Cette volonté de la nouvelle Présidente du pays pourrait avoir de lourdes répercussions, tant sociétales qu’en termes de santé publique.
La violence d’une décision, et de ses répercussions
L’interdiction du vapotage sera-t-elle bientôt inscrite au sein même de la constitution du Mexique ? C’est en tout cas la volonté de Claudia Sheinbaum, Présidente du pays nouvellement élue en octobre dernier. À peine quelques semaines après son arrivée au pouvoir, la femme politique de gauche a déclaré qu’il est « essentiel que cette réforme soit adoptée » et que le processus d’approbation « est en cours ».
Les justifications apportées par Sheinbaum sont bien connues des antivapes. Utilisation des cigarettes électroniques par les jeunes et problèmes de santé soi-disant liés au vapotage, malgré le fait qu’aucune étude sérieuse ne démontre d’effet passerelle du vapotage au tabagisme ni de méfaits sanitaires majeurs dus à l’utilisation du vaporisateur personnel.
Avec 12 millions de fumeurs et près de 50 000 morts chaque année dus au tabagisme, le Mexique serait pourtant bien inspiré d’adopter le vapotage comme stratégie de réduction du risque tabagique. Le pays compterait également 1,2 million de vapoteurs, dont on ne sait pas ce qu’ils deviendront si l’interdiction des appareils qu’ils utilisent est constitutionnalisée.
Outre le non-sens de cette décision en termes de santé publique, cette interdiction pourrait aussi avoir d’autres répercussions. Rappelons que le Mexique est un pays gangrené par la violence depuis des décennies. En 2016, le pays a été le second de la planète où le nombre de morts a été le plus élevé, juste après la Syrie, qui est un pays en guerre depuis 2011. En 2018, le Mexique enregistrait 34 000 homicides, soit près d’une centaine de meurtres par jour. À titre de comparaison, cette même année, la France enregistrait moins de 1 000 homicides, malgré sa place de pays le plus meurtri d’Europe.
Cette violence, principalement due aux cartels, concerne majoritairement le trafic de stupéfiants et d’autres produits illégaux. En interdisant la cigarette électronique, la Présidente mexicaine pourrait bien ouvrir un nouveau marché aux trafiquants, avec l’augmentation de la violence qui risque de l’accompagner.
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