La cytisine est un médicament utilisé depuis des décennies dans certains pays d’Europe de l’Est pour aider les fumeurs à arrêter de fumer. Elle agit en tant qu’agoniste partiel des récepteurs nicotiniques et aide ainsi à réduire les symptômes de sevrage tout en atténuant le plaisir associé à la cigarette. Malgré son efficacité, elle reste interdite dans beaucoup de pays du monde.
- Origines et développement
- En quoi consiste le traitement avec la cytisine ?
- Comment fonctionne ce traitement ?
- Efficacité de la cytisine
- Quelques études sur la cytisine
- Les limites de la cytisine pour arrêter de fumer
- Pourquoi la cytisine est interdite dans de nombreux pays ?
- En conclusion
- Les autres méthodes pour arrêter de fumer
- Les questions fréquentes sur Tabex
Testez votre dépendance à la cigarette
Bien choisir son taux de nicotine est primordial pour réussir à se sevrer du tabac avec un substitut. Nous vous proposons une version électronique d’un questionnaire scientifiquement validé pour connaître votre niveau de dépendance et adapter votre dosage en nicotine.
Origines et développement
La cytisine a été découverte au début du 20e siècle et est issue des recherches sur les plantes contenant des alcaloïdes.1 Ces substances naturelles ont longtemps été étudiées pour leurs effets pharmacologiques, notamment sur le système nerveux. L’une des premières applications de la cytisine a été réalisée en Bulgarie, où elle a été commercialisée sous le nom de Tabex® par le laboratoire Sopharma à partir des années 60. La cytisine est extraite principalement du Cytisus laburnum, un arbuste également connu sous le nom de cytise à grappes, qui pousse dans certaines régions d’Europe.
Bien qu’elle ait été utilisée pendant plusieurs décennies en Europe de l’Est, la cytisine est restée relativement inconnue dans le reste du monde jusqu’au début des années 2000. Son mécanisme d’action en tant qu’agoniste partiel des récepteurs nicotiniques en fait une option intéressante pour aider les fumeurs à se sevrer du tabac, mais elle a souvent été éclipsée par des médicaments plus modernes et plus coûteux comme le bupropion ou la varénicline.
Les premières études cliniques rigoureuses sur la cytisine ont commencé à attirer l’attention internationale dans les années 2010. 2, 3, 4 Ces études ont démontré qu’elle pouvait être aussi efficace que la varénicline pour aider les fumeurs à arrêter de fumer tout en présentant l’avantage d’être beaucoup plus accessible financièrement. En raison de son faible coût, la cytisine est devenue une option attrayante, notamment dans les pays à revenu intermédiaire ou faible où l’accès à des traitements plus chers est limité.
Aujourd’hui, Tabex® est reconnu comme une alternative abordable à des médicaments plus onéreux tout en offrant une efficacité comparable pour le sevrage tabagique.2, 5, 6, 7, 8 Cette reconnaissance plus large a permis son introduction dans de nouveaux marchés et elle est désormais en cours de réévaluation dans plusieurs pays occidentaux pour être intégrée dans les stratégies de lutte contre le tabagisme.
La cytisine en bref
- Un médicament aussi efficace que le bupropion ou la varénicline.
- Un coût beaucoup moins élevés que ces derniers.
- Un traitement autorisé dans seulement 18 pays du monde dont l’Europe de l’Ouest et les USA ne font pas partie.
En quoi consiste le traitement avec la cytisine ?
La cytisine, un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques, est généralement administrée sous forme de comprimés pour aider les fumeurs à arrêter de fumer. Le traitement s’étend sur une période relativement courte, généralement de 25 jours, ce qui en fait une option plus rapide que des traitements comme le bupropion ou la varénicline qui nécessitent souvent plusieurs mois pour agir. Contrairement à ces médicaments, Desmoxan® offre un programme intensif de traitement avec une diminution progressive des doses qui vise à rompre l’habitude tabagique aussi rapidement qu’efficacement.
Le principal avantage du traitement à la cytisine réside d’ailleurs dans sa rapidité. Alors que d’autres médicaments contre le tabagisme peuvent nécessiter une préparation plus longue, la cytisine permet aux fumeurs de commencer à réduire leur consommation de nicotine dès la première semaine du traitement et même de viser un arrêt total du tabac durant cette période.
Mode d’action
Le mode d’action du Tabex® repose sur son interaction avec les récepteurs nicotiniques dans le cerveau.9, 10, 11 En se liant à eux, il imite partiellement les effets de la nicotine ce qui aide à atténuer les symptômes de sevrage comme les envies de fumer ou l’irritabilité. De plus, contrairement à la nicotine, il ne stimule pas les récepteurs de la même manière ce qui réduit le plaisir associé à la consommation de tabac en cas d’éventuelle rechute.
Le mécanisme de ce médicament est similaire à celui de la varénicline mais a l’avantage d’être moins puissant, réduisant de fait les risques d’effets secondaires graves. En bloquant partiellement l’action de la nicotine, la cytisine permet au corps de se déshabituer progressivement à la dépendance tout en jouant le rôle de béquille pour gérer les envies de fumer.
Posologie
Le schéma posologique de la cytisine est intensif au début du traitement puis diminue progressivement. Les fumeurs commencent par prendre entre 1 et 2 mg de cytisine six fois par jour à intervalles réguliers. Cette phase dure généralement de trois à cinq jours, période pendant laquelle ils peuvent encore fumer mais doivent prendre soin de réduire leur consommation de cigarettes.
À mesure que le traitement progresse, la fréquence des prises diminue. À partir de la deuxième semaine, les doses sont réduites progressivement et les patients sont encouragés à arrêter complètement de fumer. Le traitement complet s’étale sur environ 25 jours, après quoi les patients doivent avoir cessé de fumer et arrêté de prendre le médicament.
Cette approche graduelle permet de maintenir un niveau de soutien pharmacologique pendant la phase initiale du sevrage tout en réduisant progressivement la dépendance physique à la nicotine. La réduction rapide de la posologie rend le traitement intensif mais court, ce qui convient particulièrement aux fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer rapidement. Le traitement peut également être modulé en fonction de la dépendance du fumeur et s’étaler au-delà des 25 jours habituels.
Comment fonctionne ce traitement ?
- Première semaine : le fumeur commence par une dose élevée de Desmoxan® (1 à 2 mg, six fois par jour) tout en continuant à fumer.
- Semaine suivante : la fréquence des prises diminue progressivement et le patient est encouragé à arrêter complètement de fumer au cours de la deuxième semaine.
- Après 25 jours : la prise de cytisine est complètement arrêtée. Si nécessaire, le traitement peut être prolongé ou réajusté en fonction de l’état du fumeur.
Efficacité de la cytisine
Les études cliniques menées au cours des dernières décennies ont révélé que la cytisine est une option efficace pour aider les fumeurs à arrêter de fumer.2, 3, 7, 12, 13 Elles ont montré que Tabex® double les chances de réussite par rapport à l’absence de traitement, avec un taux de sevrage supérieur à celui observé avec un placebo.
Comparée à la varénicline, la cytisine a par exemple montré une efficacité similaire. La varénicline, qui agit également sur les récepteurs nicotiniques, est souvent considérée comme le traitement le plus efficace pour l’arrêt du tabac. Pourtant, certaines études ont montré que la cytisine pourrait offrir des résultats similaires tout en réduisant les effets secondaires chez certains utilisateurs.5, 7, 14, 15, 16 L’une des raisons de cette efficacité vient notamment du fait que Tabex® imite les effets de la nicotine tout en bloquant simultanément l’accès de la nicotine à ses récepteurs, réduisant ainsi les symptômes de sevrage et les envies de fumer.
Les avantages
- Coût abordable : la cytisine est généralement beaucoup moins coûteuse que d’autres traitements comme la varénicline ou le bupropion, ce qui en fait une option accessible pour de nombreux fumeurs.
- Durée de traitement courte : avec un traitement qui dure généralement moins d’un mois, la cytisine propose une solution rapide.
- Moins d’effets secondaires graves : étant moins puissante que d’autres agonistes nicotiniques, elle peut provoquer moins d’effets secondaires graves.
Les inconvénients
- Efficacité moindre chez certains fumeurs : la cytisine, bien que très efficace, peut ne pas fonctionner aussi bien que la varénicline pour les fumeurs fortement dépendants.
- Effets secondaires : les effets secondaires courants incluent des nausées, des maux de tête et des troubles du sommeil, bien qu’ils soient généralement légers.
Quelques études sur la cytisine
West et al. (2011)2
- Titre : Placebo-Controlled Trial of Cytisine for Smoking Cessation
- Publication : New England Journal of Medicine
- Résumé : cette étude randomisée en double aveugle a comparé la cytisine à un placebo pour aider au sevrage tabagique chez 740 fumeurs. Les participants ont été suivis pendant 12 mois pour évaluer l’efficacité du traitement.
- Résultat : après 12 mois, 8,4 % des participants ayant pris de la cytisine étaient toujours abstinents, contre 2,4 % dans le groupe placebo, démontrant une efficacité significative.
Walker et al. (2014)3
- Titre : Cytisine versus Nicotine Replacement Therapy for Smoking Cessation
- Publication : New England Journal of Medicine
- Résumé : cette étude randomisée a comparé la cytisine et les thérapies de remplacement de la nicotine (TRN) chez 1 310 fumeurs cherchant à arrêter. Les participants ont été suivis pendant 6 mois après le traitement.
- Résultat : le taux d’abstinence continu était de 22 % pour le groupe cytisine contre 15 % pour le groupe TRN, indiquant que la cytisine est plus efficace que les thérapies de remplacement de la nicotine.
Leaviss et al. (2014)5
- Titre : What is the Clinical Effectiveness and Cost-effectiveness of Cytisine Compared with Varenicline for Smoking Cessation?
- Publication : Health Technology Assessment
- Résumé : cette étude a examiné l’efficacité de la cytisine par rapport à la varénicline et au placebo dans des essais cliniques. Les chercheurs ont évalué les effets sur 6 mois.
- Résultat : la cytisine s’est révélée être aussi efficace que la varénicline pour le sevrage tabagique, tout en étant plus abordable.
Vinnikov et al. (2008)12
- Titre : A Double-blind, Randomised, Placebo-controlled Trial of Cytisine for Smoking Cessation in Medium-dependent Workers
- Publication : Journal of Smoking Cessation
- Résumé : l’étude a inclus 500 travailleurs et a comparé la cytisine à un placebo pendant 6 mois. Les participants ont été évalués sur leur capacité à arrêter de fumer.
- Résultat : le groupe cytisine a montré un taux d’abstinence de 11 %, tandis que seulement 4 % des participants du groupe placebo sont restés abstinents.
Dogar et al. (2018)13
- Titre : The Safety, Effectiveness, and Cost-effectiveness of Cytisine in Achieving Smoking Abstinence in Tuberculosis Patients
- Publication : Addiction
- Résumé : cette étude a comparé l’efficacité de la cytisine par rapport à la TRN dans un contexte de patients atteints de tuberculose. Les participants ont été suivis pendant 6 mois.
- Résultat : le taux d’abstinence dans le groupe cytisine était de 31 %, supérieur à celui des TRN (23 %).
Les limites de la cytisine pour arrêter de fumer
Desmoxan®, bien qu’efficace et accessible à un coût moindre par rapport à d’autres médicaments comme la varénicline ou le bupropion, présente malgré tout plusieurs limites. L’une des principales préoccupations concernant son utilisation est la fréquence relativement élevée de certains effets secondaires, tout particulièrement les troubles gastro-intestinaux comme les nausées et les vomissements. Ces méfaits, bien que généralement modérés, peuvent entraîner un inconfort suffisant pour que certains fumeurs arrêtent le traitement trop tôt, ce qui limite son efficacité.2, 3, 12, 17, 18
Si des études ont démontré une efficacité significative de la cytisine pour le sevrage tabagique à court terme, la question de son efficacité à long terme reste ouverte. Les taux de rechute après un an semblent être plus élevés que pour d’autres traitements comme la varénicline, ce qui suggère que la cytisine pourrait être moins efficace pour maintenir l’abstinence tabagique à long terme.5, 19, 20, 21, 22 Une raison supplémentaire pour combiner sa prise avec une thérapie cognitivo-comportementale par exemple, afin d’en maximiser le potentiel.
La cytisine n’a pas non plus été aussi largement étudiée que d’autres traitements. La majorité des recherches a été menée en Europe de l’Est et en Asie où elle est utilisée depuis des décennies, mais peu dans nos contrées.
Enfin, même si les interactions médicamenteuses avec Tabex® sont modérées, il existe encore des incertitudes concernant son utilisation chez des patients sous traitements concomitants pour des maladies chroniques.23
Pourquoi la cytisine est interdite dans de nombreux pays ?
La cytisine n’est pas autorisée dans tous les pays pour plusieurs raisons, malgré son efficacité prouvée dans le cadre du sevrage tabagique.
Historique limité en dehors de l’Europe de l’Est
La cytisine a été utilisée principalement dans les pays d’Europe de l’Est, comme la Bulgarie, la Pologne et la Russie, sous des marques comme Tabex® depuis les années 60. Malgré ce fait, elle est restée largement méconnue en Europe occidentale et dans d’autres régions du monde jusqu’au début des années 2010. Cet historique d’utilisation limité dans certains pays a retardé son adoption et son approbation à l’échelle mondiale.
Manque de soutien commercial
Contrairement à des médicaments comme la varénicline (Champix®) ou le bupropion (Zyban®), qui sont soutenus par de grandes entreprises pharmaceutiques ayant les moyens financiers d’investir dans la recherche, la promotion et les démarches d’approbation, la cytisine a longtemps été fabriquée et distribuée par des sociétés plus petites. Ce manque de soutien commercial a limité sa capacité à entrer sur les marchés plus vastes où les processus d’approbation réglementaire sont plus chers.
Processus d’approbation réglementaire strict
Les médicaments doivent être approuvés par des agences nationales de réglementation, comme la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis ou l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) dans l’Union européenne. Avant d’autoriser la mise sur le marché d’un médicament, ces agences exigent des essais cliniques rigoureux menés sur des populations locales et suivant des normes très strictes. Bien que la cytisine ait montré son efficacité dans des essais cliniques, les études soumises pour approbation dans certains pays ont été jugées insuffisantes ou ne répondaient pas forcément aux critères des agences de réglementation.
Concurrence avec d’autres traitements
Dans de nombreux pays, le marché des traitements contre le tabagisme est déjà dominé par des médicaments bien établis comme les substituts nicotiniques (patchs, sprays, etc.), la varénicline ou encore le bupropion. Selon certains experts, les autorités de santé privilégieraient ces traitements qui sont déjà bien étudiés et largement utilisés, réduisant ainsi l’intérêt d’approuver de nouveaux médicaments.
Faible demande du public et des professionnels de santé
La reconnaissance limitée de la cytisine parmi les professionnels de santé dans de nombreux pays, en particulier dans les pays occidentaux, contribue également à un manque de pression pour son approbation. Si les médecins et les patients ne connaissent pas ce traitement ou n’en voient pas l’intérêt par rapport à des options existantes, les demandes d’autorisation peuvent rester rares, ce qui ralentit l’intérêt commercial ou institutionnel pour l’introduction de la cytisine.
Inertie réglementaire
Certaines réglementations nationales mettent aussi plus de temps à réagir aux preuves d’efficacité des traitements provenant de l’étranger, en particulier lorsque ces traitements n’ont pas été développés par des entreprises locales. Autrement dit, une forme de protectionnisme qui empêche les fumeurs de certaines régions d’avoir accès à un médicament dont l’efficacité est pourtant largement prouvée.
En conclusion
La cytisine représente une option particulièrement attractive pour les fumeurs à la recherche d’un traitement à la fois efficace et abordable pour l’arrêt du tabac. Bien qu’elle soit moins connue que d’autres traitements pharmacologiques comme la varénicline ou le bupropion, la cytisine a prouvé son efficacité à travers de nombreuses études cliniques, avec des résultats comparables à ceux de thérapies bien plus chères. Son mécanisme d’action, qui imite partiellement la nicotine en se liant aux récepteurs nicotiniques du cerveau, aide à réduire les symptômes de sevrage et les envies de fumer tout en diminuant progressivement la dépendance physique à la nicotine.
L’un des principaux avantages de Desmoxan® réside dans son coût abordable, ce qui en fait une option privilégiée dans les régions où les traitements de sevrage tabagique plus onéreux peuvent être hors de portée. C’est d’ailleurs l’une des raisons principales pour lesquelles le traitement est particulièrement utilisé dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.
La tolérance du Tabex® joue également en sa faveur puisqu’il présente un profil favorable par rapport à d’autres traitements. Les effets secondaires graves sont rares et la plupart des utilisateurs rapportent des effets indésirables mineurs comme des maux de tête ou des troubles du sommeil, qui sont le plus souvent bien supportés. Contrairement à la varénicline, qui a été associée à des effets secondaires psychiatriques aigus chez certains patients,24, 25, 26, 27, 28 la cytisine est souvent perçue comme une option plus sûre, en particulier pour les fumeurs ayant des antécédents de troubles de l’humeur ou d’anxiété.
La rapidité du traitement constitue un autre des nombreux avantages de la cytisine. Contrairement au bupropion ou à la varénicline, qui nécessitent parfois plusieurs semaines de traitement, la cytisine propose un traitement court d’un peu plus de trois semaines. Cette durée de traitement plus brève combinée à une action rapide sur les symptômes de sevrage est particulièrement adaptée pour les fumeurs cherchant une solution immédiate et rapide. Un traitement sur une aussi courte période peut aussi aider à maintenir la motivation des fumeurs qui peuvent alors percevoir les résultats de leurs efforts rapidement.
En plus de son efficacité et de sa tolérance, Tabex® peut être utilisé en combinaison avec d’autres aides au sevrage tabagique comme les substituts nicotiniques ou le soutien comportemental. Une flexibilité qui permet d’adapter le traitement aux besoins individuels de chaque fumeur et qui augmente encore les chances d’arrêter de fumer.
La cytisine se révèle donc être une option thérapeutique complète et avantageuse pour les fumeurs, qui offre un équilibre optimal entre efficacité, sécurité et coût. Son mode d’action la rend particulièrement utile pour les personnes ayant déjà échoué avec des substituts nicotiniques ou pour celles qui préfèrent un traitement sans nicotine.
Cet article ne constitue pas un avis médical. En cas de doute, rapprochez-vous d’un professionnel de santé.
Les questions fréquentes sur Tabex
Tabex est un médicament dont le principe actif est la cytisine, une substance naturelle extraite des graines de Cytisus laborinum, aussi appelé l’arbre à pluie d’or. La cytisine agit directement sur les récepteurs nicotiniques du cerveau, où elle imite partiellement l’effet de la nicotine. Cela permet de réduire les symptômes de manque ressentis par les fumeurs tout en diminuant la satisfaction ressentie lorsqu’une cigarette est fumée. En agissant comme un agoniste partiel, elle aide à se sevrer progressivement en limitant les sensations de plaisir liées au tabagisme.
L’efficacité de Tabex a été confirmée par plusieurs études cliniques. Une étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine a démontré que la cytisine augmentait significativement les chances de réussite d’un sevrage tabagique par rapport à un placebo. Tabex est une alternative intéressante aux substituts nicotiniques classiques en raison de son coût abordable et de son mécanisme d’action similaire. Les résultats montrent que le médicament est particulièrement efficace lorsqu’il est utilisé dans le cadre d’une démarche structurée et motivée pour l’arrêt du tabac.
Le traitement par Tabex dure 25 jours et suit un schéma de réduction progressive des prises. Les comprimés doivent être pris à intervalles réguliers au cours des premiers jours, puis la fréquence diminue progressivement jusqu’à l’arrêt complet en fin de traitement. Il est recommandé de choisir une date d’arrêt du tabac, idéalement entre le cinquième et le septième jour après le début de la prise de Tabex. Une fois cette date dépassée, il est important de ne plus fumer et de suivre rigoureusement la posologie indiquée pour obtenir des résultats optimaux.
Comme tout médicament, Tabex peut entraîner des effets secondaires. Les plus fréquents incluent des nausées, une bouche sèche, des maux de tête et des troubles digestifs. Dans certains cas, des sensations vertigineuses ou des troubles du sommeil peuvent également apparaître. Ces effets indésirables sont généralement légers et transitoires, disparaissant souvent au fil du traitement. Si des symptômes inhabituels ou persistants surviennent, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.
Tabex est contre-indiqué chez les personnes présentant une hypersensibilité à la cytisine ou à l’un des autres composants du médicament. Il ne doit pas être utilisé chez les femmes enceintes ou allaitantes, ni chez les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires aiguës, comme un infarctus du myocarde récent ou une hypertension artérielle non contrôlée. Les patients souffrant d’ulcères gastriques, de troubles psychiatriques sévères ou de problèmes rénaux et hépatiques doivent éviter de prendre Tabex sans avis médical.
Le traitement dure généralement 25 jours. Si nécessaire, une seconde cure peut être envisagée après une pause d’un à deux mois. Il est toutefois recommandé d’évaluer les progrès réalisés à l’issue de la première cure pour déterminer si une nouvelle phase de traitement est nécessaire.
Tabex n’induit pas de dépendance. Contrairement aux cigarettes, qui contiennent de la nicotine, la cytisine agit temporairement sur les récepteurs nicotiniques pour faciliter le sevrage. Une fois le traitement terminé, l’organisme ne développe pas de dépendance à la cytisine, ce qui permet une transition progressive vers un sevrage complet sans substitution.
Il n’est généralement pas recommandé d’associer Tabex à d’autres substituts nicotiniques, comme les patchs ou les gommes. Une combinaison de traitements pourrait entraîner un risque de surstimulation des récepteurs nicotiniques, augmentant ainsi les effets secondaires indésirables. L’efficacité de Tabex repose sur son action spécifique, qui doit être suivie seule, sous la supervision d’un professionnel de santé si nécessaire.
Tabex s’adresse aux fumeurs adultes motivés à arrêter de fumer. Il convient particulièrement aux personnes souhaitant une solution non nicotinique pour leur sevrage. Avant de commencer le traitement, une consultation médicale est conseillée pour évaluer les contre-indications et déterminer si Tabex est adapté à la situation individuelle du patient.
Les autres méthodes pour arrêter de fumer
Méthode | Notre avis |
---|---|
L’arrêt sans aide |
Non recommandé Moins de 5 % des fumeurs parviennent à arrêter de fumer avec cette méthode. Des symptômes de sevrage difficilement supportables. |
La cigarette électronique |
Recommandé Permet de gérer la dépendance physique à la nicotine tout comme les mécanismes psychiques de l’addiction. La méthode reconnue par la science comme étant la plus efficace pour arrêter de fumer. Nécessite d’être régulièrement utilisée pour maintenir un taux de nicotine stable dans le sang. Permet de remplacer le tabagisme. |
Les patchs de nicotine |
Recommandé En complément d’une thérapie comportementale. Possibilité de les coupler avec une cigarette électronique ou un substitut nicotinique à absorption rapide. Libération stable et continue de la nicotine sur une longue période. Peut permettre d’arrêter de fumer. |
Les gommes à mâcher |
Recommandé En complément d’une thérapie comportementale. Libération de nicotine relativement lente qui ne permet pas de répondre aux envies soudaines de fumer. Peut aider dans le cadre du sevrage tabagique. |
Les pastilles, ou comprimés à sucer |
Recommandé En complément d’une thérapie comportementale. Libération de nicotine assez lente qui ne répond pas aux besoins immédiats de fumer. Peut représenter une aide pour arrêter de fumer. |
Les inhalateurs |
Recommandé Peut permettre d’aider à arrêter de fumer. Permet d’adresser la dépendance physique à la nicotine et de gérer une partie des mécanismes comportementaux du tabagisme. Libération assez lente de la nicotine, peut donc ne pas satisfaire certains fumeurs. |
Les sprays |
Recommandé En complément d’une thérapie comportementale. Les seuls substituts nicotiniques qui offrent une absorption rapide de la nicotine, en moins de dix minutes. Peut également être utile en cas d’envie soudaine de fumer. Une aide précieuse pour se sevrer du tabagisme. |
La varénicline (Chantix®/Champix®) |
Recommandé En complément d’une thérapie comportementale. Peut permettre d’arrêter de fumer. |
Le bupropion (Zyban®/Wellbutrin®) |
Recommandé En complément d’une thérapie comportementale. Peut permettre d’arrêter de fumer. |
La cytisine (Tabex®/Desmoxan®) |
Recommandé En complément d’une thérapie comportementale. Peut permettre d’arrêter de fumer. Médicament toutefois interdit en Europe de l’Ouest. |
La thérapie cognitive et comportementale |
Recommandé En complément d’un substitut nicotinique ou d’un traitement pharmacologique. Peut permettre d’arrêter de fumer. |
La méthode Allen Carr |
Prudence Méthode potentiellement coûteuse dont les résultats ne sont pas garantis, mais qui est efficace pour certains fumeurs. Peut permettre d’arrêter de fumer. |
Le snus |
Prudence Contient du tabac. Certaines études lient sa consommation à des problèmes de santé. Sa nocivité reste toutefois bien inférieure à celle du tabagisme. Absorption relativement lente de la nicotine qu’il contient. Peut permettre de remplacer le tabagisme. |
Les sachets de nicotine |
Recommandé Peuvent représenter une alternative aux cigarettes combustibles. L’absence de tabac dans leur composition les rend plus intéressants que le snus. Absorption relativement lente de la nicotine. |
Les perles de nicotine |
Recommandé Discrètes à utiliser. Un mode d’administration sublingual éprouvé avec d’autres substituts nicotiniques. À compléter avec une thérapie comportementale et un substitut nicotinique à absorption rapide en cas de besoin. Peut permettre d’aider à arrêter de fumer. |
Le tabac chauffé |
Prudence Pas commercialisé pour arrêter de fumer mais peut remplacer le tabagisme. Des risques pour la santé supérieurs à ceux de la cigarette électronique. |
L’hypnose |
Prudence Efficacité pour arrêter de fumer qui dépend de la réceptivité du patient. À combiner quoi qu’il en soit avec un substitut nicotinique ou un traitement pharmacologique. |
L’acupuncture |
Prudence Efficacité dépendante de la réceptivité de chaque individu. Aucune preuve scientifique qu’elle aide à maintenir un sevrage à long terme. |
Le laser |
Non recommandé Méthode coûteuse dont l’efficacité pour arrêter de fumer est contestée par toutes les études scientifiques sérieuses. |
Le magnétisme |
Prudence Efficacité dépendante de la réceptivité de chaque individu. Absence de données scientifiques fiables sur son aide potentielle pour arrêter de fumer. |
Sources et références
1 Laidlaw, P. (1912). Laburnum poisoning and cytisine. Journal of the Royal Society of Medicine, 5, 10-18. https://doi.org/10.1177/003591571200501702
2 West, R., Zatónski, W., Cedzyńska, M., Lewandowska, D., Pazik, J., Aveyard, P., & Stapleton, J. (2011). Placebo-controlled trial of cytisine for smoking cessation. The New England Journal of Medicine, 365(13), 1193-1200. https://doi.org/10.1056/NEJMoa1102035
3 Walker, N., Howe, C., Glover, M., McRobbie, H., Barnes, J., Nosa, V., Parag, V., Bassett, B., & Bullen, C. (2014). Cytisine versus nicotine for smoking cessation. The New England Journal of Medicine, 371(25), 2353-2362. https://doi.org/10.1056/NEJMoa1407764
4 Etter, J. F., Lukas, R. J., Benowitz, N. L., West, R., & Dresler, C. (2008). Cytisine for smoking cessation: A research agenda. Drug and Alcohol Dependence, 92(1-3), 3-8. https://doi.org/10.1016/J.DRUGALCDEP.2007.06.017
5 Leaviss, J., Sullivan, W., Ren, S., Everson-Hock, E., Stevenson, M., Stevens, J., Strong, M., & Cantrell, A. (2014). What is the clinical effectiveness and cost-effectiveness of cytisine compared with varenicline for smoking cessation? Health Technology Assessment, 18(33), 1-120. https://doi.org/10.3310/hta18330
6 Więcław, K., Stańko, K., Piasek, L., Szafran, A., Wiśniewska, K., Ostańska, A., Terelak, W., Ciechański, M., Witkowska, E., & Godek, G. (2023). Integrated approach to pharmacotherapy in smoking cessation: The role of varenicline, bupropion, cytisine, and nicotine replacement therapy. Journal of Education, Health and Sport. https://doi.org/10.12775/jehs.2023.36.01.010
7 Thomas, D., Farrell, M., McRobbie, H., Tutka, P., Petrie, D., West, R., Siahpush, M., Gartner, C., Walker, N., Mendelsohn, C., Shakeshaft, A., & Courtney, R. (2019). The effectiveness, safety and cost-effectiveness of cytisine versus varenicline for smoking cessation in an Australian population. Addiction. https://doi.org/10.1111/add.14541
8 Cahill, K., Stevens, S., Perera, R., & Lancaster, T. (2013). Pharmacological interventions for smoking cessation: An overview and network meta-analysis. The Cochrane Database of Systematic Reviews, 5, CD009329. https://doi.org/10.1002/14651858.CD009329.pub2
9 Tutka, P. (2008). Nicotinic receptor partial agonists as novel compounds for the treatment of smoking cessation. Expert Opinion on Investigational Drugs, 17(10), 1473-1485. https://doi.org/10.1517/13543784.17.10.1473
10 Igari, M., Alexander, J. C., Ji, Y., Qi, X., Papke, R., & Bruijnzeel, A. W. (2014). Varenicline and cytisine diminish the dysphoric-like state associated with spontaneous nicotine withdrawal in rats. Neuropsychopharmacology, 39(2), 455-465. https://doi.org/10.1038/npp.2013.216
11 Sala, M., Braida, D., Pucci, L., Manfredi, I., Marks, M. J., & Wageman, C. R. (2013). CC4, a dimer of cytisine, is a selective partial agonist at α4β2/α6β2 nAChR with improved selectivity for tobacco smoking cessation. British Journal of Pharmacology, 168, 1473-1485. https://doi.org/10.1111/j.1476-5381.2012.02204.x
12 Vinnikov, D., Brimkulov, N., & Burjubaeva, A. (2008). A Double-blind, Randomised, Placebo-controlled Trial of Cytisine for Smoking Cessation in Medium-dependent Workers. The Journal of Smoking Cessation, 3(1), 57-62. https://doi.org/10.1375/JSC.3.1.57
13 Dogar, O., Barua, D., Boeckmann, M., Elsey, H., Fatima, R., Gabe, R., Siddiqi, K. (2018). The safety, effectiveness and cost‐effectiveness of cytisine in achieving six‐month continuous smoking abstinence in tuberculosis patients. Addiction (Abingdon, England), 113(9), 1716-1726. https://doi.org/10.1111/add.14242
14 Courtney et al. (2021) – Effect of cytisine vs varenicline on smoking cessation: A randomized clinical trial. JAMA. https://doi.org/10.1001/jama.2021.7621
15 Radchenko et al. (2018) – Network meta-analysis: A comparison of effectiveness and safety of partial agonists of nicotinic acetylcholine receptors varenicline and cytisine for smoking cessation. Reviews on Clinical Pharmacology and Drug Therapy. https://doi.org/10.17816/RCF16419-32
16 Walker et al. (2021) – Cytisine versus varenicline for smoking cessation for Māori (the indigenous people of New Zealand) and their extended family: A randomized controlled trial. Addiction. https://doi.org/10.1111/add.15489
17 Tutka, P., Vinnikov, D., Courtney, R., & Benowitz, N. (2019). Cytisine for nicotine addiction treatment: A review of pharmacology, therapeutics and an update of clinical trial evidence. Addiction. https://doi.org/10.1111/add.14721
18 Hajek, P., McRobbie, H., & Myers, K. (2013). Efficacy of cytisine in helping smokers quit: Systematic review and meta-analysis. Thorax, 68(11), 1037-1042. https://doi.org/10.1136/thoraxjnl-2012-203035
19 Agboola, S., Coleman, T., McNeill, A., & Leonardi-Bee, J. (2015). Abstinence and relapse among smokers who use varenicline in a quit attempt: A pooled analysis of randomized controlled trials. Addiction, 110(7), 1182-1193. https://doi.org/10.1111/add.12941
20 Oreskovic, T., Percac-Lima, S., Ashburner, J. M., Tiljak, H., Rifel, J., Ketiš, Z. K., & Oreskovic, S. (2023). Cytisine versus varenicline for smoking cessation in a primary care setting: A randomized non-inferiority trial. Nicotine & Tobacco Research. https://doi.org/10.1093/ntr/ntad065
21 Cahill, K., Stead, L., & Lancaster, T. (2012). Nicotine receptor partial agonists for smoking cessation. The Cochrane Database of Systematic Reviews, 4, CD006103. https://doi.org/10.1002/14651858.CD006103.pub6
22 Kaur, K., Kaushal, S., & Chopra, S. C. (2009). Varenicline for smoking cessation: A review of the literature. Current Therapeutic Research, Clinical and Experimental, 70(1), 35-54. https://doi.org/10.1016/j.curtheres.2009.02.004
23 Bel’diev, S. N., Trufanova, G. Y., Medvedeva, I., Egorova, I. V., Berezina, E. I., & Platonov, D. (2022). Cytisine use for tobacco addiction treatment: Comments on the Russian guidelines for prevention of chronic non-communicable diseases. Medicina. https://doi.org/10.29234/2308-9113-2022-10-3-13-28
24 Harrison-Woolrych, M., & Ashton, J. (2011). Psychiatric adverse events associated with varenicline. Drug Safety, 34(8), 763-772. https://doi.org/10.2165/11594450-000000000-00000
25 Ahmed, A. I. A., Ali, A., Kramers, C., Härmark, L., Burger, D., & Verhoeven, W. (2013). Neuropsychiatric adverse events of varenicline: A systematic review of published reports. Journal of Clinical Psychopharmacology, 33(1), 55-62. https://doi.org/10.1097/JCP.0b013e31827c0117
26 McClure, J. B., Swan, G. E., Catz, S. L., Jack, L., Javitz, H., & McAfee, T. (2009). Mood, side-effects, and smoking outcomes among persons with and without probable lifetime depression taking varenicline. Journal of General Internal Medicine, 24(5), 563-569. https://doi.org/10.1007/s11606-009-0926-8
27 DiPaula, B. A., & Thomas, M. (2009). Worsening psychosis induced by varenicline in a hospitalized psychiatric patient. Pharmacotherapy, 29(7), 852-856. https://doi.org/10.1592/phco.29.7.852
28 Thomas, K. H., Martin, R. M., Knipe, D. W., Higgins, J. P., & Gunnell, D. (2015). Risk of neuropsychiatric adverse events associated with varenicline: Systematic review and meta-analysis. The BMJ, 350, h1109. https://doi.org/10.1136/bmj.h1109