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Vapotage, hardtek & free party : à la rencontre de Ratus

Mis à jour le 8/07/2024 à 15h25
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Producteur de musique électronique depuis plus de 10 ans, mais également vapoteur, Ratus se livre au Vaping Post au sein d’une interview dans laquelle il retrace son parcours, sa vision de la free party, et ses sentiments concernant la vape.

Salut Ratus, et merci pour le temps que tu accordes au Vaping Post. Pour commencer, pourrais-tu rapidement te présenter à tous nos lecteurs qui ne te connaissent pas forcément ?

Salut ! Je m’appelle Dimitri, j’ai 29 ans, et je fais de la musique électronique depuis maintenant 12 ans sous le pseudonyme de Ratus.

Je compose dans des styles typés hardtek et hardcore principalement, mais aussi des styles plus calmes, notamment techno, sous un autre pseudonyme : Liquidism.

À côté de ça, je suis aussi youtubeur. Je tiens une chaîne nommée RatusSoundz et je m’éclate à fond dessus !

Je crois savoir que tu vapes, pourrais-tu nous en dire un peu plus à ce sujet ?

Je vape depuis plusieurs années, mais au début j’ai vraiment eu du mal à m’y tenir…

J’ai commencé la vape pour arrêter la cigarette, mais c’était compliqué ! J’ai eu beaucoup de mal à trouver le matos et les juices qui me convenaient, ce qui fait que je replongeais très souvent dans la cigarette…

Aujourd’hui, j’ai enfin trouvé une box qui me convient ainsi que des juices que j’adore, et j’arrive plus ou moins à m’y tenir.

Il fut un temps où j’étais même arrivé à 0 mg de nicotine, mais le problème avec mon train de vie est qu’il m’arrive encore d’acheter des cigarettes par facilité… Mais pour ma défense, ma consommation de tabac est bien loin de celle que j’avais il y a encore quelques mois ! (rires)

Quel regard portes-tu sur la cigarette électronique ?

C’est une vraie alternative au tabac, que ce soit en remplacement ou même comme outil de sevrage tabagique. Bien moins chère et plus saine !

Quand je vois à quel point mes capacités respiratoires sont réduites quand je fume du tabac, alors que ce n’est absolument pas le cas lorsque je vape, il n’y a franchement pas photo !

Et puis, c’est un autre plaisir gustatif. En plus, pour les petits détails, quel bonheur de vaper dans mon studio de musique sans qu’une vieille odeur de tabac ne s’y incruste ! (rires)

En France, les autorités publiques continuent de se montrer particulièrement timides par rapport à la vape, malgré les études qui s’accumulent et démontrent son utilité dans la lutte contre le tabagisme. Que penses-tu de cette situation ?

Le problème à mon sens, c’est qu’il y a toute une industrie, celle du tabac, qui est remise en question à cause de ça.

Des sommes considérables d’argent sont en jeu, et ce n’est un secret pour personne : les lobbies sont très très puissants dans les décisions commerciales et législatives mondiales !

Malgré tout, on a la chance d’être quand même assez libres à ce propos en France ! Je veux dire, pour le moment, on ne nous demande pas d’agréments totalement farfelus pour vendre des e-cig ou des juices.

Mais c’est comme tout, il faut continuer de se battre pour se faire entendre/comprendre et un jour, ils entendront raison ! Surtout que, comme tu le dis si bien, même si le risque zéro n’existe pas (je rappelle quand même qu’on envoie quelque chose dans nos poumons), les études positives concernant la vape continuent de s’accumuler.

Tu dis avoir enfin réussi à trouver du matos et des juices qui te plaisent, mais alors, sur quoi tu vapes ?

Il y a encore peu de temps je vapais sur un Eleaf iStick Pico et un Melo 3 Mini, mais aujourd’hui je suis sur un kit iStick Melo 4 et c’est un parfait compromis pour moi !

Je règle généralement sur 35 ou 40 W, en utilisant des résistances de 0,5 ohm.

En ce qui concerne les juices d’ailleurs, j’ai été un gros amateur d’Heisenberg ! Le côté fruit rouges et menthol j’adore ça. Mais un jour je suis tombé sur les liquides de Swoke, et plus particulièrement les Sayen Paipai, et Breezer qui sont complètement différents de ce que je vapais avant, et depuis je n’arrive plus à passer à autre chose (en plus je suis un grand fan de Dragon Ball alors c’est plutôt cool) ! (rires)

Parlons un peu de toi maintenant ! Tu disais un peu plus tôt que tu composais depuis déjà 12 années ! Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ?

J’ai commencé la guitare en total autodidacte à l’âge de 14 ans, puis, vers mes 16 ans, j’ai rejoint un groupe de Rock.

En parallèle, j’utilisais des logiciels de M.A.O. (N.D.L.R. : musique assistée par ordinateur) histoire de me créer des boucles rythmiques pour m’entraîner à la guitare, mais j’ai très vite été séduit par la totale liberté qui s’offrait à moi via ces logiciels.

Dans le même temps, un type d’un village voisin m’a filé une vieille cassette, un mix d’un mec du sound system FeePT, un truc totalement barge pour moi qui découvrais à peine les Free-Party, et ça a complètement changé ma vie.

À partir de là, j’ai acheté un petit contrôleur de mix de la marque Hercules pour m’amuser à mixer des sons que j’aimais, j’ai quasiment stoppé la guitare, et je me suis mis à composer à fond sur le logiciel FL Studio.

À mes 18 ans, j’ai acheté des platines vinyles et des disques, puis j’ai sorti un morceau sur vinyle sous le label Transelucid. C’était en autoproduction, donc il fallait lâcher de l’argent sauf que je n’avais pas un rond, forcément ! Mais mon père m’a vraiment soutenu et m’a aidé financièrement sur ce projet.

Ensuite tout s’est enchaîné très vite.

À 19 ans, j’ai quitté ma Picardie natale pour aménager sur la région Toulousaine et rejoindre des gens que j’avais rencontrés sur internet grâce à la musique, et on a monté notre propre sound system pour organiser des soirées un peu partout dans le sud-ouest.

Je continuais la compo sans relâche et j’ai été contacté par le label Free Style Listen en 2010 pour sortir plusieurs morceaux, là aussi sur vinyles. Peu de temps après, c’est le label Undergroundtekno qui m’a appelé en 2012. Aujourd’hui je travaille toujours avec eux et c’est super !

Finalement, j’ai fini par arrêter complètement l’organisation de teufs pour me concentrer totalement sur ma musique, et je sors beaucoup moins en soirées illégales.

Aujourd’hui, j’ai sorti 4 albums, une bonne dizaine d’EP et singles en numérique, et on peut retrouver des morceaux à moi sur plus d’une dizaine de vinyles différents. J’ai joué et continue de jouer à travers toute la France, ainsi qu’en Espagne et en Suisse, que ce soit dans des clubs, des bars ou des festivals, et la musique est maintenant devenue mon travail, mais je ne fais pas que ça !

Tu as parlé à plusieurs reprises de free party, mais c’est peut-être un terme un peu obscur pour bon nombre de nos lecteurs. Pourrais-tu expliquer en quelques mots de quoi il s’agit et les valeurs portées par ce mouvement ?

C’est vrai que c’est assez compliqué d’expliquer la free party, surtout que c’est une culture qui est victime d’elle-même et des clichés qu’elle peut renvoyer.

Pour faire court, c’est un mouvement qui existe depuis maintenant une trentaine d’années et qui a démarré en Angleterre. C’est clairement un mouvement contestataire qui revendique le droit à faire la fête librement, sans règles préétablies (et bien souvent stupides), en totale autogestion, sans jugement des autres… La fête LIBRE quoi !

Ses valeurs principales sont tout simplement le partage, l’absence de jugement d’autrui, l’entraide, et l’art sous toutes ses formes.

Pour ce qui est de l’histoire et surtout des valeurs, je vous conseille vivement la série de documentaires World Traveller Adventures ! C’est dispo sur YouTube et ce sont de vrais bijoux !

Et lorsque tu disais que tu ne faisais pas que de la musique, de quoi parlais-tu ? De ta chaîne YouTube ?

Oui ! Depuis 2 ans je fais aussi des vidéos sur une chaîne YouTube : des tutos musicaux, des chroniques sur l’histoire de la musique électronique, des reports de soirées, de matos, etc. Je fais aussi des lives durant lesquels je compose ou j’écoute les compos des gens qui me suivent régulièrement, et les conseille un peu afin qu’ils puissent progresser.

Un autre truc que je fais sur cette chaîne, et qui me tient à cœur, c’est un taf en partenariat avec une ONG Toulousaine du nom de Freeform. On a créé un programme du nom de Party Hard qui nous permet de faire de la prévention ainsi que de la réduction des risques en milieu festif. On donne aussi des conseils concernant l’organisation d’événements de ce genre.

Bref, c’est une superbe aventure, et à la date où je réponds à cette interview on est déjà plus de 13500 sur la chaîne, c’est totalement dingue ! Il y a encore 5 ans je n’aurais jamais cru en arriver là.  Mais je garde la tête froide… c’est un milieu très difficile et tout peut s’arrêter du jour au lendemain.

Une bien belle histoire donc, et qui on l’espère, durera longtemps. Eh bien Ratus, je crois qu’on a fait le tour, merci beaucoup pour le temps que tu nous as accordé, et rave on

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