Interdiction de tous les e-liquides excepté ceux aux arômes tabac, mise en place d’une taxe pour ceux contenant, ou non, de la nicotine… Dans son dernier briefing, le ministre de la santé des Pays-Bas a fait part de ses projets destinés à atteindre l’objectif d’une génération sans tabac d’ici à 2040.
Vers une génération sans tabac
Si jusqu’à présent, les Pays-Bas étaient relativement tolérants à propos de la cigarette électronique, les choses pourraient bien être sur le point de changer. En effet, hier, c’est au cours d’un long briefing au Parlement que Paul Blokhuis, ministre de la santé, a fait part de sa volonté de sévir contre le vapotage, afin d’atteindre l’objectif d’une génération sans tabac d’ici à l’année 2040.
Pour atteindre ce but, les Pays-Bas ont mis en place une augmentation progressive du prix des paquets de cigarettes, afin que ceux-ci coûtent 10 € dès 2023. Une mesure dont l’efficacité a été prouvée dans la lutte contre le tabagisme et les graves dommages qu’il cause à la santé selon le ministre, qui dit se « réjouir de cette augmentation significative des prix ».
En plus de cette augmentation des tarifs, le ministre s’est actuellement dit en pourparlers avec les supermarchés et les stations essence afin que ces commerces cessent la vente de produits du tabac. Le but étant de réduire, à terme, le nombre d’endroits où il sera possible de se fournir des cigarettes.
Le tabac à rouler et les cigarettes devront également être vendus dans des paquets neutres à partir du 1er octobre prochain, et une interdiction de fumer dans les cours de récréation des écoles est prévue dès la rentrée prochaine.
La vape également visée
Si ces mesures n’ont rien d’exceptionnel et ont également été adoptées par de nombreux pays Européens, ce qui sort du lot concernant les Pays-Bas, c’est cette volonté manifeste du ministre de la santé de vouloir lutter contre le vapotage également.
« Je pense également qu’une génération sans tabac devrait aussi être une génération sans e-cigarette » poursuit ainsi Paul Blokhuis lors de son briefing.
Afin de justifier ses dires, l’homme met en avant les résultats de recherches effectuées par le Trimbos Instituut, institut néerlandais spécialisé dans la santé mentale et les addictions. Selon l’organisme, la santé publique néerlandaise a « tout intérêt à décourager l’utilisation des e-cigarettes » et à « en limiter l’usage au groupe de fumeurs qui ne parviennent pas vraiment à arrêter en utilisant des aides dont l’efficacité a été prouvée ».
De plus, pour l’organisme et le ministre, il est également « de plus en plus évident que la cigarette électronique est un tremplin vers le tabac » et des recherches du Rijksinstituut voor Volksgezondheid en Milieu (RIVM), institut national de la santé publique et de l’environnement, auraient démontré que « le goût souvent sucré » de certains produits de la vape « rend le produit attrayant pour les jeunes ».
C’est dans ce cadre que le ministre a déclaré une interdiction totale de tous les e-liquides à l’exception des arômes de tabac. Une nouvelle législation qui devrait voir le jour au printemps 2021.
En plus de cette mesure, les Pays-Bas devraient prochainement imposer une taxe sur la consommation des e-liquides, avec ou sans nicotine. Une mesure que le ministre juge « très logique et cohérente ». Il insiste également pour obtenir une approche européenne harmonisée à ce niveau et indique que l’engagement des Pays-Bas dans le cadre du processus ultérieur de réexamen de la TPD portera sur « l’inclusion des cigarettes électroniques dans la directive, dans le but de percevoir des droits d’accise sur les cigarettes électroniques ».
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