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Marisol Touraine s’en remet au Parlement européen pour réglementer la cigarette électronique

Mis à jour le 24/04/2023 à 12h01
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Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, nous explique la réflexion gouvernementale derrière la future réglementation du produit.

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, nous explique la réflexion gouvernementale derrière la future réglementation du produit.

Interviewée le lundi 9 septembre 2013 dans une émission de la radio “Le Mouv”, Marisol Touraine s’est exprimée au sujet de la cigarette électronique. Face aux questions de l’animateur Benoît Bouscarel, la ministre des Affaires sociales et de la Santé nous présente sa vision singulière des choses.

Peu d’évolution dans son discours du 31 mai dernier, la cigarette électronique sur laquelle pourrait se poser gentiment le boeing des 200 morts par jour liés au tabac en France, ne semble pas l’affecter plus que ça. Vraie clope ou fausse clope, pour la ministre il faut s’en remettre au Parlement européen afin de savoir quoi faire de ce nouveau produit produit “chic et choc”.

Introduction du sujet : Que faut-il faire des clopes électroniques ?


Début de le retranscription

Benoît Bouscarel : Une étude publiée dans la très sérieuse revue The Lancet, a prouvé que la cigarette électronique représente une bonne alternative à la cigarette traditionnelle, et pourrait même représenter un moyen pour arrêter de fumer, un moyen qui serait autant efficace que les patchs que l’on connait depuis très longtemps.

Or jusqu’à maintenant vous êtes plutôt sur une ligne dure avec la cigarette électronique que vous voulez interdire par exemple dans les lieux publics. Est-ce que, à la lumière de cette dernière étude, il ne faudrait pas revoir cette position ?

Marisol Touraine : Je ne veux pas banaliser la cigarette électronique. Évidemment la cigarette électronique est moins nocive que la cigarette tout court. Personne ne le conteste.

Il y a de grandes incertitudes encore aujourd’hui sur l’impact en terme de santé de la cigarette électronique. M- Touraine

Je rappelle que pour la plupart des utilisateurs de cette nouvelle cigarette, il s’agit d’avoir de la nicotine. La nicotine n’est pas neutre, elle produit de l’addiction, et donc pour arrêter c’est difficile. C’est aussi addictif que l’héroïne.

Benoît Bouscarel : Mais si on est “addict” à une substance qui n’est pas dangereuse, ce n’est pas grave ?

Marisol Touraine : Ça dépend. On ne sait pas quel est l’impact d’une utilisation dans la durée de cette cigarette électronique et personne aujourd’hui ne s’aventure à expliquer qu’elle ne comporte aucun danger. Donc pour ma part, si la cigarette électronique permet d’arrêter de fumer, fort bien, mais cela suppose qu’il y a un moment où l’on prend la cigarette électronique et puis on arrête. Moi je n’interdit pas la cigarette électronique.

Benoît Bouscarel : Vous ne l’interdisez pas, mais vous l’interdisez aux moins de 18ans et …

Marisol Touraine : Non, moi je n’interdit pas la cigarette électronique, alors qu’un certain nombre de pays l’a purement et simplement interdite. Mais je considère qu’il ne faut pas avoir des règles plus favorables pour cette cigarette que pour la cigarette tout court, et c’est pour cela que la vente de la cigarette électronique est interdite aux mineurs, que la publicité pour ce produit n’est pas possible […]

Je souhaite que dans les lieux publics on ne fume pas de cigarettes électroniques, ne serait que parce que c’est très difficile de faire la différence dès que vous êtes un peu loin. -M Touraine

Benoît Bouscarel : Ho ? Ça se voit quand même ?

Marisol Touraine : Non ! Franchement quand vous voyez de la fumée, le geste est à peu près le même et on voit de la fumée, qui n’est d’ailleurs pas spécialement agréable à supporter.

Benoît Bouscarel : Il y a quelque chose que l’on ne comprend pas, si ça doit être interdit le plus vite possible, il faut que ce soit peu accessible. Vous avez interdit cette cigarette dans les pharmacies également, du coup où va la trouver où cette cigarette électronique ?

Marisol Touraine : La cigarette électronique est aujourd’hui en vente dans des magasins, c’est un produit de consommation. Il y a un débat au niveau européen sur lequel nous ne pouvons pas trancher seuls, à savoir quel est le statut de la cigarette électronique. Ce statut dépend en réalité, et je ne vais pas rentrer dans des considérations techniques de la quantité de nicotine qu’il y a. Il y a un débat pour savoir si cela doit être considéré comme un produit qui aide à arrêter de fumer, auquel cas il faudrait le trouver plutôt dans les pharmacies, ou si c’est un produit de type “tabac”.

Benoît Bouscarel : Pour l’instant ce n’est pas clair du tout.

Marisol Touraine : Aujourd’hui ça se trouve comme un produit de consommation et c’est évidemment les mêmes règles de précaution qui doivent s’appliquer, comme pour n’importe quel autre produit de consommation. Je suis extrêmement vigilante parce que c’est un produit relativement récent qui a connu un essor très rapide et nous avons peu de connaissance sur la cigarette électronique. Je ne crois pas qu’on puisse la présenter comme un produit sans risque.

Benoît Bouscarel : Il faudrait promouvoir cette cigarette électronique comme une aide pour arrêter de fumer mais pas l’inverse, en gros c’est ça ?

Marisol Touraine : Voilà, c’est ce que disent les professionnels et les spécialistes. Si la cigarette électronique permet de marquer une étape de transition vers le fait de ne plus être fumeur, c’est très bien. Si elle doit servir à des gens qui ne fument pas, notamment les jeunes, à rentrer dans le processus du tabac, cela devient problématique, or on observe les deux démarches.

Il y a des gens qui ne fument pas et qui se disent “après tout c’est chic la cigarette électronique, c’est peut être sans risque“, et qui vont devenir fumeurs parce que justement il y a l’addiction à la nicotine. -M. Touraine

Moi je combat un peu ce côté “pub” de la cigarette électronique “chic et choc”. On vous fait des présentations comme si c’était le dernier produit, le dernier accessoire à la mode. Il y a des boutiques “chic et choc” là encore, franchement c’est plus compliqué que ça.

Benoît Bouscarel : On attend quoi pour savoir de quel type de produit il s’agit ? C’est un produit de consommation courante ou un produit pharmaceutique ?

Marisol Touraine : Ce sont des discussion européennes, qui visent à déterminer des règles techniques précises qui doivent évidement se retrouver dans l’ensemble des pays européens sinon ça n’a pas beaucoup de sens.


Fin de le retranscription


La première cause de mortalité évitable française est-elle une priorité de Santé publique ? Madame Touraine est-elle responsable de la protection de notre santé ? Alors que notre ministre reçoit 200 cadavres aux poumons calcinés sur son bureau chaque jour, la cigarette électronique qui a déjà réduit les risques de millions de fumeurs en France reste un peu trop “chic et choc” à son goût.
A lire : Les réactions de citoyens (vapoteurs pour la plupart) sur le site officiel de Marisol Touraine : http://www.marisoltouraine.fr/2013/09/marisol-touraine-invitee-de-la-matinale-du-mouv/

Source: http://www.lemouv.fr/player/reecouter?play=93344 (cigarette électronique à 48:20)