Le DIY, ou “Do it Yourself”, est en plein essor dans la vape. De quoi s’agit-il exactement ? Cette pratique est-elle réservée uniquement aux experts ? Pour compléter notre guide sur le fonctionnement d’une cigarette électronique, nous vous expliquons ici comment réaliser vos propres e-liquides.
Le e-liquide “faites-le vous-même”
DIY est l’acronyme de “Do It Yourself” en anglais, “Faites-le vous-même” en français. Il n’a rien de spécifique à la vape, et est utilisé dans tous les domaines, de l’électronique au bricolage en passant par la cuisine.
Dans la vape, il fait exclusivement référence au fait de faire soi-même son liquide de cigarette électronique. On n’entend pas par là improviser de nouveaux composants où presser des oranges pour concevoir un liquide fruité naturel.
Le DIY peut se définir comme le fait de mélanger soi-même les ingrédients de ses liquides, en n’utilisant exclusivement que des produits spécifiquement conçus pour la vape. Quand un fabricant produit un e-liquide, il se fournit en matière première, puis fait les mélanges dans des proportions précises. C’est également ce que l’on fait avec la pratique du DIY.
Le vapoteur, plutôt que d’acheter des liquides prêts à l’emploi, achète les différents composants et réalise le mélange lui-même. Il est important de préciser que l’adepte du DIY utilise les mêmes composants que ceux utilisés dans l’industrie du e-liquide, en les achetant au détail chez un fournisseur spécialisé et à l’exclusion de tout autre. Il n’est pas question de vaper n’importe quoi, c’est évident.
Pourquoi un tel engouement ?
La question se pose immédiatement, pourquoi s’embêter à faire soi-même ses mélanges alors qu’il existe des liquides déjà préparés qui inondent les étagères des magasins ?
Le prix
Le liquide est le principal coût récurrent de la vape, il faut en acheter régulièrement. Un flacon de 10 ml revient en moyenne à 6 €, ce qui place tout de même le prix moyen à 600 € le litre. Quand on utilise un matériel simple, en inhalation indirecte et que l’on vape peu, un simple flacon peut durer une semaine. En revanche, avec un atomiseur subohm à forte puissance et en vapant beaucoup, on peut arriver à une consommation de 30 ml par jour.
La consommation moyenne tend à augmenter avec le développement de matériel produisant plus de vapeur. Celle-ci n’est rien d’autre que du liquide évaporé, et plus on fait de vapeur, plus on consomme de liquide, c’est mathématique. Le matériel récent tend ainsi à faire du prix du liquide un critère essentiel.
Avec des liquides prêts à vaper, le budget peut ainsi monter jusqu’à 18 € par jour. Avec le DIY, les 10 ml de liquide reviennent à 1 ou 2 €, parfois moins. On est donc à un tarif en moyenne six fois moins élevé. Et sur l’année, cela peut faire une différence considérable.
La TPD
La directive européenne impose une contenance maximale de 10 ml pour les liquides nicotinés. Fini les bouteilles de 30 ou de 120 ml, dont le prix au millilitre était bien plus intéressant en limitant le coût du packaging. Mais au-delà de ça, il est bien plus pratique d’utiliser des bouteilles de plus grande contenance quand on a une consommation quotidienne élevée. Le nouveau cadre réglementaire imposé par l’Union européenne a donc largement contribué à populariser la pratique du DIY chez les vapoteurs.
La simplicité
Le DIY est très simple à faire, même s’il existe plusieurs “niveaux” de difficulté dans sa réalisation.
Dans sa forme la plus simple, il s’agit de liquide tout prêt sans nicotine, auquel on ajoute justement de la nicotine soi-même. Le liquide de base peut être en 30, 60, 120 ml ou plus, et n’étant pas nicotiné il échappe donc aux limitations de la TPD. La nicotine est ajoutée à l’aide d’un “booster”, soit une bouteille de 10 ml dosée à 20 mg/ml de nicotine. On ajoute la dose souhaitée de booster dans le liquide pour obtenir un taux de nicotine final souhaité dans le liquide. Si la pratique est plus ou moins précise, le résultat est souvent satisfaisant.
Plus élaborée, on trouve la solution des concentrés. On achète une base neutre avec les proportions voulues de PG et de VG, on ajoute un arôme concentré et de la nicotine. Les bases se vendent facilement au litre, on peut ainsi fabriquer n’importe quelle quantité de liquide d’un coup. Le prix de revient est sensiblement diminué avec cette option qui reste simple à réaliser pour peu que l’on soit méthodique.
Dernière solution, acheter des arômes de qualité alimentaire et faire soi-même sa recette au lieu de prendre un concentré tout prêt. L’avantage est évidemment de pouvoir réaliser vous-même votre liquide avec les arômes qui vous plaisent. Cela requiert par contre un peu d’expérience et de temps pour trouver les bonnes proportions et les mélanges harmonieux, mais il existe de nombreux sites et forums comme E-liquid-recipes.com par exemple, qui proposent des recettes. Cela finit rapidement par devenir un hobby, assez proche de la cuisine d’une certaine manière.
Le DIY est-il fait pour vous?
Si vous consommez une bouteille de 10 ml par semaine et que vous n’avez pas envie de vous compliquer la vie avec tout ça, le DIY n’est clairement pas fait pour vous. Il existe des montagnes de e-liquides dans les magasins, vous n’aurez aucun soucis à en trouver à votre goût. Certains sont même presque impossible à égaler en DIY, le talent de leurs concepteurs n’étant pas à la portée de tout le monde !
Par contre, si vous avez une consommation de liquide importante et que vous souhaitez diminuer votre budget vape, si vous préférez les bouteilles de plus grandes capacités, ou si vous voulez composer vous-même vos propres recettes, le DIY sera une bonne alternative.
Quelques règles de précaution
En théorie, la manipulation de liquides avec nicotine demande de se munir de protections (gants, lunettes, etc.), mais dans la pratique peu de gens le font. Aux doses comprises dans les composés commercialisés sur le marché, le risque d’accident grave est en effet relatif pour le manipulateur adulte mais cela ne doit pas écarter les risques pour l’entourage, et notamment les enfants. Conservez ainsi toujours votre matériel de DIY dans des endroits clos et impossibles d’accès pour les plus jeunes. Portez des protections pour plus de sécurité.
Les arômes utilisés dans les e-liquides pour cigarette électronique représentent un axe de recherche important dans la science moderne. Par dégradation thermique, les arômes contenus dans les e-liquides peuvent, sous certaines conditions et selon leur nature, produire des aldéhydes. Ainsi, moins un liquide est chargé en arômes et plus son profil de risque théorique diminue. Si vous pratiquez le DIY à l’aide de concentrés d’arômes, nous ne pouvons que vous conseiller de minimiser au maximum l’apport d’arômes dans vos mélanges. Vos papilles gustatives ont une grande sensibilité, nul besoin de les saturer. Le DIY peut être un très bon moyen d’améliorer la qualité de votre vape en minimisant l’apport d’arômes dans les e-liquides.
Les e-liquides industriels peuvent contenir des additifs ou des exhausteurs de goût. Par mesure de précaution nous vous conseillons de simplifier au maximum la composition de vos e-liquides et de les éviter.
En ce qui concerne les bases PG/VG, la mode est aux e-liquides fortement concentrés en glycérine végétale car la VG produit plus de vapeur. Or la VG inhibe les saveurs et est nettement moins fluide que le PG, ce qui implique une hydratation de la mèche par capillarité moins rapide. Si vous choisissez ainsi des bases fortement concentrées en VG, assurez-vous que votre atomiseur ou clearomiseur permette une très bonne alimentation de la mèche en e-liquide, ceci afin d’éviter les dry hits, même partiels, qui peuvent être à l’origine d’une production d’aldéhydes plus élevée que la normale. La glycérine végétale transportant moins bien les arômes dans la vapeur que le PG, on pourrait avoir tendance à augmenter le pourcentage d’arôme dans des bases très concentrées en VG.
Assurez-vous enfin d’acheter vos différents composés dans des boutiques spécialisées ayant bonne réputation. Rappelez-vous que la cigarette électronique est une méthode de réduction des risques pour le fumeur, mais qu’elle n’est pas non plus totalement exempte de composés toxiques dans sa vapeur. Votre manière de vapoter, votre matériel, et dans le cas présent, votre e-liquide, ont une grande influence sur la qualité générale de votre vape. Il vaut mieux augmenter son taux de nicotine que de vaper davantage.
L’introduction au DIY en vidéo
Comment choisir et faire sa base ?
Les boosters de nicotine
Les recettes concentrées
Créer sa propre recette
Les packs prêts à l’emploi
Le steep (maturation)
La conservation des e-liquides
Les questions fréquentes sur le DIY
Voici ci-dessous la liste des questions fréquemment posées au sujet du DIY. Si vous ne trouvez pas réponse à vos questions, n’hésitez pas à laisser votre question dans la zone de commentaire plus bas.
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