Thomas Laurenceau, dans le numéro d’octobre de « 60 », tient manifestement à son droit de réponse suite au tollé qu’avait soulevé en septembre le dossier consacré à la cigarette électronique.
Nous ne reprendrons pas ici l’article (une véritable étude…) dans les détails, mais les adeptes du vapotage avaient bien compris que la soi-disant précision des tableaux et études qui y figuraient aboutissait à la conclusion que la cigarette électronique était un produit au mieux à prendre avec des pincettes, au pire dangereux pour la santé des vapoteurs ! Il y est même fait état de certains produits qui seraient plus toxiques que ceux présents dans une cigarette ! L’article prônait que la plus grande vigilance était de mise et qu’en l’état des connaissances, le produit n’avait rien d’anodin.
Le tollé qui suivit la publication de ce rapport était inévitable : qualifier le vapotage de dangereux, de déconseillé dans un contexte où tout est fait pour inciter les gens à venir à bout du tabagisme ne peut qu’être une démarche tout à fait inconcevable pour les centaines de milliers d’usagers de l’e-cig qui ne se sont pas gênés pour le faire savoir haut et fort (« En trente ans de journalisme, je n’ai jamais reçu autant de message d’insultes »-T.Laurenceau) –sic-.
Le rédacteur en chef de « 60 » a donc répondu ce mois-ci à ces attaques. Mais il ne s’agit que d’une réponse en demi-teintes qui ne fait bien évidemment aucune mention de l’exagération de certains propos de l’article de septembre. Thomas Laurenceau adopte plutôt une attitude de faux-fuyant, sous entendant dans un premier temps que nombre de vapoteurs n’auraient même pas lu son article ( !) et éludant la question de ses prises de position sur la toxicité qu’il affirme être présente dans pas mal de liquides en glissant (quel rapport direct ?) sur le terrain des adolescents non fumeurs qui seraient tentés par la cigarette électronique comme « gadget » .
« Comment éviter que n’importe qui ne puisse revendre n’importe quoi, qu’il s’agisse du petit importateur du coin ou de firmes comme la BAT ? » ajoute-t-il. Certes, mais il eût fallu la même modération dans l’article en question. Personne ne conteste que le contrôle des liquides, de leur sécurité (contenant et contenu), doive être irréprochable. Or, le travail sur ce contrôle est incessant. Voilà ce que l’article en question aurait dû s’efforcer de mentionner !
Pour finir, le rédacteur en chef de « 60 » répète que si l’arme de destruction massive est bien la cigarette-tabac, rien n’empêche de se pencher de façon attentive sur le produit de consommation qu’est la cigarette électronique et de l’analyser au plus près. Il en va du devoir de l’Institut National de la Consommation.
Si le rôle d’un magazine comme 60 Millions de Consommateurs est d’éclairer le débat public sur les questions de consommation « sans œillères ni tabou », comme le précise Laurenceau, cet éclairage doit se faire en toute objectivité et neutralité, ce qui, vu les réactions à l’article de septembre, n’a manifestement pas été le cas.
Monsieur Laurenceau couvre les pieds nickelés qui ont mené l’étude, rédigé l’article et assuré sa médiatisation. Cela est tout à son honneur. Il serait courageux aussi qu’il condescende à répondre sur le fond à toutes les critiques qui en ont été faites, notamment celles de Farsalinos. Il l’a annoncé, attendons donc, nous jugerons sur pièces.
L’industrie du tabac s’achète qui elle veut …
Et Big Pharma aussi. En la circonstance, elles ont un intérêt commun à faire front contre une alternative révolutionnaire. Et les administrations aussi, et d’autres groupes d’influence aussi.