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Royaume-Uni : l’APPG conseille le gouvernement pour sortir du tabagisme d’ici 2030

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Parmi les recommandations du groupe parlementaire dont la mission est de réduire le tabagisme, permettre la prescription de cigarettes électroniques par le système de santé national.

Homme qui casse une cigarette en deux

Un rapport qui se veut pragmatique

En 2017, le gouvernement britannique faisait part de sa volonté de rendre le pays smokefree d’ici à l’année 2030, c’est-à-dire avec un taux de prévalence tabagique inférieur à 5 %. En 2019, il rappelait à ses concitoyens que cet objectif était toujours d’actualité et annonçait plusieurs mesures qui allaient être mises en place afin de l’atteindre. La prochaine étape aurait dû être la publication d’un plan global afin d’expliquer les prochaines phases. Un plan qui devait être publié en janvier 2020, mais qui a été reporté suite à la crise sanitaire.

Si l’on pouvait penser que ce report est une mauvaise nouvelle pour la santé publique britannique, il pourrait en faire constituer une véritable chance puisque de nombreuses associations de lutte contre le tabagisme en ont profité pour prendre part au débat. Ainsi, après la publication de la roadmap préconisée par de nombreux organismes de santé, c’est au tour de l’All Party Parliamentary Group (APPG) de prendre la parole à travers un rapport (format PDF) publié il y a quelques semaines.

Le point sur le tabagisme au Royaume-Uni

Le groupe parlementaire auteur de ce rapport a été fondé en 1976. Son objectif est de surveiller et de discuter des effets sanitaires et sociaux du tabagisme, d’examiner les changements potentiels de la législation existante afin de réduire les niveaux de tabagisme, et d’évaluer les dernières techniques médicales d’aide au sevrage tabagique.

La moitié de la différence d’espérance de vie entre les plus riches et les plus pauvres de la société est due au tabagisme.Rapport de l'APPG

Il commence par souligner que les trois quarts de la population britannique soutiennent le projet du gouvernement de faire du Royaume-Uni un pays smokefree en 2030. Le document rappelle que dans le pays, la moitié de la différence d’espérance de vie entre les plus riches et les plus pauvres de la société est due au tabagisme, et que pour chaque fumeur qui meurt, trente autres souffrent de maladies graves. À titre d’exemple, les fumeurs auraient des difficultés à effectuer des tâches quotidiennes comme s’habiller, manger ou encore se déplacer, 7 ans plus tôt que des non-fumeurs. Ils auraient également besoin d’une aide aux soins 10 ans plus tôt.

Homme en train de fumer

Un objectif ambitieux

L’Union européenne a pour ambition de vivre sans tabac d’ici 2040 ; notre gouvernement prévoit d’y parvenir dix ans plus tôt.Rapport de l'APPG

Si l’All Party Parliamentary Group indique que l’objectif que s’est fixé le gouvernement est réalisable, il explique toutefois que cela nécessitera d’aller plus loin et plus vite que jamais auparavant. Il note ainsi que si le taux de tabagisme a diminué de deux tiers au cours des 50 dernières années, il faudra réussir à le diminuer à nouveau de deux tiers au cours de la prochaine décennie.

Nous ne sommes pas encore sur la bonne voie.Rapport de l'APPG

Comme l’indiquait en début d’année un vape shop ayant compilé les données communiquées par le ministère de la santé britannique, si le taux d’abandon du tabac continue au rythme actuel, le Royaume-Uni ne devrait pas réussir à atteindre son objectif avant 2051, soit 20 ans plus tard que ce qu’il a prévu.

Un point de vue que semble partiellement partager l’APPG puisqu’il indique quant à lui que cet objectif devrait être manqué de 7 ans, et même de 14 ans pour les catégories sociales les plus défavorisées, que l’on sait particulièrement victimes du tabagisme.

La réalisation de cet objectif ne peut se faire au rabais

C’est pourquoi il incite le gouvernement à faire l’investissement nécessaire pour atteindre ce but. Un investissement qui devrait se chiffrer en millions, qu’il ne manque pas de comparer aux économies qui seraient réalisées grâce à la baisse du coût des traitements des maladies liées au tabagisme, à la perte de productivité causée par les handicaps et les décès prématurés, qui elles se compteraient en milliards.

Les avantages dépasseront largement les coûts.Rapport de l'APPG

Le tabagisme ne nuit pas seulement à la santé physique, mais aussi à la santé mentale. Un fumeur sur trois présente des signes de mauvaise santé mentale, et l’arrêt du tabac est lié à une amélioration du bien-être au moins aussi importante que celle apportée par les antidépresseurs poursuivent les auteurs.

Ils continuent en rappelant que le tabagisme plonge aussi plus d’un million de personnes dans la pauvreté en les privant de la possibilité de faire des économies. Rendre le tabagisme obsolète augmentera de manière significative le revenu disponible des fumeurs les plus pauvres et dans les communautés les plus pauvres, augmentant ainsi le bien-être et les emplois, expliquent-ils.

Femme en train de vapoter

Les recommandations

Après avoir dressé le bilan du tabagisme au Royaume-Uni, le groupe parlementaire communique finalement sur ses recommandations :

  • Légiférer pour obliger les fabricants de tabac à financer un fonds “Smokefree 2030” pour mettre fin au tabagisme.
  • Prendre notre place sur la scène internationale en tant que leader mondial de la lutte antitabac.
  • Fixer des objectifs intermédiaires pour 2025 et actualiser notre stratégie si nous ne sommes pas sur la bonne voie pour parvenir à une année 2030 sans tabac d’ici là.
  • Mener des campagnes de lutte contre le tabagisme visant à modifier les comportements des fumeurs de routine, des fumeurs manuels et des chômeurs.
  • Veiller à ce qu’il soit conseillé à tous les fumeurs d’arrêter de fumer au moins une fois par an et à ce qu’ils soient orientés vers les services d’aide à l’arrêt du tabac.
  • Cibler le soutien pour apporter une aide supplémentaire aux personnes vivant dans des logements sociaux ou souffrant de problèmes de santé mentale, qui présentent des taux élevés de tabagisme.
  • Veiller à ce que toutes les femmes enceintes qui fument reçoivent des incitations financières pour arrêter de fumer, en plus de l’aide au sevrage tabagique.
  • Financer des programmes régionaux visant à réduire la consommation de tabac illicite dans les communautés défavorisées.
  • Légiférer pour apposer des avertissements sanitaires sur chaque cigarette, des messages d’aide à l’arrêt du tabac sur les paquets et combler les autres lacunes de la réglementation existante.
  • Réduire l’attrait et la disponibilité des e-cigarettes et autres produits à base de nicotine pour les enfants.
  • Faire en sorte que la voie de l’autorisation de mise sur le marché des médicaments soit adaptée pour permettre aux e-cigarettes d’être autorisées à être prescrites par le NHS (N.D.L.R. Système de santé national)
  • Mener une consultation sur le relèvement de l’âge de vente du tabac de 18 à 21 ans.

Une fois encore, au Royaume-Uni, le vapotage est mis en avant comme un moyen de réduire le taux de prévalence tabagique.

Entre ces recommandations et les nombreux signaux déjà envoyés par le pays en faveur de la cigarette électronique, il y a fort à parier qu’elle devrait jouer un rôle majeur dans la tentative d’accomplissement de son objectif principal : réduire le nombre de fumeurs à moins de 5 % d’ici à l’année 2030.

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