L’OMS a acté officiellement le lancement de la fondation Smoke Free World pour mieux prendre ses distances vis à vis de son fondateur, Derek Yach, ancien directeur au sein de l’institution et attaquer les manoeuvres de l’industrie du tabac.
Décrédibiliser le fondateur de Smoke Free World, ex-directeur à l’OMS
Passé le choc de l’annonce de la fondation Smoke Free World, le Secrétariat de la Convention Cadre pour la Lutte Anti-Tabac (CCLAT ou FCTC en anglais) passe à l’offensive en publiant une déclaration sévère à l’encontre de ce projet.
L’OMS s’alarme de cette initiative financée par l’industrie du tabac, une tentative évidente, selon elle, de “violer” le “seul traité au monde, fondé sur des données probantes en matière de lutte anti-tabac” et “la principale feuille de route pour un monde sans tabac“.
Le président de la Fondation, Derek Yach, a fait partie du Secrétariat de l’OMS lors des négociations de la CCLAT reconnait l’organisation, mais “le traité n’avait pas d’architecte unique”, il résulte du travail “de centaines de représentants gouvernementaux, d’individus et d’organisations engagés“.
Assimiler tabac chauffé et cigarette électronique
La CCLAT accuse l’industrie du tabac d’introduire de nouveaux produits “dans le but de réaliser des profits plutôt que de promouvoir la santé publique“. Elle en veut pour preuve que les dispositifs du tabac chauffé contiennent du tabac et les cigarettes électroniques de la nicotine.
Elle rappelle aux signataires du traité leur engagement à envisager “l’interdiction ou la restriction de la fabrication, l’importation, la distribution, la présentation, la vente et l’utilisation des produits du vapotage, en fonction de leur législation nationale et de leurs objectifs de santé publique“.
Dénoncer les stratégies de l’industrie du tabac
Les activités “socialement responsables” de l’industrie du tabac ne sont rien d’autre qu’une “stratégie de marketing et de relations publiques” assimilables à de la publicité, de la promotion et du parrainage.
L’OMS met donc en garde les parties de la convention contre toute collaboration avec la fondation. Elle constituerait d’après elle une violation de l’article 5.3 contre l’ingérence de l’industrie du tabac.
En guise d’épilogue, l’Organisation se félicite de jouer un rôle essentiel dans la lutte anti-tabac, comme en témoigne la stratégie des industriels du tabac concernant les nouveaux produits sans combustion.