Myblu est une cigarette électronique dite de “nouvelle génération” proposée par Blu, une marque de Fontem Ventures, filiale du cigarettier Imperial Brands. Le géant du tabac s’intéresse massivement à la vape, nous ne pouvions pas ne pas nous intéresser à ce kit. Et ça valait le coup, c’est le moins qu’on puisse en dire.
Myblu ou My Von Erl ?
La marque Blu est née de la rencontre de deux passionnés… Pardon ? Oups, désolé, je me suis trompé de fiche. Reprenons.
Blu est une marque de la société Fontem Ventures, filiale “produits de nouvelle génération” d’Imperial Brands, qui commercialise Davidoff, West, Gitanes, Gauloises, Royale, News, Bastos, Fine 120, Django ou Amsterdamer entre autres.
Même chose pour Von Erl, également filiale de Fontem Ventures. Les deux produits sont identiques à quelques détails de conditionnement près et distribués sous l’une ou l’autre marque selon les pays, et principalement sous la marque Blu en France où il est disponible chez une grande partie des buralistes.
Les moyens accessibles à Fontem Ventures pour lancer un nouveau produit sont largement supérieurs à ceux de tous les acteurs de la vape réunis, Imperial Brands réalisant à lui seul trois fois plus de chiffre d’affaires que l’intégralité du marché mondial de la vape au grand complet. En d’autres termes, on n’est plus dans la cour des petits.
Au Vaping Post, nous considérons que la vape est le meilleur outil de lutte contre les méfaits du tabac, et qu’elle doit rester indépendante de toute entreprise continuant à vendre des cigarettes combustibles. N’hésitez pas à consulter notre engagement d’indépendance vis-à-vis de l’industrie du tabac.
Revue technique
Les caractéristiques essentielles du Myblu de Fontem Ventures
Type de matériel | kit débutant |
---|---|
Batterie | 350 mAh |
Charge | USB |
Capacité du réservoir | 1,5 / 1,6 ml |
Dimensions du kit | 106 mm sur 18 sur 9,5 |
Poids du kit | 22 g |
Le coffret comprend
Myblu / My Von Erl (x1), batterie (x1), cordon USB (x1), pods (x1), mode d’emploi (x1)
Un dispositif classique
Le Myblu est un pod classique, assez similaire par exemple au Infinix de Smok, à cet important détail près qu’il n’est pas rechargeable. Les cartouches sont scellées, on change tout quand elles sont vides, comme sur l’AXS d’Alfatech, la Vype ou la Logic Pro.
La batterie
La batterie est compacte, légère et ses finitions sont très bonnes. La prise en main est très agréable et l’utilisation ultra-simple, puisqu’il suffit d’aspirer pour déclencher la production de vapeur. Pas de bouton de déclenchement, et finalement pas le moindre besoin de mode d’emploi.
La réactivité du déclenchement est correcte, sans plus, puisqu’il faut aspirer une seconde avant d’obtenir la production constante de vapeur, qui arrive trop progressivement. Il faut vraiment aspirer longuement et régulièrement pour avoir une production de vapeur satisfaisante.
Le mécanisme n’est d’ailleurs pas sans faille, puisque si on souffle au lieu d’aspirer, il se bloque en position marche et produit de la vapeur en continu jusqu’à ce qu’on retire la recharge. Certes on n’a pas à souffler dans un pod, mais cela laisse tout de même sceptique sur la fiabilité à terme du mécanisme et le soin apporté à sa conception.
La recharge de l’accu de 350 mAh – confirmés sur le banc de test – se fait rapidement par USB, et il est possible de le faire en continuant de vaper ce qui permet d’avoir une bonne autonomie globale. Une petite LED à la base de la batterie indique le fonctionnement du pod à l’aspiration et le niveau de charge de l’accu.
Les recharges
Le Myblu utilise des pods scellés, sans possibilité de recharge. Si ce système est forcément plus limité que celui des clearomiseurs, il permet également une utilisation encore plus simple et théoriquement plus propre. Une fois le pod vide, on le retire de la batterie simplement en tirant dessus, on le remplace par un neuf et c’est reparti.
La capacité des recharges en liquide est d’ailleurs la principale différence matérielle entre les recharges des deux marques. Les My Von Erl sont remplies à raz-bord avec 1,6 ml de liquide, les Myblu laissent un peu d’air dedans pour 1,5 ml de liquide à l’intérieur. Aucune mention n’indique le ratio PG/VG utilisé, mais les recharges Myblu ont une indication de leur contenu sur la recharge elle-même, pas les My Von Erl.
L’apparence extérieure des recharges est aussi soignée que celle de la batterie. Elles s’insèrent et se retirent facilement tout en tenant fermement en place, sans le moindre jeu.
Elles ne sont par contre pas exemptes de fuites, un comble pour un système fermé, et on trouve régulièrement du liquide à l’intérieur de la batterie dans le logement de la recharge, comme sur les deux pods de ce tests retirés de leur batterie pour la photo. Le liquide sort par le trou d’arrivée d’air entre les contacts, dont on voit également la qualité de fabrication approximative. La partie batterie est heureusement étanche grâce à un joint silicone au dessus de l’accu 3,7v / 1,3 mWh, le liquide ne peut pas passer à l’intérieur.
Les liquides
Les recharges sont disponibles en 12 saveurs et leur rendu est étonnamment bon pour cette catégorie de matériel. Les arômes sont intenses et correspondent bien à leur description. La menthe, en particulier, est vraiment très réussie et les arômes “classiques” sont très bien rendus.
Elles sont également disponibles en 3 taux de nicotine : 0, 8 et 16 mg/ml pour les Myblu et 0, 9 et 18 mg/ml pour les My Von Erl, et toutes avec un hit très faible. Vapant habituellement en 2 mg/ml, j’ai trouvé la sensation en gorge des recharges en 8 et 9 mg/ml conforme à mes habitudes, et celles en 16 et 18 mg/ml assez fortes mais encore vapable, ce qui est totalement exclu habituellement sans passer la demi-heure suivante à amèrement regretter ma témérité.
Voulant savoir si cela venait du liquide ou de la résistance, j’ai démonté une recharge, ce qui est au passage très facile, il suffit de pousser la base vers l’extérieur avec une petite pointe. Simple au point de presque en faire un système rechargeable, à vrai dire. Testé sur un dripper, le hit du liquide est conforme au taux affiché, j’ai eu ma demi-heure de gorge irritée comme stupidement prévu. La quasi inexistence du hit avec ce pod vient de sa résistance, pas du liquide, par ailleurs effectivement plaisant testé sur un dispositif plus performant.
La MyBlu face à la concurrence
Reste la question du prix. 20 € pour le kit, et 7 € la boîte de 2 recharges de 1,5 ml sur le site de Blu. Soit 2,33 € le ml de liquide ou 23,30 € les 10 ml. Comparer avec le prix du liquide en bouteille de 10 ml serait cependant aberrant, puisqu’ici le pod est inclus, avec son réservoir et sa résistance.
Par contre, on peut comparer avec l’AXS d’Alfatech, qui est aussi un système scellé que nous avons testé recemment et qui nous a vraiment convaincu. Commençons par le matériel.
- Le Myblu : 34 € prix annoncé par le fabricant, et 20 € prix pratiqué pour une batterie de 350 mAh et une recharge de 1,5 ml.
- AXS : 29,90 € prix annoncé par le fabricant, et 19,90 € prix pratiqué pour 2 batteries de 650 mAh chacune.
Et pour ce qui est des liquides :
- Myblu : 7 € les deux recharges de 1,5 ml, soit 2,33 €/ml.
- AXS : 6,90 € les trois recharges de 2 ml, soit 1,15 €/ml.
Inutile de sortir la calculatrice pour faire des ratios compliqués. Par rapport à l’AXS, en gros, c’est le double pour le matériel, compte tenu des caractéristiques, et le double tout court pour les recharges. Mais là où cela devient rigolo, c’est quand on réfléchit aux économies d’échelle entre Fontem Ventures et Alfatech. La différence de prix ne s’explique sûrement pas par les coûts de production…
D’autant plus quand la résistance est bidouillée comme cela. On ne me fera pas croire à la vue de ce machin que la réduction des coûts de production n’est pas la priorité absolue dans la fabrication de la Blu. Les My Von Erl sont identiques, et la politesse m’interdisant de comparer verbalement ce bricolage avec les résistances de l’AXS, je vous invite à juger de la différence par vous-même.
Où en étions-nous ? Ah oui, les coûts de production, tout ça. Continuons.
Sans parler du fait que pour la moitié du prix à l’achat comme à l’utilisation, l’AXS est tout aussi bien finie, réellement aboutie, propose 3,7 fois plus d’autonomie, fonctionne parfaitement, ne fuit pas, et est proposée en 5 taux de nicotine dont le hit correspond aux attentes. Le comparatif est vite fait et, sans surprise, conforme au fossé qui sépare les résistances.
Proposées par d’autres de ses confrères cigarettiers, vous pouvez également comparer la Blu avec les inefficaces Logic pro (3 x 2 ml à 6 € pour 1 € le ml) et Vype (3 x 1,5 ml à 6,90 € pour 1,53 € le ml), elle reste au double du prix. Et pourtant, elle n’a pas le record, on y vient.
Petits, petits, petits…
Après une utilisation attentive, je reste un peu perplexe, pour ne pas dire dubitatif sur la finalité et le public auquel s’adresse ce kit.
La Myblu est très largement distribuée par les buralistes, la carte des points de vente est disponible sur le site français de la marque. Évidemment, pour le portefeuille du client, ça n’est pas la solution idéale, pour le dire gentiment. Mais cette large distribution permet tout de même d’inciter les buralistes à promouvoir la vape, et ce d’autant plus, pour les réticents, si elle leur est plus rentable que la vente de tabac. Du moins à supposer que l’éventuelle colossale marge dégagée par ce produit leur revienne en partie. Ce serait finalement un bien pour un mal, à regarder le tableau avec du recul.
On peut aussi rétorquer qu’avec un hit aussi faible, ce dispositif a peu de chances d’assurer une transition efficace et, du coup, permet insidieusement de conforter les fumeurs dans leurs habitudes et de les éloigner de la cigarette électronique après un essai décevant. Débat qui a déjà fait couler beaucoup d’encre et qui sort du cadre de ce test.
Une petite remarque tout de même pour nuancer d’éventuelles tendances manichéennes chez ceux qui souhaiteraient y trouver une preuve à charge contre les buralistes. Distribuées en dehors du réseau des buralistes, les recharges Von Erl semblent en effet encore plus chères que les Blu. 7,95 € les deux recharges de 1,6 ml, soit 2,48 € le ml, record battu.
En résumé
On aime
- Les finitions extérieures agréables
- La bonne autonomie
- La simplicité d’utilisation
- Les très bonnes saveurs
On n’aime pas
- La lenteur du déclenchement
- La réalisation des recharges
- Les fuites de liquide
- Le hit et la sensation en gorge très faibles
- Le tarif éhonté des recharges !
- Son origine, un cigarettier qui continue de produire et vendre des cigarettes combustibles mortelles.
Conclusion
Les Myblu et My Von Erl sont des pods extérieurement bien finis et très simples à utiliser. Ils proposent une bonne autonomie et les saveurs sont au rendez-vous. Ils souffrent par contre d’une agaçante lenteur au déclenchement, d’une fabrication interne déplorable, de fuites de liquide exaspérantes, d’une sensation en gorge dérisoire et enfin de tarifs largement excessifs pour le matériel et tout simplement éhontés pour les recharges.
Le Myblu / My Von Erl de Blu en images
Pas tout à fait d’accord : l’avis de Guillaume
A mon humble avis, la Von Erl n’est pas un mauvais produit, mais ce n’est pas non plus l’arme de conquête absolue de Big Tobacco. Plutôt un mauvais coup à faire aux buralistes : la Blu est assez efficace pour montrer aux fumeurs que la vape, c’est plutôt sympa, mais encore plus efficace pour les envoyer ensuite dans les boutiques de vape chercher du meilleur matériel, et, surtout, moins onéreux…
De l’Erlkönigin à Big Tobacco
Il faut dire qu’à la barre, il y a Von Erl, rentré dans le giron de Big Tobacco, mais qui a laissé des souvenirs émouvants aux vapoteurs, avec son fameux atomiseur Erlkönigin. Un superbe atomiseur, à condition de ne pas être le genre à changer en permanence son flux d’air.
Il est d’ailleurs amusant de constater que les deux batteries ne sont pas absolument identiques selon qu’elles soient commercialisées sous la maque Blu ou la marque Von Erl. La batterie siglée Von Erl donne une impression de solidité, et ne laisse pas transparaître le moindre défaut de finition. La Blu fait légère, « plastoc », et les ajustements ont réalisés selon la règle du « t ‘inquiètes, ça passe ».
Par contre, ça marche, et ça marche bien. Contrairement à Ed, je n’ai pas essayé beaucoup de pods différents, mais celui-ci m’a laissé une bonne impression dans les grandes lignes. Le déclenchement automatique marche bien, par exemple, si l’on tire convenablement dessus. Je n’ai pas tenté de souffler dedans, comparé à Ed, ce qui prouve que je ne suis qu’un padawan alors que lui est le genre de Jedi capable d’humilier Yoda en combat singulier.
Mais, globalement, sur les quelques semaines ou je l’ai utilisée, sporadiquement, je n’ai pas connu de défauts particuliers. A noter que j’ai surtout basé mes observations sur la Von Erl.
Des saveurs plutôt réussies
Les liquides en eux-même m’ont assez impressionné. Le tabac vanille, pour ceux qui aiment ça, est plus que correct. La menthe… C’est simple, vous aimez les petits bonbons blancs vendus à la caisse des supermarchés et qui s’appellent comme deux écureuils chez Walt Disney ? Et bien, c’est leur version à vaper, tout simplement. Un clone parfait de Tic-Tac à la menthe, surprenant mais très agréable.
La Blu se permet même de remporter quelques victoires sur des pods de marques implantées depuis longtemps sur le marché. Par exemple, son hit, à charge équivalente en nicotine, est plus important que celui du Uboat de Kanger, et, contrairement à ce dernier, on voit le niveau de liquide.
Mais le U-boat propose des cartouches rechargeables, alors que la Blu non. Et c’est là que le bât blesse.
Des actions chez Space X ou chez Blu ?
Il paraît que la folie actuelle pour les nouveaux lanceurs de fusée et l’exploration spatiale cache un projet dingue, l’exploitation minière des astéroïdes géocroiseurs pouvant rapporter des fortunes colossales. Un conseil à tous ces gens, Space X en tête : laissez tomber les fusées, les gars, vendez des recharges Blu à la place, vous deviendrez riches plus vite.
Mon avis est donc un peu moins tranché que celui de Ed, mais je n’ai pas poussé les tests aussi loin que lui, me contentant d’utiliser la Blu comme un vapoteur lambda. Ce n’est pas un mauvais produit en soi. Mais le marché est rempli d’autres appareils tout aussi bons, et dont le coût de revient, en cartouches scellée aussi bien qu’en cartouche ouverte, est infiniment moindre.
Pour un premier contact de fumeur avec la vape en bureau de tabac, c’est plutôt un bon produit. Pour vaper sur le long terme et mener à bien une défume efficace, laissez tomber.
Pour aller plus loin sur la Blu
- Pour utiliser au mieux votre Blu, en voici le mode d’emploi complet que nous vous avons préparé.
- Il est important de bien recharger la batterie de votre Blu pour en prolonger la durée de vie, nous avons consacré un article à ce sujet.
- L’entretien de votre cigarette électronique Blu est relativement simple, mais suivre ces quelques conseils vous permettra de la garder plus longtemps.
- Pour vous permettre de choisir le taux de nicotine de votre recharge qui vous conviendra le mieux, nous vous avons préparé un guide spécifique.
- L’efficacité de la Blu n’est pas forcément la meilleure pour assurer un passage à la vape, nous vous en expliquons les raisons.
- Ouvrir une Blu annule sa garantie, mais il est tentant de le faire pour en voir l’intérieur. Nous l’avons fait pour vous, et voici comment est fabriquée votre cigarette électronique
- Pour savoir où trouver la Blu et ses recharges, nous vous indiquons les moyens les plus simples et les plus efficaces de localiser ses revendeurs.
- Pour faire des éconimies sur le prix des recharges, nous vous montrons pas-à-pas comment changer le e-liquide d’une capsule pour les recharger, c’est en fait facile et rapide.
- Il est fréquent d’avoir des fuites de e-liquide à la base des capsules Blu. Voici comment les limiter et quoi faire pour qu’elles ne perturbent pas le fonctionnement de votre cigarette électronique.
- Si votre Blu ne s’allume plus, nous vous présentons la procédure pour identifier le problème et le résoudre dans la mesure du possible.
- Retrouvez enfin notre avis sur avis-capsules-blu.