Si vous ne fumez pas, ne vapotez pas.
SXmini propose un produit vraiment original, qu’elle qualifie de pod par souci marketing et pour signifier sa simplicité. Mais il sort clairement des catégories habituelles du matériel de vape. Composé d’un dripper interchangeable, vissé sur une box bottom feeder automatique qui fonctionne en contrôle de température, le SX Auto pourrait bien être une des réelles innovations de l’année.
Un dripper jetable ?
Commençons par là, puisque cette vapoteuse n’appellera que des éloges, ou presque, par la suite. Le “jetable” intéresse beaucoup les fabricants de matériel, ce qui semble assez logique en termes de business, mais pose un léger problème éthique à l’heure ou l’humanité, disons plutôt les habitants des pays les plus riches, prennent enfin conscience des effets négatifs de leurs modes de consommations des ressources et de production de déchets. Faut-il en ajouter encore ? Mais rien n’empêche, me direz-vous, d’utiliser un autre dripper, reconstructible, à la place du dripper jetable proposé par SXmini ! Que nenni !
SXmini a pris soin de créer un connecteur propriétaire, légèrement plus large que l’universel 510. Tant que quelqu’un n’aura pas décidé de fabriquer un adaptateur, il ne sera pas possible de ruser. Et ça, c’est assez moche : SXmini n’a pas choisi par hasard un format de connexion propriétaire, c’est bien pour garder sa clientèle la plus captive possible. Esprit d’Apple, quand tu nous tiens ! Mais gageons que les vapoteurs, attachés à leur liberté, trouveront le moyen de contourner cette contrainte.
Caractéristiques techniques
Dimensions du mod | 82 x 48 x 20,3 mm |
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Poids du mod | 80 g |
Format d'accus | intégré |
Charge | micro USB |
Puissance maximale | 25 |
Diamètre max. de l'atomiseur | 16 |
Modes disponibles | Contrôle température |
Dimensions du clearomiseur | 14 |
Poids du clearomiseur | 15 g |
Capacité du clearomiseur | 2 ml |
Plages d'utilisation | 8 à 25 W |
Remplissage | BF |
Le coffret comprend :
- Mod
- Clearomiseur
- Cordon USB
- Mode d'emploi
Un pod dripper
C’est un tout petit dripper, de 14 mm de diamètre, équipé d’une résistance en fil d’acier de 0,2 ohm et d’une mèche de coton tout à fait traditionnelle.
Pour le savoir, il a fallu que je le découpe. J’ai bien tenté de le démonter, avec l’idée de tenter de reconstruire sa résistance, mais non. Je n’ai pas trouvé de moyen d’ouvrir le dripper sans le casser, ce qui est d’ailleurs assez déstabilisant : impossible de jeter un œil sur le montage pour voir où il en est. Il ne faut compter que sur ses sensations pour décider s’il est au bout de sa vie ou non.
Toujours est-il que, configuré de cette manière, nous sommes clairement devant un dripper destiné à l’inhalation directe.
Une fois débarrassé de sa résistance, on découvre une chambre assez classique pour un dripper dédié aux saveurs, en dehors du fait qu’elle n’est pas en métal, mais (probablement) en PEEK, et une arrivée d’air par le bas, contrairement à ce que laissaient entendre les arrivées sur le côté.
Le flux d’air est assez silencieux, il se règle en tournant le baril, comme sur beaucoup de dripper. Sur ce modèle, il n’est pas particulièrement précis, mais ce dripper étant dédié à un tirage direct (un peu restreint), ce n’est pas vraiment problématique. Il n’est simplement pas prévu qu’il sache vaper serré.
Il est probable que SXmini propose ensuite d’autres valeurs de résistance, et des airflow différents. D’une certaine manière, c’est déjà fait, puisque IPV, qui appartient au même groupe, propose une version moins luxueuse du système, le V3-mini, avec deux modèles de drippers. Le premier est proche de celui de SXmini avec une résistance de 0,3 ohm, destiné au tirage direct. Le deuxième est équipé d’une résistance de 1 ohm et d’un airflow beaucoup plus serré.
Mais le plus important, c’est la vape. Et sur ce plan, je dois bien admettre que ce petit dripper en plastique m’a bluffé. Il offre des saveurs très convaincantes, un hit soutenu et une production de vapeur apte à satisfaire bien des appétits. C’est un vrai dripper.
Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il est au niveau des meilleurs, mais il n’en est vraiment pas loin. Je ne suis pas un grand fan du plastique dans la vape, et encore moins des atomiseurs en plastique jetables, j’aurais donc aimé pouvoir en dire du mal, mais… non… Vraiment, sa vape est de très bonne qualité.
La box SX Auto
C’est dans cette petite box que se situent les principales innovations du système, dont les bases ont été posées dans la grosse box SXmini X Class.
C’est d’abord une box bottom feeder, qui accueille donc une fiole de 2 ml, pour pouvoir alimenter le dripper en liquide. Mais, contrairement aux box BF habituelles, la fiole n’est pas souple, et ce n’est pas en appuyant dessus que l’on fait remonter le liquide dans le dripper. La box est équipée d’une pompe électrique, qui assure cette fonction de manière assez discrète. Le moteur fait un peu de bruit, mais beaucoup moins que sur sa grande sœur. SXmini appelle ce système ESS Driver
Le squonk peut être automatique ou manuel. En manuel, il suffit d’appuyer sur l’un des deux petit bouton, celui du haut, pour envoyer du liquide, par exemple pour amorcer un nouveau dripper jetable. Celui du bas sert à renvoyer le liquide dans la réserve, si on a noyé le dripper.
Mais en temps normal, c’est la box qui s’occupe de tout : quand on tire une bouffée, la pompe se met en marche automatiquement pour remplacer le liquide consommé. Mieux, puisque le système fonctionne en contrôle de température, lorsque le chipset détecte un coton sec, il déclenche une bonne rasade pour réalimenter la mèche.
Le système marche bien, il faut juste régler le débit de l’alimentation automatique en fonction de sa manière de vaper, plus ou moins énergique (on y vient). Ceci fait, on s’habitue très vite à ne plus avoir besoin de se préoccuper d’alimenter le dripper. À tel point que régulièrement, on laisse arriver la fin du réservoir sans s’en rendre compte. Comme le chipset évite tout dry hit, ça ne cause pas de dommages.
Pour remplir cette fiole, il suffit de la retirer en la tirant vers le bas. Son bouchon en silicone comporte deux trous : un petit dans lequel s’engage le tuyau qui amène le liquide au dripper, et un plus gros, qui sert à la pompe. Elle envoie de l’air dans la fiole, pour pousser le liquide. Pour remplir la fiole, on peut utiliser l’un ou l’autre des orifices, c’est égal.
SXmini et Yihi nous ont habitués à faire des chipsets un peu compliqués à piloter, rien de tel ici. Le gros bouton, c’est le switch de mise à feu, et les deux petits servent à régler les paramètres. En usage normal, l’écran affiche trois informations :
- La réserve d’énergie restante sur les 1400 mAh de la batterie intégrée. Cet afficheur est un peu optimiste, quand on arrive à la moitié, la fin est proche. Il suffit de s’y habituer, mais ça surprend la première fois ;
- La température de vape choisie, réglable entre 180 et 260°C ;
- La gamme de puissance choisie, entre P1 et P3.
SXmini communique peu sur son système. Je ne suis donc pas en mesure de préciser la gamme de puissance de chaque étage. Sur le V3 Mini d’IPV, il n’y a que deux niveaux, de 12 à 15 W et de 22 à 25 W, qui correspondent à leur deux modèles de dripper, MTL ou DL. On est dans les mêmes eaux avec le SX Auto, le niveau intermédiaire étant probablement entre les deux. Au ressenti, on ne dépasse pas 25 à 30 W en mode P3.
J’ai dit plus haut qu’en appuyant sur le petit bouton supérieur, on forçait l’envoi de liquide dans le dripper. Pour être plus exact, c’est en faisant un appui long que l’on obtient ce résultat. Si l’on fait un appui court, la mention P3 est remplacée par un chiffre entre 15 et 60, qui exprime le débit de la pompe quand elle se met en route.
C’est donc par des appuis courts sur ces boutons que l’on règle le débit d’alimentation automatique à sa vape. Pour ma vape, le bon réglage est 42 et ça tombe bien : c’est LA réponse à la grande question sur la vie, l’univers et le reste. C’est forcément un bon réglage.
En cliquant trois fois avec le switch, on éteint la box. En cliquant cinq fois, on accède aux différents réglages, par exemple la gamme de puissance, ici P3, et la température.
Bref, le système n’est pas aussi simple que celui d’un pod sans réglage, mais il reste assez aisé à maîtriser, saluons les efforts de la marque pour aller à l’essentiel.
En fait, il faut tout régler au ressenti sur ce genre de matériel : si la vape est trop molle, on monte la température, si ce n’est pas assez, on monte le niveau de puissance, et inversement. Et une fois qu’on a trouvé son équilibre, ça marche tout seul, de manière très constante. Ce principe est intéressant, et sécurisant pour les débutants : puisque les réglages sont limités, on ne peut pas faire de bêtise en montant par mégarde à 60 W une résistance prévue pour 12 W : ici, tous les réglages fonctionnent, il suffit de trouver celui qui donne la vape qui nous plait le plus.
Vape qui, répétons le, est excellente, bien plus proche de celle d’un excellent dripper saveur que de celle du meilleur des pods.
Petites observations aux limites
Yihi et SXmini ont fait du bon boulot avec les SX Auto, mais il y a tout de même deux limites à signaler sur le dripper, qui pourraient être corrigés.
D’abord, on ne pas retirer le baril du dripper. C’est logique, puisque c’est un pod, mais les habitués des drippers savent qu’il est régulièrement nécessaire de regarder dedans, pour savoir ou en est l’alimentation ou l’état de la mèche. Ici, ce n’est pas possible et, normalement, ça n’est pas vraiment nécessaire.
Sauf que parfois, ça l’est : avec le premier exemplaire du dripper que j’ai utilisé, celui que j’ai démonté ici, j’ai eu un début de dry hit, ce qui est étonnant avec un mod en contrôle de température. Ne pouvant pas ouvrir le dripper, j’ai fait la seule chose possible, ajouter du liquide en actionnant la pompe… sans résultat probant… J‘en ai donc ajouté plus, après avoir vérifié que la réserve était encore pleine, jusqu’à noyer la résistance, évidemment. Qu’à cela ne tienne, j‘ai actionné la pompe à l’envers, pour le vider, mais le problème persistait, je me suis résolu à mettre ce dripper que côté pour une future autopsie, et j’en ai monté un neuf, pleinement satisfaisant.
L’autopsie a révélé la cause du problème : les deux spires centrales du coil chauffaient au rouge (on voit d’ailleurs qu’elles sont plus encrassées que leurs voisines). La mèche, pourtant encore peu encrassée, s’était un peu écroulée au milieu, elle n’était plus en contact avec les spires.
Nous devons donc en retirer trois enseignements :
- La mèche est la résistance sont durables, puisque j’avais vapé par mal de liquide avant ce problème, et qu’elles sont encore assez propres.
- Les liquides très frais tuent les mèches. C’est à partir du moment ou j’ai essayé de tels liquides que le problème est survenu, ce n’est probablement pas une bonne idée sur un dripper dont on ne peut pas changer la mèche.
- Le chipset a ses limites. Il sait gérer un assèchement du coton, mais il ne tient pas face à cette situation ou les extrémités de la résistance fonctionnent normalement, alors que le milieu part en vrille.
Bref, utiliser ces drippers jetables est tout à fait possible est satisfaisant, leur vape est excellente, mais pour ma part, j’attends de pieds ferme la sortie d’un adaptateur qui me permettra d’utiliser un mini dripper reconstructible dont je peux surveiller le coil.
En résumé
On aime
- Design compact et réussi
- Vape de grande qualité en DL restreint
- Système ESS Driver efficace
- Autonome correcte par rapport au format
- Du nouveau dans la vape
- Contrôle de température fiable
On n’aime pas
- Un jetable de plus
- Indicateur d'autonomie trop optimiste
- Le moteur de la pompe tiendra-t-il longtemps ?
Conclusion
Pod ou pas, cette vapoteuse d'un genre nouveau offre une vape de très bon niveau, bien meilleure que sur n'importe quel pod, tout en restant assez simple et sécurisante. L'alliance entre une alimentation en liquide automatique et le mode contrôle de température est maline, elle permet de ne s'occuper (presque) de rien une fois qu'on a trouvé ses réglages préférés.