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Pulp/Sunny Smoker

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Direction les Hauts-de-Seine, Boulogne-Billancourt plus précisément, où se trouve le siège de Pulp/Sunny Smoker. Depuis 2012, ce grossiste, distributeur, liquidier, retailer joue sur tous les tableaux avec succès. Rencontre avec Gilles Toledano, le boss de ces deux entités pionnières de la vape.

Gilles Toledano, fondateur de Pulp Liquides et Sunny Smoker.

Commençons par les présentations. Pouvez-vous faire un bref rappel de l’historique de Sunny Smoker ? Comment la société a-t-elle été créée ? Quand ? Par qui ?

Gilles Toledano : Lorsque j’ai découvert la vape en 2009, elle a été pour moi une libération et une révélation. À l’époque, je fumais deux paquets de cigarettes par jour et je le vivais comme une épée de Damoclès. Ça me gâchait mes meilleurs moments : même quand je jouais avec mes enfants, au lieu d’en profiter pleinement, je n’avais qu’une hâte, c’était d’aller fumer sur le balcon… La vape m’a définitivement libéré de la cigarette tout en préservant mon plaisir de fumer. La découverte de toutes les saveurs disponibles m’a émerveillé : j’ai goûté tout ce que je pouvais trouver. Ce fut une véritable révélation pour moi, et j’ai tout de suite voulu créer mes propres liquides et eu envie de me lancer dans l’aventure de la vape. J’ai assez rapidement trouvé un associé, car je voulais continuer mon activité de photographe et c’est ainsi qu’est né Sunny Smoker en 2011, avec l’ouverture de notre premier vape shop, à Paris, dans le quartier des Halles. Une belle boutique, dans un quartier très animé, avec sous-sol qui deviendra rapidement notre premier laboratoire à liquides.

Le premier vape shop ouvert par Sunny Smoker.

Pulp, parce que j’adorais Tarantino ; (…) Et j’aimais bien le son, la simplicité, l’énergie pop et le sens, parce que ça évoquait beaucoup de choses, notamment Pulp Fiction, le groupe Pulp.

Comment est née Pulp ?

G. T. : Bien tardivement à mon goût ! J’avais recruté un aromaticien avec lequel nous avions créé de belles formules, mais il nous a fallu plus de deux ans pour enfin trouver un site de production pour nos liquides. Sur le moment, c’était très frustrant, mais en fait, nous avons mis ce temps à profit pour créer patiemment notre première gamme de 30 liquides. N’ayant pas de pression commerciale, nous avons multiplié les essais.

Je me souviens, par exemple, qu’avant de valider la version définitive de nos classics Alabama, Mozambique et Tennessee, nous avons testé, rejeté ou combiné près de 1 000 arômes de tabac… C’est ainsi qu’en 2013, 4 ans après avoir commencé ma quête, Pulp est née, forte d’une large gamme, innovante par ses saveurs uniques, son format inédit à l’époque de 20 ml, et son packaging moderne et sobre s’éloignant des codes pharmaceutiques généralement attendus dans notre activité.

Nous avons eu la chance et la joie, à l’époque, d’être appréciés et mis en lumière par des influenceurs comme Céléane, Seb et les vapes, David Nukevapes, Phil Busardo… Leur soutien a été précieux dans un univers interdit, comme aujourd’hui encore, de publicité. Et ils ont selon moi beaucoup contribué, par leur fraîcheur et leur authenticité, à faire découvrir et reconnaître notre métier. Tout cela a finalement permis à Pulp d’exister, de grandir et de rejoindre progressivement les grandes marques françaises de liquides comme Alfaliquid, Levest, Liquideo, etc., qui ont été, par leur intuition et leur audace, les pionnières de notre profession en France.

D’où vient le nom Pulp ?

G. T. : On a fait 50 brainstormings, et puis un jour, c’est venu. Je ne sais pas de la bouche de qui… J’ai tilté, j’ai dit : “C’est ça !”. Ça faisait référence à beaucoup de choses. La pulpe pour les saveurs. Pulp, parce que j’adorais Tarantino ; toute l’imagerie des cartoons, le côté vintage de l’imagerie et des bandes dessinées des années 1970. Et j’aimais bien le son, la simplicité, l’énergie pop et le sens, parce que ça évoquait beaucoup de choses, notamment Pulp Fiction, le groupe Pulp… Et tout le monde comprend ce mot, il a un potentiel international.

Comment définissez-vous l’identité de Pulp ?

G. T. : Une identité, c’est une d’abord une subjectivité. Ce sont des choix qui passent par un prisme. Ce prisme, chez nous, c’est un petit comité qui l’opère. Avant, ce n’était que moi, mais aujourd’hui, ça s’est un peu élargi. C’est ce prisme qui garantit au quotidien la ligne directrice de nos créations et notre personnalité.

La créativité fait, elle aussi, partie intégrante de notre identité. Il y a une dynamique d’innovation chez Pulp qui nous incite aussi à explorer toujours de nouveaux goûts, créer de nouvelles saveurs, découvrir et optimiser les matériels, explorer de nouvelles pratiques. Je pense qu’il n’y a pas de raison qu’un produit mainstream ne soit pas noble, avec une esthétique forte. J’aime les marques qui mettent beaucoup de créativité dans leurs produits et leur image, comme Coca-Cola, Apple, Nike. Ce sont des marques qui me touchent. L’esthétique est très importante pour moi, et pour Pulp, même si ce sont des produits gustatifs. Pulp, c’est un univers graphique pop, intense et ludique, sans prétention, accessible à tous.

Ensuite, nous sommes à la recherche d’une authenticité du goût, et nous essayons de transcrire ce goût dans un nom de liquide qui l’exprime clairement et simplement, afin de permettre une vraie rencontre entre le désir et la sensation perçue.

En fait, créer un liquide et le nommer, cela nous engage fortement. C’est faire une promesse qui doit être tenue. Une sorte de pacte qui scelle notre relation de confiance avec nos clients. Enfin, je crois beaucoup à l’empirisme, qui est pour moi une valeur importante. 80 % de nos liquides sont créés sans cahier des charges.

Aujourd’hui, Sunny Smoker compte combien de salariés ?

G. T. : Au début, il y avait mon associé et moi, et puis très vite, nous nous sommes développés. D’abord, la boutique a commencé à cartonner, et très vite, nous avons aussi été sollicités par les clients pour distribuer du matériel, nous avons créé nos liquides : aujourd’hui, Sunny Smoker compte une trentaine de salariés et prestataires, répartis en plusieurs pôles : R&D, production, réglementaire, marketing, informatique, commercial et service clients. Je communique et collabore chaque jour avec quasiment tous mes salariés, car c’est dans l’échange et le partage que les meilleures idées prennent vie… Ensuite, je leur donne toute ma confiance pour s’assurer que les projets que nous définissons ensemble prennent vie ! J’aime travailler dans cette entreprise, partager ma vie avec mon équipe, dans une ambiance motivée, chaleureuse et décontractée.

Même si nos aromaticiennes sont en mesure et ont les capacités nécessaires à formuler des arômes, nous sommes aujourd’hui des assembleurs. Nous avons la chance d’avoir en France d’excellents fabricants d’arômes.

Qu’est-ce qui garantit le côté safe de vos liquides ?

G. T. : La qualité de nos liquides et leur “côté safe” sont garantis tout d’abord par notre niveau d’exigence, nous sommes presque tous vapoteurs chez Pulp et nous ne créerons jamais un produit que nous n’utiliserions pas ! Aussi, nous avons participé à l’élaboration du référentiel Afnor et nous le respectons à 99 %, sauf en ce qui concerne la DLUO de 18 mois avec laquelle nous ne sommes pas d’accords ! Nous avons en interne un service réglementaire qui s’occupe de vérifier l’adéquation de nos matières premières avec nos référentiels qualité : grade pharmaceutique, arômes sans CMR… et je vous garantis qu’il est intransigeant !

De plus, tous nos produits sont évidemment déclarés à l’ANSES et testés avant leur commercialisation. Nous pouvons ainsi ajouter qu’en plus d’être “safe” dans notre secteur d’activité, nous sommes aussi particulièrement vigilants quant à la qualité du produit : il nous est déjà arrivé de détruire toute une première production, car l’organoleptique du produit ne correspondait pas à nos attentes et aux produits que nous avions conçus dans notre laboratoire en plus petites quantités.

En fait, nous avons en matière de sécurité notre propre cahier des charges, qui va au-delà des astreintes réglementaires, nous vapons tous du Pulp toute la journée, et nous tenons bien sûr à notre santé autant qu’à celle de ceux qui nous donnent leur confiance.

Concernant les arômes, les créez-vous vous-mêmes ou faites-vous de l’assemblage ?

G. T. : Même si nos aromaticiennes sont en mesure et ont les capacités nécessaires à formuler des arômes, nous sommes aujourd’hui des assembleurs. Nous avons la chance d’avoir en France d’excellents fabricants d’arômes et nous travaillons main dans la main avec eux. Cela nous permet de nous concentrer sur le cœur de notre valeur ajoutée, qui est l’obtention d’une saveur fidèle et réaliste, à la hauteur de nos attentes, et sur le perfectionnement de nos recettes, comme lorsque nous avons conçu notre propre additif “sucrant” pour éliminer le sucralose, autorisé par l’Afnor, mais qui comporte vraisemblablement des risques.

Nous avons trois aromaticiennes qui assemblent, composent, élaborent, et nous proposent des liquides qui sont alors systématiquement testés par toute l’équipe, à commencer par nos commerciaux. Beaucoup sont recalés, tous sont remaniés, ont des versions multiples et quelques-uns seulement rejoignent finalement les rangs d’une de nos gammes. En fait, chez nous, c’est un peu le parcours du combattant pour les arômes : beaucoup d’appelés, et peu d’élus !

Pour l’anecdote, nous ne testons jamais les produits de nos confrères, afin de garder notre singularité.

Aujourd’hui, Pulp, c’est combien de gammes ?

G. T. : Aujourd’hui, Pulp c’est plus de 1 500 références pour plus de 150 saveurs, réparties sur 11 gammes différentes. Par ailleurs, et c’est encore un secret à l’heure où je vous écris, nous allons bientôt sortir une nouvelle gamme et deux nouvelles catégories au sein d’une gamme déjà existante… Je pense que Pulp représente l’un des catalogues d’e-liquides les plus complets de notre secteur d’activité et nous allons continuer à développer celui-ci pour satisfaire chaque vapoteur !

Comment créez-vous une gamme chez Pulp ? Quel est le processus ?

G. T. : J’incite chacun à s’exprimer à sa manière : le labo pour les nouvelles saveurs, notre pôle graphique et marketing pour le visuel et les textes, les commerciaux pour leur test gustatif et leur retour sur les attentes du terrain. Moi, je fais la navette entre chacun, j’écoute et évalue les propositions, et puis à la fin, je tranche, quitte à appliquer parfois le 49.3. (sourire)

Pour l’anecdote, nous ne testons jamais les produits de nos confrères, afin de garder notre singularité, et de ne pas biaiser ou brider nos intuitions et leur expression. Cela peut partir d’un plat que l’on a apprécié, d’un rendez-vous avec un fabricant d’arômes ou tout simplement d’une idée venant de l’un de nous en interne : nous faisons feu de tout bois…

Pulp commercialise aussi du matériel avec trois types de pods : Le Pod Flip, Le Pod Refill et Le Pod Daily. À quels besoins différents des vapoteurs répondent-ils ?

G. T. : Je vais même pouvoir compléter en annonçant ici la sortie du Pod Slim et du Pod Switch !

Le Pod by Pulp est une gamme simple et efficace, composée de matériel sans prise de tête et d’une typologie de liquides qui a été rendue populaire avec l’avènement des puffs : majoritairement frais, fruités et sucrés, et pour laquelle nous avons choisi d’adapter quelques-uns de nos best-sellers. C’est une gamme soit pour débuter efficacement la vape, soit en complément pour les vapoteurs plus expérimentés : du sel de nicotine (sur base d’acide lactique), des liquides fabriqués en France, un bon dosage aromatique, des saveurs fidèles… Le Pod semble séduire largement ce public, puisque l’ensemble de la gamme affiche depuis son lancement une croissance mensuelle à deux chiffres !

Le Pod Daily a d’abord été notre réponse à l’explosion du phénomène “puffs” en y apportant une réponse graphique adressée à un public plus “mature” et composée de liquides que nous avons conçus chez nous en France.

Ensuite, Le Pod Liquide a permis à ceux qui avaient débuté avec la puff de passer à un mode de consommation plus écologique en permettant de pouvoir continuer à vaper les mêmes saveurs dans un système ouvert avec Le Pod Refill codéveloppé avec Geekvape sur la base de sa Wenax M1.

Puis Le Pod Flip est arrivé, car nous voulions conserver la simplicité d’une puff mais de manière encore plus écologique et responsable.

Pour vous parler des nouveaux arrivants… Le Pod Switch offrira une autonomie de 2 400 puffs, sera rechargeable et polyvalent. Le Pod Slim, pour sa part, représentera une catégorie plus “luxe” au sein de notre gamme Le Pod. Par conséquent, restez à l’affût de cette gamme ! Je voudrais préciser enfin que Le Pod, c’est une recette par catégorie : nous adaptons toujours notre e-liquide au matériel de destination… ainsi, la formulation de la cerise Le Pod diffère légèrement entre Le Pod Daily, Le Flip ou Le Liquide. Cela nous permet de restituer avec un maximum de finesse et de précision nos saveurs, quel que soit le support utilisé.

Tous nos liquides fonctionnent assez bien et même, certains comme le Mozambique ou La Menthe Polaire sont devenus incontournables.

Quels sont vos best-sellers ?

G. T. : Vous connaissez certainement la loi de Pareto qui veut que 20 % des produits ou des efforts produisent 80 % du résultat. Ce qui est étonnant chez Pulp, c’est que nous échappons complètement à cette logique : tous nos liquides fonctionnent assez bien et même, certains comme le Mozambique ou La Menthe Polaire sont devenus “incontournables”.

D’autres plus récents connaissent une croissance plus fulgurante encore que leurs aînés. C’est le cas par exemple de notre Cerise Glacée, de notre Barbe-à-Papa dans notre gamme Le Pod et du Green Dragon de My Pulp, ou encore de la Licorne et de bien d’autres. Leur démarrage est plus que prometteur. L’évolution globale de nos produits nous semble ainsi souvent plus importante à identifier que le montant de leur vente.

Avez-vous connu des flops commerciaux ? Sur quelles saveurs ? Quelles gammes ?

G. T. : Oui, bien sûr, mais en fait, ils ont été très rares. Peut-être deux ou trois seulement, ces 10 dernières années, n’ont pas été producteurs de richesse. Finalement, nos seuls vrais flops sont ceux qui arrivent lors de la réception des liquides après fabrication. Il arrive, parfois, que le goût produit en masse par notre usine diffère, même légèrement, de celui du liquide original, et c’est alors toute une production que nous devons nous résoudre à détruire.

Depuis trois ans, vous avez investi le marché du DIY…

G. T. : Nous avons commencé par 10 saveurs spécialement sélectionnées pour cette application, car nous avons constaté que ce qui paraît simple pour nous, qui sommes du métier, est en fait compliqué pour l’utilisateur lambda, qui n’arrive pas toujours à obtenir le goût ou même le taux de nicotine désiré. Nous avons donc sélectionné des arômes qui nécessitaient moins de 3 jours de steepage (versus 15 à 21 pour certains que nous avons dû rejeter). Cette gamme est en croissance continue depuis sa création. Je vous confirme donc que nous nous intéressons au DIY, et préparons d’ailleurs des nouveautés pour cette gamme.

Par ailleurs, et par souci de simplicité et d’efficacité, nous avons conçu des packs de 60 ml qui permettent à chacun de créer son liquide nicotiné en grand conditionnement sans réduire son taux d’arômes en utilisant un booster aromatisé… Le résultat a dépassé nos attentes et le succès de cette gamme est tout simplement impressionnant : à ce jour, sur notre site Internet grand public, ces 60 ml représentent 90 % des ventes grands contenants et séduisent donc bien davantage que le ZHC.

Quels sont vos réseaux de distribution en France et à l’étranger ?

G. T. : Nous travaillons en France via notre équipe de commerciaux avec plus de 2 000 vape shops et bientôt autant de buralistes, que nous avons sélectionnés pour leur sérieux, leur sens du service client et leur volonté de mettre en avant nos produits. À l’étranger, nous préférons nous appuyer sur l’indispensable expertise locale de nos distributeurs, avec qui nous avons tissé de profonds liens de partenariat afin de porter haut nos couleurs dans leurs pays !

Nous allons ouvrir d’ici à la fin de l’année notre premier Pulp Store.

Passez-vous aussi par des distributeurs ?

G. T. : Nous travaillons depuis nos débuts avec nos partenaires distributeurs pour la France : Joshnoa&co, LCA distribution, KMLS pro, La Vape Professionnelle, ADNS, L’Émotion, LPV Pro et la SED, ils nous aident à déployer efficacement nos nombreuses nouveautés et permettent à nos partenaires revendeurs de pouvoir commander en toute simplicité et sérénité leurs produits Pulp tout au long de l’année. Nous entretenons avec eux une relation de confiance mutuelle, souvent très amicale.

Comment faites-vous pour rester en contact avec le marché ?

G. T. : Nous avons la chance d’avoir beaucoup de clients professionnels – vape shops et buralistes, grossistes et fabricants, mais aussi des consommateurs finaux, en particulier via notre site Web grand public. Nous participons et exposons aussi à quelques salons, fêtes et foires en France et à l’étranger. Cette écoute du marché nous nourrit et nous éclaire beaucoup. Et puis, nous sommes nous-mêmes des consommateurs finaux, donc nous écoutons aussi nos propres intuitions et envies. Par ailleurs, nous allons ouvrir d’ici à la fin de l’année notre premier Pulp Store. C’est une boutique qui nous ressemble. Elle nous permettra de nous exprimer et d’être encore plus proches et en contact direct avec nos consommateurs finaux afin de leur offrir la meilleure expérience possible.

Comment sélectionnez-vous les marques distribuées par Sunny Smoker ?

G. T. : Aujourd’hui, nous ne sommes plus distributeurs comme nous le faisions auparavant, mais nous travaillons de concert avec des partenaires pour proposer des produits de qualité siglés Pulp que nous concevons et développons en collaboration. Notre gamme Le Pod en est l’exemple parfait, avec des “devices” particulièrement adaptés à nos produits et des liquides spécifiquement adaptés à nos matériels ! Pour le reste, tous les liquides que nous distribuons aujourd’hui sont des créations Pulp.

Nos deux plus grosses ventes sont Le Pod Flip et Le Pod Refill.

Au niveau du matériel, comment sélectionnez-vous les produits ?

G. T. : Nous sommes en permanence et fortement sollicités par les fabricants de matériel, que ce soient de grands noms comme Geekvape avec qui nous avons collaboré, ou des usines plus confidentielles qui peuvent, elles aussi, nous proposer des produits différents et de qualité.

Régulièrement, nous recevons des produits à tester, en fonction de leur destination : MTL, RDL, DL. Nous les évaluons avec nos saveurs, et s’ils les restituent de manière fidèle, nous décidons parfois de travailler avec ce partenaire pour rassembler nos autres critères. Mais il arrive, à l’inverse, que le matériel nous plaise beaucoup, pour sa forme et son usage, mais restitue imparfaitement nos arômes. Nous faisons alors de nombreux allers/retours avec l’usine et nous finissons de temps en temps par adapter nos recettes comme nous l’avons fait pour notre gamme Le Pod.

Pour conclure sur ce sujet, j’avoue que j’ai un gros “petit faible” pour le matériel le plus simple et lo-fi possible… !

Quelles sont vos plus grosses ventes actuellement au niveau du matériel ?

G. T. : En ce moment, nos deux plus grosses ventes sont Le Pod Flip et Le Pod Refill qui ont immédiatement su trouver leur public. Certainement du fait de leur design attractif, de leur grande simplicité, mais aussi parce qu’ils sont très efficaces pour le MTL et parfaitement adaptés aux primovapoteurs comme aux amateurs éclairés.

Quelle est votre part du chiffre d’affaires venant de l’export ? Est-ce une perspective de développement ? Si oui, quels marchés vous semblent prometteurs ?

G. T. : L’export représente aujourd’hui environ 15 % de notre chiffre d’affaires, principalement en Italie, en Belgique, au Royaume-Uni et en Suisse. C’est bien entendu pour nous une perspective de développement, mais la réglementation qui varie en fonction de chaque pays, les taxes qui sont parfois en vigueur dans certains et les spécificités des goûts de chaque population nous demandent une attention particulière lorsque nous travaillons pour d’autres pays. Les marchés qui nous semblent prometteurs à l’avenir sont ceux qui sont en train de prendre conscience que la cigarette fumée est nocive et qui, malgré un paquet de cigarette bon marché, sont en train de s’intéresser à la vape, comme le Moyen-Orient ou l’Afrique par exemple.

Dans ce domaine, nous préférons toujours travailler avec un partenaire distributeur, en mesure de présenter les produits à ses clients avec une équipe terrain et de nous aider à les adapter aux consommateurs locaux.

Par principe de précaution, nous avons retiré le sucralose des recettes dans lesquelles il était présent.

Depuis quelque temps, les liquides sont de plus en plus sucrés. Des marques, qui ne proposaient que des liquides sans additifs, proposent désormais des gammes plus punchy en arômes et plus sucrées. Quelle est votre position par rapport à la présence du sucralose dans les liquides ?

G. T. : Par principe de précaution, nous avons retiré le sucralose des recettes dans lesquelles il était présent. Pour notre gamme Le Pod, nos aromaticiennes ont formulé elles-mêmes un nouvel additif sucrant qui plaît beaucoup à nos clients. Il n’en reste pas moins, que le sucralose crée certainement aujourd’hui une forme de concurrence déloyale entre les fabricants, car aucun autre additif sucrant n’est aussi satisfaisant, mais nous continuerons à suivre notre ligne directrice : la sécurité à tout prix !

Aujourd’hui, quelle est votre vision du marché français de l’e-liquide ?

G. T. : Je pense que c’est un marché encore très jeune et au grand potentiel, avec un nombre d’acteurs de qualité qui s’est multiplié ces dernières années. C’est aussi un marché très exigeant, car, pays de la gastronomie, nous avons développé des attentes gustatives fortes. Enfin, c’est un marché qui présente la rare vertu de s’autoréguler. Ainsi, sous l’impulsion notamment de la Fivape, une charte d’action et de présentation/rédaction responsable est en train d’aboutir à la refonte de tous les sites Web de notre industrie. De façon générale, il me semble qu’il y a une prise de conscience pour la vape en France des enjeux liés à la santé, mais aussi à l’écologie et à l’économie. De nombreuses pratiques se développent, il y a une innovation permanente dans le matériel en particulier et j’ai l’impression que, petit à petit, nous prenons une bonne direction qui je l’espère ne sera pas fauchée de plein fouet par telle ou telle décision politique inadaptée.

Nous adaptons notre marketing au maximum afin de ne pas attirer le regard de populations trop jeunes sur nos produits.

Le Plan national de lutte contre le tabagisme (PNLT) présenté à la fin de l’année dernière par le gouvernement fait peser plusieurs menaces sur la vape en France (restriction des arômes, paquet neutre). Quel est votre sentiment, votre analyse sur ce sujet ?

G. T. : En France, nous sommes dans une situation complexe en ce moment. Rien n’avance, mais les discussions qui s’animent autour de nos produits et de notre industrie ne laissent rien présager de bon… Faute de compréhension, nos politiques considèrent que la vape est une porte d’entrée vers le tabagisme et souhaitent réglementer en conséquence… Si leur lecture était la bonne, ils comprendraient que la vape est aujourd’hui, comme les études internationales en témoignent, l’une des meilleures voies de sortie du tabagisme, avec des risques minimaux.

Chez Pulp, nous considérons que les arômes et le packaging des produits font partie intégrante de l’expérience de la vape au service du sevrage tabagique. Nous pensons tous qu’un PNLT trop strict générerait une augmentation du nombre de fumeurs, à l’inverse de la tendance actuelle et de l’intérêt public.

Pour autant, et même si nous pensons qu’il vaut mieux commencer par la vape que la cigarette, et qu’il vaut encore mieux ne commencer aucun des deux, nous adaptons notre marketing au maximum afin de ne pas attirer le regard de populations trop jeunes sur nos produits. Là encore, l’autorégulation me semble de rigueur et chacun doit avoir une attitude responsable et vertueuse.

Plusieurs grands acteurs de la vape ont adapté leur communication sur les réseaux sociaux ou, plus radicalement, fermé leurs comptes. Quelle est la démarche adoptée par Pulp et Sunny Smoker à ce sujet ?

G. T. : Nous avons spontanément et profondément adapté notre communication sur les réseaux sociaux. Nous avons retiré tout contenu promotionnel avec une ligne éditoriale centrée sur l’information et la pédagogie, ce qui est d’autant plus indispensable que trop de politiques et de médias ne prennent pas encore conscience du rôle positif que nous jouons dans le sevrage tabagique. À mon avis, il ne faut pas déserter ces lieux d’échange avec le consommateur, mais au contraire saisir ces opportunités pour favoriser une meilleure expression qui aidera à la compréhension et finalement, je l’espère, une reconnaissance de la vape à sa juste valeur.

Quels sont vos projets à venir ?

G. T. : Je vous ai parlé de nos sorties, Le Pod Switch et Le Pod Slim, ainsi que du premier Pulp Store. Je peux dévoiler aussi partiellement notre future gamme Around the World qui nous emmènera en voyage découvrir les spécialités des quatre coins du globe… Nous avons la chance en général de foisonner d’idées, et de prendre plaisir à leur donner vie pour vous les faire découvrir et, je l’espère… apprécier !

Avez-vous un mot à ajouter ?

G. T. : Oui, je voudrais profiter de cette belle tribune que vous m’offrez pour remercier ici tous ceux qui ont contribué à faire de Pulp ce que nous sommes aujourd’hui : nos salariés et collaborateurs, nos partenaires revendeurs, nos distributeurs, nos clients, nos confrères, nos journalistes et influenceurs… Merci aussi à tous ceux qui ont eu la patience ou l’intérêt de lire cette interview et un immense merci à tous ceux, individuels ou professionnels, qui nous témoignent chaque jour une confiance sans faille que nous nous évertuons à mériter et honorer.

La vape de Gilles Toledano

  • Vapoteur depuis : 2010
  • Setup actuel : Le Pod Refill (MTL) ou Voopoo Drag X (DL).
  • Liquides préférés : My Pulp – Blue Slush, Pulp Original – Havanero, Pulp Original – Missouri Blend.

Sunnysmoker / Pulp en chiffres

  • Années de création : 2011 (Sunnysmoker) et 2013 (Pulp).
  • Croissance ces 12 derniers mois : environ 20 %.
  • Nombre de salariés : 30.
  • CDI créés en 2023 : 6.
  • Superficie du local : 400 m² de bureaux et plus de 5 000 m² d’usines.
  • Nombre de gammes : 11.
  • Nombre de références : environ 1 600.
  • Nombre de lignes de conditionnement : 8.
  • Nombre de flacons conditionnés par mois : +1 000 000.
  • Part de l’export dans le chiffre d’affaires : 15 %.
  • Présence internationale : Angleterre, Irlande, Belgique, Suisse, Italie, Espagne, Afrique.

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