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Coutumes et cigarettes : quand les traditions tuent

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Dans les pays occidentaux, les dangers du tabac ne sont plus un secret pour personne. Ainsi, rien qu’en France, ce ne serait pas moins de 73 000 personnes qui mourraient prématurément chaque année, à cause du tabagisme. Et si l’on s’intéresse à l’intégralité de l’Europe, les chiffres sont encore plus inquiétants. En effet, selon l’OMS, pas moins de 16 % des décès d’adultes âgés de plus de 30 ans, seraient dus au tabac.

Pourtant, bien que la cigarette de tabac soit responsable de près de 8 cas de cancer du poumon sur 10, les habitants de certains pays continuent de les consommer régulièrement, de façon traditionnelle. Petit tour d’horizon des coutumes du monde les plus étranges.

En Chine, lorsqu’on se marie, on fume

Notre premier arrêt nous amène en Chine, pays qui compterait plus de 300 millions de fumeurs. A titre d’information, rien que dans ce pays, ce ne serait pas moins de 2,3 milliards de cigarettes qui auraient été fumées en 2009. Une consommation de tabac fumé excessive, qui conduirait chaque année à voir plus d’un million des habitants du pays mourir, à cause de leur tabagisme.

Pourtant, malgré ces chiffres affolants, une des traditions chinoises veut que sur les tables de chaque convive, lors d’un mariage, au moment du banquet, plusieurs paquets de cigarettes soient disposés. Une véritable incitation au tabagisme dont le collectionneur et rédacteur français Thomas Sauvin, parle dans sa collection Beijing Silvermine.

Source : beijingsilvermine.com – Thomas Sauvin

Il explique ainsi, lors d’une interview, que cette tradition, bien que « dure à expliquer », proviendrait du fait que les cigarettes font partie d’une « certaine vision de l’abondance ». Il raconte alors que durant plusieurs des mariages chinois auxquels il a pu assister, « pendant tout le repas, les jeunes mariés doivent faire le tour de chaque table ; la mariée allume une cigarette à chacun des hommes, tandis que le marié boit cul sec un verre d’alcool de riz ».

Une tradition qui serait parfois poussée à l’extrême lorsque le marié arrive à la table de « vieux potes », qui commencent alors « un bizutage ». Bizutage prenant la forme d’une obligation pour le marié de « tirer sur des bouteilles de Coca de deux litres remplies de nicotine ou à grimper en haut d’une chaise ou d’une table pour allumer la clope d’un invité ».

Au Portugal, lors de l’épiphanie, tous les enfants peuvent fumer !

Notre second arrêt nous ramène cette fois-ci en Europe, et plus précisément au Portugal. Dans le petit village de Vale de Salgueiro, situé dans le nord-est du pays, il est de tradition, au moment de l’épiphanie, de laisser tous les enfants s’adonner au tabagisme.

Difficile de dire d’où provient cette tradition, dont même le maire du village semble ignorer l’origine. Lors d’une interview, il rapporte ainsi que la commune « ne sait ni quand ni comment a commencé cette tradition », mais que l’habitant le plus âgé indique que c’était « déjà comme ça au temps de ses parents ». Seule piste qu’il évoque, cette tradition pourrait être liée à « l’émancipation des garçons à l’approche de l’adolescence ».

source : lisbob.net

Le reste des habitants, eux, en parlent comme d’une « célébration à la vie ». Plutôt étrange pour un pays dont près de 12 000 personnes mourraient chaque année, à cause du tabagisme.

En Indonésie, on offre des cigarettes aux morts

Enfin, le troisième et dernier arrêt de notre voyage nous amène cette fois-ci en Indonésie, au coeur des régions montagneuses du nord de la province de Sulawesi du Sud, où vivent les Torajas. Le peuple Toraja est une ethnie comprenant environ 650 000 personnes, qui vivent selon un ensemble de croyances appelées Aluk To Dolo. Trois mots que l’on pourrait traduire par « la voie des ancêtres », et qui sont également le nom de leur religion.

Source : http://cap-ou-pas-cap.com

Si les Torajas sont relativement connus, c’est surtout pour leur rapport très particulier à la mort. En effet, la religion adoptée par cette ethnie fait que les morts ne sont jamais enterrés, sous peine de voir leur âme « prisonnière ». Ainsi, les cercueils des défunts sont, soit accrochés à flanc de falaise, soit empilés à l’entrée d’une grotte. La première méthode étant choisie car les morts sont alors « plus proches de la nature », la seconde leur permettant d’être « entre ombre et lumière ». Pour en savoir plus sur cette ethnie, nous vous conseillons la lecture du résumé de voyage réalisé par les auteurs du site cap ou pas cap. Et l’étrangeté de cette tradition ne s’arrête pas là. En effet, en plus de cette « exposition » des morts aux yeux de tous, la coutume veut qu’avant de s’aventurer dans ces grottes funéraires, l’on fasse une offrande aux morts, avec des cigarettes.