A l’occasion de Stoptober, mois sans tabac outre-Manche, la cigarette électronique va s’afficher sur les écrans de télévision. Un mois avant le Moi(s) sans Tabac, les autorités anglaises jouent à fond la carte de la vape qui se révèle le meilleur atout contre les inégalités sociales du tabagisme.
Une première : la vape en vedette dans la campagne télévisuelle de Stoptober
Pragmatiques les autorités de santé anglaises ont décidé de s’appuyer sur le moyen le plus populaire outre-Manche pour arrêter de fumer : la cigarette électronique.
L’an dernier, près de 53 % des participants à l’édition Stoptober avaient choisi la vape pour réussir le défi collectif d’abandon de la cigarette. Les six premiers mois de l’année ont enregistré des taux de succès d’arrêt du tabac exceptionnels, 20% de réussite, un chiffre jamais vu, un record. Depuis 10 ans, ils plafonnaient autour de 15,7% .
Dans le cadre de la campagne de communication pour Stoptober, le National Health Service (NHS) entend capitaliser sur ces succès et s’apprête à lancer une campagne télévisée pour promouvoir l’utilisation de la cigarette électronique comme alternative au tabagisme. Sur le terrain, les autorités appellent à faire davantage pour encourager les fumeurs tentés par la vape pour leur sevrage.
Stoptober is back! Join now and quit smoking from 1 October https://t.co/mjFWiX0oaZ #Stoptober2017 pic.twitter.com/7kr8OFTEH4
— #Stoptober (@stoptober) 21 septembre 2017
La vape gomme les inégalités sociales face à l’arrêt du tabac
Une autre raison pousse aussi les autorités à promouvoir le vapotage vis à vis des fumeurs. En effet, selon un rapport de la University College London (UCL), les résultats positifs sont associés à une forte augmentation de l’arrêt chez les travailleurs manuels et chez les plus démunis.
Pour la première fois, cette catégorie de la population dispose d’une solution qui lui donne les mêmes chances d’abandonner la cigarette que celle qui travaille dans les bureaux.
C’est un atout important pour la vape. La réduction des inégalités dans la prévalence tabagique entre les populations défavorisées et la population générale figure parmi les priorités du plan d’action vers une génération sans fumée.
Consensus écossais
Du coté de l’Écosse, les principaux responsables de la lutte contre le tabac annoncent un consensus sur la vape. C’est une bonne nouvelle pour les vapoteurs écossais, les positions officielles y sont moins enthousiastes qu’au sud du Royaume.
Les responsables des NHS Scoland, le gouvernement écossais et les universitaires ont officiellement acté que vapoter est moins nocif que fumer. Néanmoins, précisent-ils, l’utilisation de la cigarette électronique tout en continuant à fumer ne procure pas d’avantages pour la santé.
Face à la méfiance grandissante du public, le directeur de santé publique écossais a tenu à réaffirmer la moindre nocivité du dispositif de réduction des risques, tout en rappelant qu’il n’est pas destiné aux enfants et aux non-fumeurs.
Même discours du coté de ASH Scotland. Sa directrice a déclaré que si les effets à long terme ne sont pas connus, il est certain que tout fumeur qui passe entièrement à la cigarette électronique sera beaucoup moins exposé aux substances cancérigènes présentes dans la fumée des cigarettes.
Moi(s) sans tabac
Coré français, Tabac info service annonce que le Moi(s) sans tabac “ça recommence bientôt“. Rendez-vous est donné dès le mois d’octobre pour la préparation et en novembre pour arrêter de fumer “en équipe” pendant 1 mois. L’an dernier, le vapotage était abordé du bout des lèvres.
Quelle place sera donnée à la vape cette année dans la campagne française ? Sur le site internet, le discours officiel de Tabac Info Service a évolué mais reste encore très en deça de ses équivalents britanniques. La notion de réduction des risques, le coeur de l’intérêt du vapotage n’est pas explicitée, l’intérêt du produit reste en demi-teinte.
Lors du Sommet de la vape le Professeur Benoît Vallet, directeur général de la Santé, avait exprimé sa volonté de voir le Moi(s) sans tabac donner “une part plus importante au vapotage” et qu’il soit “clairement dans ses lignes d’action“.
Compte-tenu du calendrier, les décisions et les choix des autorités de santé en matière de réduction des risques tabagiques pour cette campagne ne devraient plus tarder à être connus. Alors, espérons.
Pour aller plus loin
Pour sa première édition, l’e-cigarette était mentionnée du bout des lèvres par les organisateurs du Moi(s) sans tabac. Des kits de communication et de soutien à l’arrêt, taxés de gadget par certains, devaient être largement distribués aux fumeurs par les pharmaciens.
Tandis qu’en 2016, la vape avait déjà fait une apparition remarquée dans les préconications pour Stoptober mais elle n’apparaissait pas encore à la télévision.