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Test : kit Enovap – Enovap

  • Par , le 20/03/2019 à 17h00
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Enovap est une startup française qui a conçu un kit tout-en-un original. Muni de deux réservoirs, il permet à ses utilisateurs de varier leur taux de nicotine, selon le besoin du moment. Il est aussi possible de suivre ses progrès sur son smartphone au cours du sevrage nicotinique.

Un pod bodybuildé !

Le principe de l’Enovap est simple. Comme il dispose de deux réservoirs, en en remplissant un d’un liquide sans nicotine, et l’autre du même liquide avec un taux de  nicotine élevé, il est possible de varier en direct le taux de nicotine, simplement en envoyant plus ou moins de puissance dans chaque réservoir. Ce système permet aussi de mixer deux saveurs, en mettant par exemple une saveur tabac dans un réservoir et une saveur menthe dans l’autre.

C’est donc deux pods en un que propose Enovap, ce qui explique en partie sa taille respectable : c’est un gros bébé, comparable à une box double accu coiffée d’un clearomiseur.

L’objet est bien construit, les finitions sont honnêtes et il semble assez solide. Il propose une vape évidemment très variée, mais qui reste dans le registre des pods, avec une vapeur assez légère, un hit satisfaisant (mais, à liquide égal, pas aussi présent que sur un bon clearomiseur) et un rendu des saveurs agréable, un peu “pastel”.  En termes de vape, on est dans une bonne moyenne pour un pod, mais en-dessous d’un bon clearomiseur (comme un Nautilus 2 d’Aspire d’ou un Zenith d’Innokin par exemple), pour un encombrement similaire.

Les caractéristiques essentielles de l’Enovap d’Enovap

Type de matériel kit débutant
Dimensions mod 121 x 47 x 23 mm
Batterie 18650
Charge USB
Capacité du réservoir 2 ml x 2
Plage d’utilisation maxi 55 W *
Résistances 2 pods de 0,65 ohm
Poids du kit 210 g avec accu

Mais l’Enovap n’est pas qu’un pod de plus. Il n’est pas fait pour essayer la vape, ni pour compléter un setup, comme les autres pods, il est fait pour se sevrer de la nicotine. Il s’adresse aux fumeurs qui, déterminés à quitter la clope ET la nicotine, l’utiliseront exclusivement, en profitant de son système “intelligent” pour diminuer leur taux de nicotine progressivement et suivre leurs progrès sur leur smartphone. Est-ce que ces fonctions avancées sont utiles et justifient son prix ? Est-ce qu’un usage exclusif est viable face à un bon matériel de débutant ? C’est toute la question.

La cigarette électronique Enovap est présentée dans une belle boite, à la manière des objets connectés : on est dans l’univers high tech. Il est accompagné d’un câble USB pour le rechargement, d’un deuxième drip tip en Delrin, d’un mode d’emploi très complet en bon français, et d’un étui de protection à la manière des smartphones. Vu le prix, on aurait apprécié un jeu de réservoirs de remplacement. Par ailleurs, l’application pour smartphone (iOS ou Android) est à télécharger sur le site Enovap ou sur les appstores appropriés.

Des atouts et des faiblesses

Faisons un rapide tour en partant du plus simple : le compartiment de l’accu, auquel on accède par une trappe sous l’engin. Ce pod est à ma connaissance, le premier à adopter des accus interchangeables au format 18650. C’est une très bonne idée en termes d’autonomie et c’est nécessaire, puisque ses fonctions de suivi et d’aide au sevrage ne fonctionnent que si on l’utilise exclusivement. Il faut donc qu’il soit toujours opérationnel, 24 h sur 24, ou presque. Pour la recharger, la prise USB est située juste à côté de la trappe, ce qui oblige à coucher l’Enovap pour le faire. Son autonomie électrique est 5 à 10 fois celle d’un pod classique et équivalent à celle d’un setup classique avec une box électronique. Respect !

Autre élément important : ses réservoirs. En retirant la partie supérieure du pod, on découvre les deux réservoirs nécessaires au pod pour proposer une variation en direct du taux de nicotine. 

Les deux réservoirs sont bien faits, pratiques à retirer, à remplir et à replacer. Ils semblent aussi fiables. Je n’ai pas eu de fuites à déplorer, mais il faut admettre que je n’ai pas malmené le pod.

Avant d’utiliser le pod pour la première fois, il faut penser à indiquer le taux de nicotine des e-liquides versés dans chaque cartouche pour que l’électronique sache où répartir la puissance. A priori, l’idée est de mettre un e-liquide sans nicotine, et le même au taux maximum, 18 ou 20 mg/ml, pour pouvoir vaper entre 0 et 20 mg/ml suivant ses besoins. Mais ça marche aussi en mettant du 3 mg/ml d’un coté et du 12 mg/ml de l’autre, on vapera du coup entre 3 et 12 mg, ce qui peut être suffisant.

La pièce supportant les réservoirs se retire en actionnant ce bouton, qui laisse apparaître une pastille rouge quand il est en position ouverte. Il faut penser à le refermer quand on replace les réservoirs.

Au même endroit, le réglage du flux d’air se fait avec cette glissière au-dessus du bouton d’ouverture. En bas, le flux est maximum, en haut, minimum. Ce n’est pas logique, mais on s’y fait. Le réglage est peu progressif entre ses deux extrêmes : ouvert le tirage est aérien, pour une inhalation indirecte avec le large drip tip en acier installé d’origine. Fermé, le tirage est plus serré, mais toujours en inhalation directe, restreinte, avec ce drip tip.

Pour obtenir un tirage indirect, il faut choisir l’autre drip tip fourni, en Delrin noir, qui est d’ailleurs plus agréable. Le tirage n’est pas très serré, mais suffisamment pour une vraie vape MTL, agréable, qui renforce le hit.

Enfin, pour mettre en route la vape, il suffit d’appuyer sur le gros bouton blanc. Sur l’autre façade, se trouvent un écran monochrome et trois boutons permettant d’accéder aux réglages.

Le bouton du milieu permet d’accéder aux différents modes, et un appui long permet de rentrer dans les réglages du mode en cours. Les deux autres boutons sont des boutons de sélection haut et bas  ou de réglage + et -.

Les boutons sont affleurants, bien ajustés et ils ne cliquettent pas du tout. Mais ils sont durs, vraiment durs, il faut parfois appuyer vraiment fort pour obtenir une réponse. Ce n’est pas très agréable si on change souvent ses réglages. En contrepartie, il n’y a aucun risque qu’ils s’actionnent tous seuls dans une poche ou un sac !

L’écran est clair et bien organisé, mais il est peu lumineux, c’est compliqué d’y voir quelque chose en pleine lumière, et les indications sont en petits caractères, les presbytes ont intérêt à avoir leurs lunettes pas loin.

Ici, nous sommes dans le mode Hit control, c’est-à-dire le mode qui permet de gérer son taux de nicotine. L’écran nous dit que j’ai mis un liquide en 0 mg d’un côté, en 10 mg de l’autre, et que j’ai à ce moment choisi d’y aller à fond (avec les boutons + et -). Un autre mode, Flavor mix, permet lui de varier entre deux saveurs, par exemple si on a mis un liquide tabac d’un côté, menthe de l’autre, tous les deux à 9 mg. C’est exactement le même principe, et ce mode est anecdotique face au mode Hit control.

Le mode Vapor permet de choisir la puissance globale, résultant des deux réservoirs, quel que soit l’équilibre choisi. Enovap annonce une puissance de 55 W au maximum, et… je ne sais pas ou va cette puissance, ce n’est pas dans la vapeur. Au plus fort, le ressenti est plutôt entre 20 et 25 W, et encore. D’une certaine manière, c’est suffisant pour un matériel de ce type, sauf que la vape manque de peps. Je vape moi-même, habituellement, autour de 24/25 W sur des atomiseurs simple coil qui donnent beaucoup plus de sensations. Le pod Enovap, même à fond, reste doux, un peu trop.

Après un appui long sur le bouton Mode, on accède aux réglages de la box. L’écran le plus important est celui-ci, qui permet de choisir entre les modes Hit ou Flavor, et surtout de choisir ou nom la fonction Auto.

C’est avec ce mode que l’on rentre de plein pied dans le XXIe siècle et dans le monde des objets connectés et intelligents. Intelligents ? Vraiment ?

Connecte ton pod

Connecté par Bluetooth à son smartphone, Enovap permet de suivre sa consommation, sous forme de courbes, journalières, hebdomadaires ou mensuelles. Il est aussi possible de suivre sa consommation de clopes, mais il faudra rentrer les données manuellement, tant que les cigarettiers n’auront pas équipé leurs paquets de clopes d’un chipset Bluetooth.

Bref, c’est le modèle des montres ou des objets connectés, qui permettent de suivre ses performances sportives, son régime amaigrissant, l’état des stocks dans son frigo, ou de surveiller sa nounou quand on est sorti en couple au cinéma. Certains aiment est pourront adopter l’Enovap avec plaisir, d’autres détestent et le regarderont avec dédain.

Apparaît ici une contrainte importante, qui devient cruciale dans le point suivant : il faut n’utiliser que l’Enovap  pour que ça marche. Si j’ai pris, pour illustrer cet aspect, une image du site Enovap, c’est parce que mon usage a été non conforme. Je vape sur des matériels différents, et si j’ai longuement testé l’Enovap, je ne l’ai pas utilisé exclusivement. Et ça, Enovap n’aime pas, mon diagramme est plein de trous, il est inexploitable. Le système à besoin de notre amour exclusif pour fonctionner.

Plus intelligent ?

Enovap va plus loin. En sélectionnant l’option “auto” dans le menu principal, l’application offre une gestion automatique et “intelligente” de la consommation de nicotine. Son chipset contient en effet un module “d’intelligence artificielle”, qui analyse nos habitudes et pilote un sevrage personnalisé et progressif.

Par exemple, si on craque souvent pour une clope, et qu’on le lui dit, alors le système pourrait augmenter notre taux de nicotine pour diminuer les effets du manque. Inversement, quand on se tient bien, il pourrait diminuer progressivement notre taux.
Alors, je dis ça, mais attention : c’est ce que j’imagine qu’il peut faire. En réalité, je n’en sais rien, puisqu’Enovap ne communique pas sur les règles et les modes de régulation de son système. Comment et selon quels principes régule-t-il ? On ne sait pas.

Bon, soit, mais est-ce que ça marche ? Eh bien… probablement ! Les développeurs de l’Enovape sont sérieux, ils ne sont manifestement pas des imposteurs, donc ça doit marcher. Mais les reviewers sont dans l’incapacité de tester cette fonction puisque, pour que le système marche, il faut être défumeur, n’utiliser que l’Enovap (ou presque), et vouloir arrêter complètement la clope ET la nicotine. Or, les reviewers ne  sont plus fumeurs, utilisent de fait pas mal de matériels différents, et pour la plupart souhaitent continuer à vaper avec de la nicotine (pas tous, mais la plupart).

Admettons donc que ça marche, est-ce que c’est utile ? On peut comparer l’Enovap aux automobiles modernes, qui, par exemple, nous propose de faire les créneaux à notre place. Est-ce que c’est utile ? Est-ce que ça vaut le surcoût, alors qu’on sait très bien le faire nous-même ?

Ce qui semble pertinent, dans le système Enovap, c’est que la baisse n’est pas brutale, et qu’elle est adaptée à chaque personne. En effet, l’une des plaies contre lesquelles se bagarrent les tabacologues qui connaissent bien la vape, et les groupes de soutien comme “Je ne fume plus” (excellent groupe sur Facebook), c’est le fait que beaucoup de fumeurs qui passent à la vape, obsédés par le symbole de la nicotine et l’image nocive qu’elle a, veulent diminuer trop vite leur taux.

L’Enovap, par son argument principal (diminuer son taux) va un peu dans le sens de cette idée fausse, mais ne l’applique pas. Si le système le fait progressivement et qu’on joue le jeu, alors ça peut fonctionner. 

Oui, mais ça reste un pod

Admettons donc que le pod Enovap fonctionne bien pour réduire progressivement et de manière personnalisée notre consommation de nicotine. Il reste une question, qui renvoie aux créneaux pour se garer : est-ce que ça fonctionne mieux qu’en mode manuel ? Et est-ce que ça vaut le coût ?

La nature nous a équipée d’un cerveau, siège de notre intelligence naturelle, de capteurs et de sens qui nous renseignent assez bien, et nous rendent capables de faire des créneaux sans détruire les autres autos, de cuisiner des trucs sympa sans les brûler, d’éduquer des enfants sans (trop) les traumatiser, et de gérer notre taux de nicotine.
Est-ce que l’Enovap le fait mieux ? Non, il le fait à l’insu de notre plein gré, mais mieux, non !

Est-ce que ça vaut le coup ? C’est tout à fait subjectif. Si ça nous fait plaisir d’avoir une voiture qui se gare toute seule et qu’on en a les moyens, pourquoi s’en priver ? 
Le coût n’est pas un problème en soit, surtout mis en regard d’un budget clope. La question reste “Est-ce que ça me sera utile ?” ou “Est-ce que ça me plait ?”

Il faut dans tous les cas garder en tête que l’Enovap reste un pod et qu’il offre une vape moins intéressante, moins plaisante celle d’un bon clearomiseur. Alors pour filer l’analogie automobile, est-ce que je préfère une voiture de 60 CV qui se gare toute seule, ou une voiture de 110 CV que je dois garer moi-même ?

En résumé

On aime

  • La qualité de fabrication
  • La vape, honnête pour un pod
  • La possibilité de varier son taux de nicotine en continu
  • La possibilité de mixer des saveurs
  • L’aide au sevrage personnalisée
  • La possibilité de suivre sa consommation sur smartphone
  • L’autonomie énorme et l’accu interchangeable
  • Un projet porté par une entreprise française

On n’aime pas

    • La nécessité d’un usage exclusif
    • La vape un peu trop “pastel”
    • L’obsession de la baisse du taux de nicotine
    • L’encombrement de l’objet
    • La comparaison avec un kit clearomiseur/box

Conclusion

3,5 /5
 

À la conception de ce pod, il y a toute une équipe qui a bossé sérieusement, qui a développé un objet vraiment original, innovant et globalement bien foutu, mais dont j’ai bien peur qu’il ne soit un exemple du fait qu’une innovation ne constitue pas nécessairement un progrès. L’Enovap offre des fonctions avancées qui peuvent aider les fumeurs dans leur sevrage, mais c’est à condition de l’utiliser exclusivement, alors que sa vape est correcte pour un pod, mais pas au niveau d’un bon clearomiseur. Or, le plaisir de la vape est une arme puissante contre la clope, probablement plus qu’une IA.

L’Enovap d’Enovap en images

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