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La combustion du CBD va-t-elle mettre le feu à la filière vape ?

Mis à jour le 7/08/2024 à 13h32
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Un certain nombre de boutiques de vape ont fait le choix de commercialiser du CBD. Même si le débat pour ou contre n’est pas tranché, chacun assume ses choix. Il y a néanmoins une limite qu’il ne faut pas franchir.

Une idée fumeuse

C’est une observation qui a été faite par quelques vapoteurs : dans certains boutiques de vape, un rayon CBD existe, qui parfois a une certaine importance. Ce qui n’est pas le problème en soi : même si les objections existent quand à la vente de CBD dans les boutiques de vape, le débat est ouvert.

Mais le problème est la forme que revêt le produit. Il existe plusieurs variantes du CBD : la molécule se décline bien entendu en produit à vaper, mais aussi sous d’autres formes, comme les fleurs ou des mixtures d’herbes séchées. Certaines sont destinées à être fumées.

Et c’est là que le bât blesse.

Depuis le développement de la vape, et le déferlement d’études scientifiques qui l’ont accompagné, la connaissance de la nicotine à consommation humaine a progressé. Notamment que le problème, dans le tabac, n’est pas la nicotine, c’est la combustion.

C’est ce qui a permis aux boutiques de vape de s’imposer auprès du grand public, encore insuffisamment si l’on observe la prévalence tabagique, mais assez pour ne plus pouvoir être ignorée. Oui, on peut consommer de la nicotine sans risques, parce que le problème, ce sont les particules émises par la combustion.

C’est aussi l’axe principal de défense de la vape auprès des autorités politiques : cette fameuse « réduction des risques » qui est un compromis acceptable en l’attente de preuves irréfutables que la vape ne présente aucun danger.

Pas de fumée sans feu

Mais la combustion en concerne pas que le tabac : qu’on le fume pur ou mélangé à une cigarette, le CBD émet aussi des résidus de combustion. Consommé sous cette forme, il est problématique. Sans compter le fait que, pour le consommateur qui ne voudrait pas l’utiliser pur, l’obligation d’utiliser une cigarette, c’est à dire remettre une pièce dans la machine de sa dépendance.

Dès lors, comment les conseillers en vape qui défendent la spécificité de leurs boutiques et leur métier par l’absence totale de combustion, et les défenseurs de la filière auprès des décideurs politiques peuvent-ils argumenter sur le responsabilité de la filière ?

Il semblait jusqu’ici évident que la combustion resterait aux portes des boutiques de vape. Ce n’est plus le cas, et c’est la crédibilité de toute la filière qui est remise en cause.

Nous avons posé la question à Jean Moiroud, président de la FIVAPE. Il n’a pas souhaité s’exprimer au sujet du CBD, la fédération n’ayant pas de position commune sur le sujet, mais a tenu à rappeler que « le règlement de la FIVAPE interdit à ses adhérents de vendre des produits à base de combustion ».

Chacun est libre de ses choix, nul ne prétendra le contraire. Mais revendiquer un statut de spécialiste implique un engagement et des contraintes.

Cet article d’opinion n’engage que le point de vue de son auteur et ne représente pas forcément l’avis de la rédaction.

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