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Désolé les filles, mais la vape, c’est un truc de mec

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Pardon de vous le dire, mesdames, mais la vape, c’est définitivement un truc d’homme. De vrai mec, viril et fier, avec le poil dru, le torse bombé et la testostérone qui lui coule par les oreilles. On le voit bien, en boutique, d’ailleurs.

“L’accouchement est douloureux.
Heureusement, la femme tient la main de l’homme.
Ainsi, il souffre moins.”
Pierre Desproges

Macho macho vape

On les remarque immédiatement, en shop de vape, les hommes virils qui arrivent en couple. Comme tout mâle alpha qui se respecte, il entre le premier dans la boutique, le regard circonspect, pour protéger sa femelle à qui il tient la porte en même temps, par galanterie. En un regard, il jauge le vendeur qui s’avance, cherchant à savoir si ce dernier peut présenter quelconque danger et/ou concurrence, avant de prendre les choses en main.

“Nous venons pour acheter un kit de vape” assène-t-il d’une voix grave où s’entremêlent bienveillance et menace. Il est prêt à consentir à ce que le vendeur montre qu’il en sait un peu plus que lui sur ce sujet très spécifique, mais attention, pas d’entourloupe, il ne se laissera pas écraser par l’opportun.

“Alors, vous fumez quoi, combien et à quel moment de la journée ?” s’enquiert le vendeur en fixant l’homme dans les yeux afin de lui montrer qu’il est tout aussi viril, digne de foi et que, si le client veut bénéficier de sa sapience, il devra le traiter en égal, tout en essuyant discrètement un surplus de testostérone qui lui coule par une narine.

Et là, fragile et discrète, la femme s’avance et précise “C’est pour moi. Lui, il attend pour voir”.

Cuir, cuir, cuir et moustache

Bon, ce n’est pas absolument tout le monde. Du moins, c’est ce que je me suis laissé dire. Mais, dans la plupart des cas, quand un couple de fumeurs entre dans la boutique, c’est souvent madame qui achète une vape.

Monsieur, lui, observe, questionne, scrute les moindres faits et gestes de sa dulcinée, avant de demander d’une voix timide “ça ne fait pas mal ?”. Enfin, rassuré quand à son intégrité physique, il rentre, toute honte bue, dans la boutique de vape afin, à son tout, d’arrêter la cigarette et de commencer la vape. Plusieurs semaines plus tard.

Sous le regard subtilement ironique ou franchement moqueur de sa moitié, il explique que le set-up de sa femme lui convient parfaitement, mais bon, il en voudrait un plus costaud, parce que… Parce que bon, hein, on n’est pas là pour rigoler en rêvant de petites licornes. Il vous expliquera qu’il veut le kit le plus sobre, brut et utilitariste.

Une fois le kit choisi, alors que vous étalez les différentes couleurs sur le comptoir, son doigt oscille imperceptiblement vers le bleu, mais finit par désigner le noir. “Celui-là, c’est bien” puis il se tourne vers sa femme, de toute sa hauteur, et lui demande “n’est-ce pas, chérie ?”. Il essaie de faire croire qu’il lui pose la question uniquement par politesse, pour la valoriser. Mais quand elle lui rétorque “sinon, le bleu est pas mal”, et qu’il grommelle “mouais, allez, le bleu, on s’en fout”, il a du mal à ne pas esquisser une petite danse de la joie et à masquer son regard brillant comme celui d’un gamin à Noël.

Il pleut des hommes, halleluia ?

L’intertitre qui précède montre bien que les paroles des chansons en anglais sont bien souvent aussi crétines que les paroles des chansons en français. Et que votre serviteur ne peut s’empêcher de digresser à tout va. Reprenons.

C’est dans le choix du liquide que la virilité animale du mâle se fait le plus ressentir.

Bien souvent, il est trahi par un réflexe de fierté. Alors que madame, après avoir essayé un liquide en 6 mg, toussote légèrement à l’irruption du PG dans sa gorge irritée de fumeuse, monsieur, avec un regard et un geste attendri mais néanmoins moqueur, ne peut s’empêcher d’essayer à son tour, pour bien montrer que, franchement, bon, il n’y a pas de quoi en faire toute une histoire, chérie, qu’est-ce que tu es fragile, alors.

Ce qui se passe ensuite est trop humiliant pour l’ensemble de la gent masculine, aussi tireront nous un rideau pudique sur tout cela.

Après que son mari soit sorti du coma, c’est généralement la femme qui choisira la première son liquide, testant stoïquement la gamme malgré les sarcasmes incessants de son cher et tendre à base d’allusions sur le temps infini qu’elle met à choisir. Lorsque son tour viendra, il se tournera vers le vendeur pour lui demander “Qu’est-ce que vous avez comme tabac, quelque chose de pas trop sucré”, sous entendu du costaud, du viril, du vrai, du qui sent la poussière du far west.

Deux heures plus tard, après avoir testé tous les liquides du bar à vape, il optera pour un pop-corn à la fraise et une framboise-vanille.

Bref, la vape, c’est un truc de mec, de vrai. Qui a une femme pour lui dire quoi faire. 

Post scriptum : oui, j’avais promis que dans mes articles du vendredi, je traînerai dans la boue un lecteur qui aurait commenté celui de la semaine précédente. Mais les commentateurs ayant été exclusivement masculins, et sachant qu’il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas, j’ai pris la décision courageuse de m’abstenir. Ce n’est que partie remise.