Le fabricant de pod américain serait sur le point de présenter sa demande d’autorisation de mise sur le marché à la FDA, qui comprendrait plus de 250 000 pages de documents et plus d’une centaine d’études scientifiques, dont certaines ont été conduites par son partenaire commercial, le fabricant de Marlboro.
Plus de 250 000 pages de documents
Faut-il vraiment encore présenter Juul Labs Inc ? Cette société américaine dont le pod, sobrement baptisé Juul, a rencontré un succès tel que l’entreprise a connu à ses débuts, une progression plus rapide que celle de Facebook lors de sa création. A peine deux ans après son lancement en 2015, l’entreprise annonçait déjà la vente de plus d’un million de pods. Un chiffre qui grimpait à plus de 16,2 millions de pods vendus en 2017, selon une étude publiée l’année suivante.
Mais si la croissance économique du fabricant américain a de quoi faire rêver n’importe quel chef d’entreprise, cette dernière n’a pas été de tout repos. En effet, le succès du Juul ne s’est pas fait qu’auprès des fumeurs, mais également auprès des jeunes Américains. Ainsi, de nombreuses associations, particuliers, et autres hommes politiques, accusent directement Juul d’être responsable de la hausse du nombre de mineurs qui vapotent aux USA. Ce que l’ex-commissaire de la FDA, Scott Gottlieb, désignait lorsqu’il était encore en poste, comme une « épidémie de vapotage des jeunes » ainsi qu’une « tragédie de santé publique ».
D’ores et déjà en procès contre plusieurs Etats et districts des Etats-Unis à ce sujet, la justice n’est pourtant pas le seul problème que Juul doit affronter. En effet, l’instauration prochaine d’une autorisation obligatoire de mise sur le marché (PMTA) pour tous les produits de la vape, censée être délivrée par la FDA, met également une certaine pression au fabricant de pod. Une pression à laquelle il serait déjà prêt à faire face.
Le cigarettier Altria accompagne le fabricant de pods au quotidien
En effet, l’entreprise serait en train de se préparer à présenter à la Food and Drug Administration, une nouvelle version de son vaporisateur, conçue pour ne se déverrouiller qu’en présence d’une personne âgée d’au moins 21 ans. Une nouvelle édition du Juul d’ores et déjà lancée au Royaume-Uni et au Canada, qui fonctionne de paire avec une application mobile à laquelle le pod est relié par bluetooth. La vérification de l’âge de l’utilisateur se faisant lors du premier démarrage de l’application, qui demande alors au vapoteur de présenter une photo de son visage ainsi qu’une pièce d’identité.
Selon un responsable de Juul, l’entreprise devrait présenter plus de 250 000 pages de documents, comprenant des recherches scientifiques, du matériel de marketing ainsi qu’une mise à jour des « efforts » qu’elle prévoit de faire afin de réduire les ventes illégales de son produit aux mineurs.
Toujours selon le responsable de l’entreprise, le nombre d’études scientifiques qui devrait être présenté serait supérieur à 110, et plusieurs d’entre elles auraient suivi plus de 25 000 fumeurs de cigarettes durant 1 an après leur achat d’un Juul, et devraient prouver qu’après cette période, 55 % d’entre eux se seraient complètement passés du tabac. D’autres études devraient quant à elles montrer « des niveaux sensiblement plus faibles de cancérigènes et d’autres substances toxiques dans l’aérosol de Juul par rapport à la fumée de cigarette et des niveaux plus faibles de substances toxiques dans le sang des utilisateurs après qu’ils soient passés de la cigarette à Juul ».
Des études que le collaborateur de Juul explique avoir réalisé avec l’aide d’Altria, fabricant des cigarettes de tabac Marlboro :
« Altria travaille jour après jour avec nous, côte à côte, et nous aide énormément (…) Ils ont pris la tête de certaines des études ».
En parallèle, Juul serait également en train de se préparer à soumettre d’autres demandes de PMTA au cours des 3 à 5 prochaines années, dont une qui aurait pour but d’obtenir l’autorisation de vendre ses produits comme étant moins nocifs que les cigarettes.
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