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Fivape : « Interdire les arômes ? Non : améliorer les produits ! »

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Pendant quelques mois, le débat sur la taxation du vapotage a monopolisé l’attention. Pourtant, personne dans la filière n’ignore qu’une autre bataille se joue en coulisses, celle des arômes. En fin d’année, une étude bancale a prétendu que les arômes de fruits rouges étaient plus dangereux que les autres. Bien qu’elle repose sur un protocole expérimental fragile, ses conclusions sensationnalistes ont été reprises par de trop nombreux médias, qui n’ont pas hésité à généraliser : tous les arômes seraient problématiques. Ce type de désinformation, porté par des raccourcis simplistes, exige une réaction forte.

Un terrain miné par les peurs irrationnelles

Cette séquence le démontre : attendre un traitement partial du sujet par les médias « au global » relève de l’illusion. Les opposants au vapotage, qu’ils soient issus des cercles moralistes antitabac ou des intérêts liés à l’industrie du tabac, exploitent habilement les angoisses parentales. Rien de plus efficace pour frapper l’opinion publique que d’essayer de créer une panique morale. Ce discours, savamment orchestré, trouve un terrain fertile chez les non-fumeurs, peu informés sur les réalités du vapotage et prompts à confondre peur et prudence.

Mais la vérité, c’est que ces attaques relèvent moins d’une préoccupation sincère pour la santé publique que d’une volonté de torpiller un outil qui dérange, quand bien même il sauve des vies. L’efficacité du vapotage met à mal à la fois le modèle économique de l’industrie du tabac et les approches dogmatiques traditionnelles de la lutte contre le tabagisme « à l’ancienne ».

Reprendre la main : la science comme arme

Nous ne pouvons plus laisser ce terrain à nos opposants. C’est à nous, acteurs de la filière, d’imposer un débat rationnel, basé sur des faits et sur la science. Chercher à réduire toujours plus les risques liés au vapotage est une évidence. Mais ce travail doit s’inscrire dans un cadre clair : le vapotage réduit le risque d’au moins 95 % par rapport au tabac. Toute discussion sur la sécurité des produits doit tenir compte de ce contexte. Nous parlons ici d’un risque résiduel dans lequel les efforts de perfectionnement se concentrent.

Et soyons clairs : les arômes ne sont pas un « sous-sujet ». Ils sont un pilier central de la méthode. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 88 % des vapoteurs affirment que la diversité des saveurs a été déterminante pour les éloigner du tabac. Le goût n’est pas un simple accessoire ; il est ce qui rend la transition possible. Toucher aux arômes, c’est briser l’un des moteurs les plus puissants de la réduction des risques tabagiques.

De la nécessité de travailler sur les molécules

Ce qui doit être réfuté avec force, c’est de participer à des débats dans lesquels on propose d’interdire des catégories entières d’arômes sur des critères globaux comme leur profil gustatif. Parler de « fruités », de « gourmands » ou de « fruits rouges » n’a aucun sens scientifique. Ces désignations regroupent des milliers de molécules différentes, dont certaines sont parfaitement sûres et d’autres moins. La science ne s’improvise pas sur des intuitions ou des généralisations.

Le travail sérieux consiste à identifier, molécule par molécule, celles qui posent un problème toxicologique avéré. Une fois identifiées, elles doivent être exclues des formulations, et cette liste doit être régulièrement mise à jour au gré des avancées scientifiques. C’est ainsi que fonctionne l’industrie des arômes alimentaires, et c’est exactement ce que la vape peut et doit adopter.

En revanche, il faut refuser catégoriquement les approches punitives comme celles qui émergent en Chine ou aux Pays-Bas, où seules quelques molécules autorisées sont tolérées. Ces politiques restreignent tellement les possibilités qu’elles reviennent à une interdiction déguisée de la plupart des arômes. Cela prive les fumeurs de solutions adaptées et anéantit l’innovation dans le secteur.

Une seule voie : protéger, pas restreindre

Nous n’avons pas besoin de repartir de zéro. Les normes Afnor, initiées par la Fivape il y a près de dix ans, offrent déjà une base solide pour encadrer ce travail. Elles allient rigueur et pragmatisme, tout en respectant les attentes des utilisateurs. Ces normes constituent un point de départ idéal pour construire une régulation qui protège les consommateurs sans détruire ce qui fait l’efficacité du vapotage : sa capacité à répondre aux besoins individuels des fumeurs.

Le vapotage est l’outil le plus efficace pour arrêter de fumer, et il doit le rester. Toute politique visant à interdire des arômes ou à restreindre drastiquement leur diversité serait un non-sens sanitaire. Elle priverait des millions de fumeurs d’une chance réelle de quitter le tabac, en leur imposant le goût tabac comme seule alternative.

Améliorer les produits, oui, et les moyens existent. Interdire aveuglément les arômes ? Jamais. Il ne s’agit pas seulement d’une question technique ou commerciale. Il s’agit de sauver des vies. Et dans ce combat, chaque saveur compte.

Jean Moiroud, président de la Fivape

Comprendre les arômes dans le vapotage : un éclairage essentiel

Complexité des arômes

Les arômes utilisés dans les e-liquides sont des assemblages précis de molécules, conçus pour reproduire les profils gustatifs et olfactifs d’ingrédients spécifiques. Un arôme de fraise, par exemple, peut combiner des dizaines de composés pour recréer fidèlement le goût du fruit. Cette complexité rend inappropriée toute catégorisation simpliste (comme “fruités” ou “gourmands”) sans analyse moléculaire détaillée. Seule une évaluation toxicologique, molécule par molécule, permet de garantir la sécurité des produits sans compromettre leur diversité essentielle.

Listes positives vs listes négatives

Une liste positive énumère les substances autorisées, limitant strictement les formulations aux éléments spécifiés. À l’inverse, une liste négative identifie les substances interdites, laissant une plus grande flexibilité pour l’utilisation d’autres composés non répertoriés. Dans le contexte des e-liquides, une liste négative permet d’exclure des molécules spécifiques reconnues comme nocives, tout en offrant aux fabricants la liberté d’innover avec d’autres ingrédients sûrs.

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