotant des chips.

Le premier confinement, au moins, c’était quelque chose. On regardait Netflix, Prime, OCS et Disney en grignotant des chips, mais au moins, il faisait beau.

Guide de survie en territoire chez vous

Quand on y réfléchit, cette histoire de confinement, c’est surtout psychologique. Je ne parlerai pas de l’économie, parce qu’il n’y a vraiment pas de quoi rire. Mais pour le reste, ça ne va pas si mal.

Je me suis fait cette réflexion hier soir dans mon canapé. Je regardai un épisode des Simpsons, et je me sentait bien. Libre d’aller et venir, si je voulais, je pouvais sortir, prendre ma bagnole et rouler, fenêtres ouvertes, en écoutant Summoning, ou même le « Best of Sheila », années disco, si le cœur m’en disait. Enfin, c’est une hypothèse de travail purement théorique, parce qu’en vrai, le disco…

Et soudain, il a été minuit. Tout à coup, les murs de ma maison douillette et confortable se sont comme rétrécis, se mutant en une prison oppressante, l’ombre de ma voiture, projetée par le réverbère dans l’allée, m’a évoqué la caverne de Platon, l’image partielle d’un monde qui m’était inaccessible, et j’ai eu envie de prendre Bart par le cou, et de serrer très fort.

A l’écran, Homer a étranglé Bart. Franchement, des fois, le karma, c’est pas mal. 

Mais reconnaissons-le, le confinement, c’est dans la tête. Parce qu’au final, les boutiques de vape restent ouvertes sans avoir besoin de négocier avec le Ministère, il n’y a pas de pénurie, cette fois-ci, tout est pour le mieux.

Quoi, la vape ne suffit pas à nourrir son homme, ou sa femme, et vous avez peur d’aller acheter des pâtes au supermarché à cause des sauvages au regard fous qui y errent en maniant leur caddie comme ils conduiraient leur panzer sur la route pour envahir la Pologne ?

Aucun problème. Versez 300 grammes de farine dans un saladier, faites-y un puits, versez-y trois œufs et du sel, mélangez à la spatule de bois, une fois l’ensemble bien mélangé, pétrissez cinq à dix minutes à la main, enroulez la boule de pâte dans un torchon, laissez la reposer trente minutes au réfrigérateur, puis étalez là avec un rouleau à pâtisserie et découpez vos pâtes comme bon vous semble. Voilà. De rien.

Pour le reste, ne changez rien à vos habitudes. D’une part, parce que le monde, pour ce qui doit être changé, s’en chargera pour vous. Et d’autre part, parce qu’il n’y a pas de pénurie.

Bon, on va s’arrêter là, parce que cet article, c’est comme si la blague finale était depuis longtemps perdue la où aucun chemin ne mène, je n’ai aucune idée de quand et comment le finir. Tiens, oui, comme le confinement.

Au fait, ça se souhaite, un “bon confinement” ? Ca sonne étrange, mais si ça peut vous faire plaisir, bon confinement. Et faites attention à vous.