L’association américaine CASAA défend la réduction des risques tabagiques et les intérêts de ses utilisateurs. Elle souhaite lancer une étude sur la théorie de passerelle vers le tabagisme via l’usage d’e-cigarette et doit réunir pour cela un budget complémentaire de 7.500 dollars.
Traquer et analyser les références scientifiques dans les discours politiques
Pour soutenir son projet d’étude consacré à la cigarette électronique, l’association américaine CASAA s’est engagée dans une collecte de fonds ouverte au public.
L’association explique sur son site qu’elle a l’opportunité de faire réaliser une étude sur la théorie de la passerelle pour, espère-t-elle, l’enterrer définitivement. Mais il lui faut encore réunir 7.500 dollars pour pouvoir lancer les travaux auxquels elle va participer à hauteur de 15.000 dollars.
La théorie de la passerelle très populaire au sein des débats politiques outre-Atlantique sous-tend que la cigarette électronique serait une porte d’entrée des non fumeurs vers le tabagisme. De nombreux détracteurs de l’e-cigarette, et des autres approches de réduction des risques tabagiques généralement, utilisent cet argument pour défendre des restrictions de disponibilité et d’usage du vaporisateur personnel.
Si le projet voit le jour une équipe dirigée par Karyn Heavner, épidémiologiste à l’Université Drexel de Philadelphie, travaillerait en collaboration avec le Professeur Carl V. Phillips, directeur scientifique de CASAA.
Les chercheurs passeraient en revue toutes les études scientifiques affirmant que les cigarettes électroniques et les autres produits de réduction des risques seraient une passerelle vers le tabac.
Ils examineraient également les déclarations et les prises de positions émanant d’institutions influentes ou de leurs membres, dans différents médias tels que des sites web ou blogs, ainsi que dans la presse populaire. Les scientifiques expliquent vouloir rechercher systématiquement les sources des propos tenus.
Ces chercheurs font l’hypothèse que la plupart des déclarations politiques ne sont pas fondées sur des sources tangibles et que les plus populaires d’entre elles ne s’appuient en réalité sur aucune donnée scientifique ou sur des interprétations abusives de ces données. Leurs travaux devraient être documentés en détail et les résultats résumés.
Cette théorie de passerelle vers le tabagisme a été pour le moment contredite par de nombreuses études ou enquêtes. Parmi elles pourront être citées celles réalisées par le site stop-tabac.ch, le professeur Peter Hajek ou encore la récente enquête française Paris Sans Tabac dirigée par Bertrand Dautzenberg.