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Vapotage, rumeurs, fake news : mais où sont passés les débunkers ?

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Alors que le vapotage occupe l’actualité, faisant les gros titres de la presse, suscitant l’action des lobbys et alimentant les conversations un peu partout, il est un silence remarqué : celui des zététiciens, débunkers, et vulgarisateurs scientifiques qui, pourtant, devraient y voir un sujet en or, d’une importance capitale pour la santé publique.

On prend les mêmes, et on recommence

Antivax, voyants, marabouts, accros à l’homéopathie, astrologues, tenants de l’énergie libre, sectes apocalyptiques persuadées que les crop circles sont des pistes d’atterrissage pour OVNI ou des messages envoyés de l’au-delà… Tous ont tremblé, et tremblent encore, devant les zététiciens et les débunkers.

Le Defakator, Hygiène Mentale, La Tronche en Biais, Monsieur Sam, DeBunker des Etoiles, Promethium, Un Monde Riant, pour ceux qui se sont fait une spécialité d’analyser et de démolir les fausses nouvelles. Mais aussi, Primum Non Nocere, Dans Ton Corps, qui sont des chaînes spécialisées dans la santé. 

Les debunkers sont des citoyens bien informés qui, généralement à travers des vidéos sur YouTube ou des articles, démontent de fausses croyances, des rumeurs, ou des légendes urbaines. L’exemple typique est la Terre Plate. Le zététicien pratique l’art du doute, c’est à dire la réfutation de thèses pseudo-scientifiques uniquement par des arguments scientifiques incontestables. La différence entre les deux réside dans une discipline personnelle, le zététicien s’étreignant à ne jamais remettre en cause la croyance d’une personne sauf s’il peut lui opposer une preuve scientifique. 

Toutes ces chaînes se sont, chacun à leur façon, emparés de grands sujets de santé publique, toujours avec intelligence, clarté et neutralité, souvent avec humour. Surtout l’Ami du Bon Goût.

Pourtant, à ce jour, et sauf erreur de ma part, aucun, absolument aucun, ne s’est intéressé au sujet du vapotage. Nous allons voir pourquoi ils ne l’ont pas fait. Et ensuite, nous allons dire pourquoi, selon nous, ils devraient le faire.

Pourquoi les zététiciens et débunkers ne s’intéressent pas à la vape ?

La réponse à cette question est simple : ça ne les concerne pas. Pardon, c’est une généralisation, et ça c’est mal. Mais, concrètement, en discutant avec quelques débunkers, la réponse qui m’a été faite, c’est « Non, je ne me suis jamais penché sur la question, je ne fume pas, je ne suis pas concerné, c’est avant tout un truc de passionnés, non ? »

Beaucoup d’entre eux font de la veille sur les réseaux sociaux, pour voir les sujets qui buzzent et les théories qui émergent. C’est le meilleur endroit : les communautés d’activistes anti-vaccins, pro-OVNI et autres théories « parallèles » s’y diffusent rapidement.

Et il faut leur concéder un point : si, d’aventure, il leur venait l’idée d’aller, pendant la pause café, voir ce qui se passe chez les vapoteurs, ils en concluraient que la vape, c’est une communauté de passionnés un peu fous, certes, mais inoffensifs. Ils parlent du dernier machin qui sort ou du liquide fabuleux qu’ils ont testé.

Mais, surtout, ils insultent la presse qui n’est pas d’accord avec eux et, ça, pour un zététicien, c’est inadmissible. On n’insulte jamais, on argumente.

Bref, la vape sur internet ne fait pas envie. Et c’est dommage.

Pourquoi les zététiciens et débunkers devraient se pencher sur le sujet ?

Ce matin encore, sur un grand quotidien de diffusion nationale, un article est sorti, avec un titre « putaclic » : la vape a tué 12 personnes. Dans les faits, en lisant l’article en lui-même, on se rend assez rapidement compte qu’il n’y a aucun danger. Mais qui s’en donne la peine ? Qui, à part des personnes concernées directement, va aller plus loin que le titre ? Nous citons cet article, et il n’est pas un problème en lui-même. Le problème, ce sont les 50 autres qui vont sortir et surenchérir. 

Ce matin encore, des millions de français sont partis au travail avec l’idée que la vape tue.
D’après les chiffres officiels du Ministère de la Santé, il y a aujourd’hui 13,5 millions de fumeurs en France. Une prévalence tabagique qui représente un peu plus de 26 % de la population, contre 29 % il y a trois ans. On sait que le tabac conduira un fumeur sur deux à un décès anticipé.

Dans le même temps, on estime le nombre de vapoteurs en France entre 1,7 et 3 millions. Il n’y a pas de chiffres précis, ce qui est fort dommage, mais cette fourchette large fait consensus d’après les données économiques du secteur. Il est à noter que le nombre de vapoteurs, estimé principalement d’après le chiffre d’affaires du secteur, est directement corrélé à la baisse du nombre de fumeurs, les deux courbes correspondant 

De nombreuses études sont parues sur le sujet. Certaines affirment la nocivité de la vape, mais pêchent généralement par une méthodologie contestable, voire, en au moins un exemple, par une fraude avérée. CF l’étude de Stanton Glantz sur le lien entre le vapotage et l’infarctus, digne d’Andrew Wakefield.

Je m’arrête là. Il existe aujourd’hui un sujet de santé publique, qui concerne la vie de millions de personnes à travers le monde. La presse utilise l’ignorance des gens sur le sujet pour faire du clic en faisant peur, décourageant les fumeurs de passer à la vape et donc de bénéficier d’un système de réduction des risques avéré. Il existe des données scientifiques, publiées dans des revues à comité de lecture.

En un mot : il y a là un sujet en or, d’utilité publique, pour les zététiciens et débunkers. Qui, pourtant, s’en désintéressent.

Ce que nous pouvons espérer des zététiciens et débunkers

Aujourd’hui, à l’aide de raccourcis et d’amalgames, de nombreux journaux (pas tous) font du clic et des ventes en surfant sur une peur irrationnelle. Imaginez, si l’on demandait soudain l’interdiction des seringues sous prétexte que certains s’en servent pour s’injecter de l’héroïne et en sont morts ? C’est ce qui se passe avec la vape.

Personne de censé ne prétend que la e-cigarette est un produit miracle ou anodin. C’est, en l’état de nos connaissances, un dispositif de réduction des risques par rapport au tabac chauffé et un outil de substitution qui a fait ses preuves si on corrèle les courbes de la prévalence tabagique et du marché de la vape en France, et sur lequel des questions restent encore posées. 

Nous n’attendons pas des zététiciens ou débunkers qu’ils prennent la défense de la vape. Nous attendons d’eux, avec sérénité, une information argumentée et objective à destination du grand public. 

Nous attendons d’eux qu’ils s’emparent de ce sujet de santé publique, le tabac tue 78 000 personnes par an rien qu’en France, et qu’ils analysent les faits, avec méthode et objectivité. 

C’est un enjeu majeur pour la vie de millions de personnes, qui suscite des passions à partir d’informations erronées et de présentations biaisées de la vérité, sur fond d’intérêts particuliers. Si ceci n’est pas un sujet pour vous, zététiciens et débunkers, c’est à n’y plus rien comprendre.

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