Vous êtes ici : Vaping Post » Test cigarette électronique » Pods » Test : Juul – Juul Labs France

Test : Juul – Juul Labs France

  • Par , le 15/01/2019 à 14h00
    Annonce
  • Calumette
  • le petit vapoteur
  • Pulp
  • Vaporesso
  • Innokin
  • Vincent
  • Voopoo

Le Juul est un pod, que dis-je, LE pod que les vapoteurs américains ont porté au sommet du commerce de la vape. C’est un produit simple, bien présenté, qui utilise des liquides jusqu’à 59 mg/ml de nicotine aux États-Unis, et qui est soutenu par une communication remarquable, qui valorise les utilisateurs : on est au pays de Coca et d’Apple. L’arrivée de Juul en Europe fait donc son petit effet médiatique, à nous de voir ce que vaut vraiment ce pod avec des e-liquides limités par la réglementation à 20 mg/ml.

Un système cohérent

Comme le KoddoPod Nano (Le French Liquide), l’AXS (Alfatech), ou la MyBlu (Fontem Ventures) auxquels nous serons amenés à comparer le Juul, ce pod est un système complet qui propose aux utilisateurs de ne se soucier de rien. Le pod est automatique, les e-liquides sont propriétaires et scellés dans des cartouches. On n’a pas à les choisir parmi des centaines de références, on n’a pas à changer de résistance, tout est simple. De surcroît, le mod fonctionne en contrôle de la température, et, effectivement, si on tire quelques bouffées alors que la cartouche est vide, il ne se passe rien : pas de dry hit.

Mais Juul va plus loin dans la simplicité : la marque ne communique ni sur la capacité de sa batterie, ni sur la valeur de ses résistances ou sur la puissance, et il faut chercher pour savoir combien d’e-liquide il y a dans un pod. Avec Juul, la technique n’existe pas. La marque annonce 200 bouffées… point !

“Ne vous occupez de rien, ne cherchez pas à comprendre, on s’occupe de tout, faites-nous confiance”. C’est malin mais nous, on veut comprendre !

Ne reculant devant aucun sacrifice, nous avons tout démonté pour accéder aux caractéristiques techniques.

Revue technique

Les caractéristiques essentielles du Juul de Juul Labs France

Type de matériel kit débutant
Dimensions mod 95 mm 15 sur 7
Batterie 200 mAh
Charge socle propriétaire
Capacité du réservoir 0,7 ml
Résistances 1,6 ohm
Poids du kit 14 g

La Juul se vend sous deux formes  :
– Un pack de base avec le corps (batterie), le chargeur USB et un mode d’emploi, mais pas de cartouche.

– Un pack “premium”, avec la même chose et une boite de 4 cartouches de saveurs différentes.

Les cartouches sont vendues par pack de 4 (parfois de 2), et proposent 5 saveurs : Blond Royal, Menthe, Mangue, Pomme et Vanille.

Toutes sont dosées à 20 mg/ml en sels de nicotine.

Le pod est bien fait

La Juul, c’est un petit pod au format “stylo” ou “clé USB”, dans lequel il suffit de clipser une cartouche d’e-liquide pour vaper immédiatement.

La finition du pod est simple et de bonne qualité : le corps est en aluminium anodisé, les cartouches s’ajustent parfaitement dans leur logement, avec un clic ferme et rassurant.
Sur ce plan, il fait partie des meilleurs pods du marché avec le KoddoPod Nano, l’Akso de Hcigar, Le Vladdin RE ou l’Infinix de Smok par exemple.

Il a même un truc en plus : une connectique propriétaire pour la recharge, moins fragile, et qui donne une apparence moins bricolo que les ports micro USB. La batterie se recharge très vite (30 minutes) parce qu’elle est petite, nous y reviendrons.

Le chargeur est une sorte de clé USB, le pod tient sur son socle avec un aimant. Très classe.

C’est d’ailleurs un usage typique de ce pod. Sur son PC, que ce soit au bureau ou à la maison, on vape et, de temps en temps, on remet sa Juul sur son support, pour qu’elle soit toujours chargée. Par contre, quand on veut la charger avec un chargeur de smartphone par exemple, c’est moins pratique. Et il est très, mais vraiment très facile de le perdre (la marque en vend d’ailleurs à l’unité).

Sur une des faces, une diode blanche indique que le pod est en marche lorsqu’on vape. En tapotant deux fois sur le corps du pod, la LED s’illumine de vert, de jaune ou de rouge pour indiquer l’état de la réserve d’énergie. C’est très chic et c’est une bonne idée.

Le Juul est un pod abouti, fort bien pensé et construit, qui offre classe et simplicité, sur le plan esthétique et pratique.

Un peu de goût, pas de hit et une satiété difficile

Vaper sur un Juul est similaire à la vape sur n’importe quel autre pod au même format. L’embout est carré, mais pas moins ergonomique que ceux qui ont des formes plus oblongues. L’inhalation est serrée, très proche du tirage d’une cigarette.

Comme sur les autres pods, il est possible de changer de saveur à la volée, il suffit de changer la cartouche en remettant sa protection, pour y revenir plus tard. Un usage typique consiste donc à avoir une trousse avec quelques pods de réserve. D’ailleurs, il existe des trousses dédiées et même des power banks (batteries externes) qui peuvent accueillir deux Juul et quelques cartouches.

Le contrôle de température fonctionne bien : la vape est très régulière, elle ne faiblit pas en fin de charge et le coton ne brûle jamais, même quand il n’y a plus d’e-liquide dans le pod.
Jusque-là, tout va bien, mais ça se gâte quand on commence à vapoter…

Les saveurs sont assez agréables, mais peu intenses, parfois trop légères : la menthe par exemple n’est pas fraîche et son goût est ténu. Ça peut plaire à certains, mais ça manque clairement de sensations.

Le hit est variable selon les saveurs choisies, il est par exemple plus présent avec les liquides Mangue ou Blond (tabac). Mais il est toujours léger, trop léger. En soit un hit léger n’est pas nécessairement un défaut, puisque certains débutants trouvent le hit désagréable, mais là, c’est trop. Le KoddoPod, que j’ai trouvé très doux, donne tout de même plus de sensations, sans parler d’autres pods comme le Lynq ou le Vladdin qui offrent un vrai hit avec des liquides eux aussi dosés en 20 mg/ml de sel de nicotine.

Mais plus important, en vapant uniquement sur le Juul, j’ai ressenti progressivement un manque de nicotine, malgré l’enchaînement des cartouches et la recharge régulière de la batterie.

C’est la première fois que ça m’arrive avec un pod de bonne facture et des liquides dosés en 20 mg/ml. Je vape habituellement des liquides en 6 mg/ml en inhalation indirecte très modérée. Et quand je vape sur des pods en 20 mg/ml, j’ai plutôt tendance à moins vaper. Avec la Juul, c’est l’inverse : elle n’est pas efficace pour mon usage personnel.
Comme le Juul s’adresse a priori à des fumeurs qui veulent quitter le tabac, qui ont donc besoin au départ d’une bonne dose de nicotine pour se sevrer de la clope, c’est un réel souci, qui peut selon moi amener à des échecs lors du sevrage tabagique.

Petites observations autonomes

Du coup, ça vaut un complément d’investigation objective de l’engin. Il suffit d’analyser l’autonomie pour comprendre. La marque annonce 200 bouffées, aussi bien en ce qui concerne la batterie que l’e-liquide contenu dans une cartouche. Mais, s’il est vrai qu’une cartouche se vide à peu près à la même vitesse que la batterie, il n’y a pas 200 vraies bouffées. Quand je calcule une autonomie pour un matériel, je compte en effet des bouffées de 4 secondes, ce qui est généralement approprié en vape indirecte. Calculons donc.

Avec une capacité de 200 mAh et une tension nominale de 3,7 volts, la Juul contient une énergie de 0,74 Wh, ce qui est bien spécifié sur la batterie.

La résistance est mesurée à 1,6 ohm, et si la batterie n’était pas régulée, nous aurions une puissance de 8,5 W. Mais il y a une électronique de régulation et un contrôle de température, il est donc difficile de savoir à quelle puissance elle fonctionne réellement : ça doit être entre 6 et 8 W, c’est cohérent avec le ressenti.

 

Alors, l’autonomie réelle en nombre de bouffées de 4 secondes serait au mieux de 110 bouffées à 6 watts, ou de 85 à 8 W. C’est l’équivalent de 8 ou 9 clopes. Evidemment, si on prend des bouffées de 2 secondes, on double et on arrive bien autour de 200 bouffées. Or, avec des taux américains de 50 mg/ml, des bouffées de 2 secondes suffisent peut-être, mais pas avec un taux de 20 mg/ml.

Bref, la Juul a été conçue pour être satisfaisante avec des taux de nicotine très forts, et le hit est bien plus satisfaisant avec un liquide en 50 mg/ml. Mais avec le taux maximum autorisé par la TPD en Europe, la Juul montre ses limites : saveurs un peu fades, hit insensible et satiété limitée : ceux qui n’ont pas besoin de beaucoup de nicotine pourront s’en satisfaire, mais pas les fumeurs en cours de sevrage.

De surcroît, dans ces conditions, la batterie ne tient pas une demi-journée, il faut donc impérativement en avoir deux ET pouvoir les recharger dans la journée.

Petites observations financières

Non seulement, le Juul n’est pas à mon sens un pod très efficace, mais de surcroît, son coût d’usage est stupéfiant. Comparons ce qui est comparable, 4 systèmes similaires de pods avec cartouches scellées. Le pack Basic Juul, sans cartouches, se trouve à un peu moins de 30 €.

C’est aussi le prix d’un KoddoPod Nano, mais avec 3 cartouches, ou d’une AXS (Alfatech), sans cartouche mais avec 2 batteries. Le pod MyBlu se trouve lui pour 20 €, sans cartouche et avec une seule batterie. On est dans les même eaux, avec un avantage pour Alfatech qui propose d’emblée 2 batteries de 650 mAh.

C’est au niveau des e-liquides que les écarts se creusent et que les tarifs s’envolent vers de sommets inédits :

  • Juul : 11,99 € pour 4 cartouches de 0,7 ml, soit 42,5 € les 10 ml
  • MyBlu : 7 € pour 2 cartouches de 1,5 ml, soit 23,30 € les 10 ml
  • KoddoPod : 9,90 € pour 3 cartouches de 2 ml, soit 16,5 € les 10 ml
  • AXS : 6,90 € pour 3 cartouches de 2 ml, soit 11,5 € les 10 ml

Honnêtement, j’ai vérifié les données plusieurs fois tellement je ne croyais pas au tarif des cartouches Juul, mais non, elles contiennent bien 0,7 ml de liquide pour un coût unitaire de 3 €. Je comprends mieux maintenant la valorisation financière de Juul et le grand intérêt du fabricant de Marlboro, Altria, pour ses performances.

Là encore, des cartouches à ce prix en 50 mg/ml, ça peut éventuellement se tenir : ça reste cher, mais on en utilise moins de 2 par jours. Avec du 20 mg/ml, on va plutôt en utiliser 4 par jour, le coût est alors délirant.

Hacke ton pod !

Même si les cartouches sont vendues comme scellées, il est possible de les recharger quelques fois, à condition de mettre les mains dans le cambouis.

Il suffit pour cela de déclipser l’embout, en se servant d’un petit tournevis, puis de retirer le bouchon en silicone pour accéder au remplissage. Ceci dit, je ne vois pas bien l’intérêt de faire ça étant donné la piètre qualité de la vape. Il existe des pods remplissables moins chers et bien plus efficaces.


Mais c’est aussi l’occasion de remarquer que le système de maintien de la résistance interne des cartouches est extrêmement simple.

Ils arrivent même à éviter de faire des soudures, en coinçant simplement le fil dans la carcasse. Ça ne doit pas coûter cher à produire. En contrepartie, les cartouches fuient fortement quand on change d’altitude : mieux vaut les sortir du pod quand on voyage en avion ou qu’on va en montagne. En conditions normales par contre, elles ne fuient pas, ou très peu : il y a tellement peu de liquide qu’on l’a vapé avant qu’il n’ait eu le temps de s’échapper !

En résumé

On aime

  • La qualité de construction
  • La taille vraiment discrète
  • Le contrôle de température
  • L’ergonomie et les petites attentions (indicateur de charge, chargeur…)
  • Certaines saveurs

On n’aime pas

  • Le manque de satiété
  • Le hit trop faible
  • Certaines saveurs trop discrètes
  • L’autonomie faible (100 vraies bouffées).
  • Le coût délirant du liquide

Conclusion

2,5 /5
 

Le Juul est un bon pod sur le plan technique et ergonomique, mais sa vape n’est pas satisfaisante en termes de sensations, ni en termes de satiété, alors qu’elle devrait être rapide avec un liquide en 20 mg/ml. C’est un pod inefficace, qui fonctionne probablement avec un liquide très fortement dosé aux USA (50 mg/ml), mais pas avec les limitations de la TDP européenne. Enfin, le coût des cartouches, qui amènent le prix du liquide à plus de 40 € les 10 ml est de l’ordre du pharaonique, plus encore que MyBlu, c’est dire. 

 

Le Juul de Juul Labs France en images

Pour aller plus loin sur la Juul

  • Si vous constatez des fuites de liquide sur votre réservoir Juul pod, suivez quelques conseils pour les limiter.
  • Les cartouches Juul pod sont scellées, mais il est facile de les recharger en liquide en suivant notre methode aussi simple que rapide. De quoi réaliser de substantielles économies !
  • Si vous trouvez justement que votre Juul revient cher à l’utilisation, nous avons réalisé un comparatif du coût d’utilisation de la Juul avec des produits concurrents.
  • Découvrez nos conseils pour entrenir votre Juul et prolonger sa durée de fonctionnement.
  • Il est possible que votre Juul vous semble ne pas produire assez de vapeur, ou vous offre des sensations limitées. Nous vous en expliquons les raisons et les moyens de trouver une vape satisfaisante.
  • Votre Juul peut également ne plus produire de vapeur du tout mais avec un peu de méthode, vous pouvez trouver l’origine du souci et éventuellement y remédier.
  • Elle peut à l’inverse se mettre à produire de la vapeur en continu, sans plus s’arrêter. Là encore il est possible d’y remédier en suivant certaines étapes.
  • Votre Juul peut aussi ne plus se recharger. Il peut s’agir d’une panne, mais il est souvent possible de remédier à cette situation.
  • Voyager et surtout prendre l’avion avec votre Juul impose de respecter les règlementations en vigueur, nous vous les présentons dans un article dédié.
  • Le stockage de votre Juul sur une longue période est possible sans altérer ces performances, sous réserves de prendre quelques précautions. 

Les derniers articles sur la marque Juul Labs France