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Japan Tobacco démarche actuellement les boutiques d’e-cigarette françaises

Mis à jour le 8/07/2024 à 14h29
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Une nouvelle offre d’e-cigarette vient d’être lancée sur le marché français. Le cigarettier JTI propose Logic, une marque d’e-cigarette se rapprochant par la forme des modèles Ego traditionnels.

Winston, Camel, Logic

Logic (coffret)La JTI (Japan Tobacco International) est l’un des grands industriels du tabac (Camel, Winston) dans le monde. Basé à Genève en Suisse, le groupe qui compte aujourd’hui plus de 25 000 employés a racheté en juillet 2015 la société américaine Logic Technology Development LLC (“Logic”).

Fondée cinq ans plus tôt, cette société commercialise principalement des cigarettes électroniques rechargeables avec cartouches jetables et cigalike classiques.

Méfiance chez certains commerçants

Aujourd’hui en France plusieurs commerçants spécialisés dans la vente de cigarettes électroniques ont confié à notre rédaction avoir reçu la visite d’agents commerciaux représentant la marque Logic. Ces derniers proposeraient sur catalogue les cigarettes électroniques Logic avant de proposer le test de certains modèles directement en boutiques.

La présence de l’industrie du tabac dans le monde de la cigarette électronique est un sujet important en France où une certaine partie des professionnels du secteur revendiquent leur indépendance vis à vis de cette industrie.

Clé de voute pour certains professionnels de la vape d’une communication déjà bien établie avec les autorités de santé, ce rejet de Big Tobacco est aussi entretenu par un certain courant de consommation plus engagé. On se souvient notamment des messages négatifs laissés sur la page Facebook de la JAI, une cigalike commercialisée plus tôt en France par Fontem Ventures, une filiale du groupe Imperial Tobacco.

Le loup dans la bergerie

Pour comprendre ce contexte il faut écouter le discours politique. L’une des principales critiques faite à l’encontre de l’e-cigarette et de ses défenseurs repose en effet sur la présence de l’industrie du tabac qui se “cacherait derrière”, prête à réitérer les manipulations dont elle a pu faire preuve dans le passé, et que Robert Proctor relate de manière presque exhaustive dans son livre The Golden Holocaust.

La traduction de cette crainte d’un “nouveau diable vaporisé” reste sans doute la plus marquée en Californie, où le département de la santé titre dans ses campagnesHere we go again” (Nous y revoilà). Le loup est entré dans la bergerie, l’industrie du tabac vient d’inventer un nouveau moyen de rendre accro nos enfants.

Sur les réseaux sociaux c’est l’influence politique qu’aurait également eu l’industrie du tabac sur la rédaction de la TPD européenne qui est principalement développée. Alors que la vape moderne se constitue d’une multitude de produits très avancés, seuls survivront à la transposition de la TPD des cigalikes ou des produits à cartouches scellées que les industriels du tabac maîtrisent parfaitement. L’éradication de cette petite industrie qui a pourtant joué un rôle prépondérant dans le développement de cette vape si convoitée alimente ainsi les discussions chez les vapoteurs les plus engagés.

Côté professionnel c’est la méfiance, “des commerciaux sont en train de prospecter pour nous proposer les cigarettes Logic fabriquées par JTI. Des spots publicitaires vont arriver à partir du 30 décembre au 10 janvier sur TF1, M6, BFMTV” raconte une commerçante qui s’est faite démarchée récemment dans sa boutique de l’Orne. “On les a testé, c’est zéro, et ils nous disent que c’est l’avenir et qu’on aura pas le choix. L’industrie du tabac essaye de nous capter !

Des produits pourtant plus évolués que les cigalikes traditionnelles

Pour un autre professionnel l’accueil de ce nouveau produit estampillé Big Tobacco est plus nuancé. Philippe, gérant d’une boutique spécialisée à Paris dans le XIV, estime que l’offre proposée peut répondre à une certaine attente mais regrette que ce type d’offre ne soit pas développé par les industriels chinois (Aspire, Kangertech …), aujourd’hui leader dans le secteur.

Même réaction pour Brice Lepoutre, président de l’AIDUCE, qui souligne également l’approche technique de la firme, traduisant selon lui une certaine volonté de dépasser les modèles type cigalike si critiqués par les vapoteurs. Si les prix affichés lui paraissent exorbitants et que la technologie est encore loin de refléter l’état actuel du marché, le représentant de l’association estime que ce type de produit pourrait néanmoins constituer un moyen pour le fumeur de faire le premier pas vers une réduction des risques.

Logic en images