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L’état d’Israël demande l’avis du public sur la cigarette électronique

Mis à jour le 7/07/2024 à 9h52
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L'état d'Israël organise une consultation publique pour récolter des avis sur la cigarette électronique

L’état d’Israël organise une consultation publique pour récolter des avis sur la cigarette électronique

Voici la traduction d’un article paru sur le Jerusalem Post. Bien que l’article contienne des informations qui me paraissent erronées, il est intéressant de souligner la démarche de l’état qui souhaite ici consulter le public avant d’interdire ou non la cigarette électronique sur le territoire.

Alors que l’Union Européenne est en train de débattre, il semblerait que plusieurs pays, dont la France, soient en train de sérieusement s’activer pour légiférer sur la question. Vous trouverez au milieu de l’article quelques notes en guise de commentaires personnels.


Article du Jerusalem Post (1er février 2013)

Le ministère de la Santé demandera l’avis du public sur les cigarettes électroniques avant de décider d’une éventuelle interdiction.

Bien que l’utilisation des e-cigarettes, avec ou sans nicotine, ait été interdite en Australie, au Brésil, au Canada, au Mexique et en Nouvelle-Zélande, limitée au Royaume-Uni, en Finlande, en Malaisie et à Singapour et bientôt interdite dans l’Etat de New York et en Russie, le ministère de la Santé à Jérusalem demande seulement maintenant l’avis du public sur ce produit.

Il y a beaucoup de nuances selon les pays, par exemple on parle souvent d’interdiction au Canada, alors que seules les cigarettes électroniques contenant de la nicotine sont interdites à l’importation (lire les cigarettes électroniques ne sont pas celles de ton papa). Même principe pour la Finlande ou la Nouvelle-Zéalande où les e-liquides nicotinés sont considérés comme des médicaments (et sont par conséquent interdits puisqu’aucune autorisation n’existe) alors que les e-liquides sans nicotine sont tolérés. Il existe également des nuances sur l’importation commerciale et l’importation à titre personnel [1].

Alors qu’un comité du ministère a recommandé une interdiction pour cinq ans du marketing, de l’importation et de l’utilisation des e-cigarettes, après quoi, le dossier serait réexaminé, le ministère a décidé de prendre une décision qu’après avoir consulter le public.

En effet, le ministère a indiqué jeudi que les cigarettes électroniques, introduites pour la première fois à l’étranger en 2004, sont devenues très populaires chez les fumeurs et anciens fumeurs ces dernières années.

Le ministère a fait remarquer que bien que les e-cigarettes soient largement vendues en Israël, elles n’ont jamais reçu l’autorisation adéquate du ministère et il n’existe aucune supervision quant au contenu et aux risques éventuels qu’elles représentent pour la santé.

D’après le ministère, « les e-cigarettes sont présentées de manière trompeuse, comme une alternative supposément sûre aux cigarettes traditionnelles et un prétendu moyen pour aider les fumeurs à arrêter le tabac ».

Le ministère d’ajouter « qu’elles sont vendues en magasins ou sur internet et tirent profit du fait qu’elles n’ont jamais été étudiées en profondeur ».

Par conséquent, les restrictions dans de nombreux pays n’ont pas encore été décidées à l’opposé des limitations imposées sur les produits du tabac, leur utilisation, leur vente et les endroits où il est encore permis de fumer.

Interrogé par The Jerusalem Post sur les positions du ministère, Amos Hausner, président du Conseil national pour la prévention du tabagisme, a déclaré que « la Russie a montré sa détermination en interdisant complètement l’utilisation de tout type d’e-cigarettes. Cette décision a fait l’objet d’éloges lors d’une récente conférence de la Harvard School of Public Health à laquelle j’ai assisté ».

« La Russie a également interdit toute publicité, ce qui n’est pas le cas d’Israël en raison du lobby du tabac très puissant. Selon une nouvelle enquête, deux tiers des israéliens sont exposés contre leur gré à la fumée du tabac contre seulement 10% des canadiens ».

M. Hausner, un avocat qui a lutté contre les cigarettes pendant des décennies, a déclaré que « l’hésitation israélienne sur les e-cigarettes n’est pas bon signe ».

Ce produit a pénétré le marché sur des affirmations qu’il est moins dangereux que les cigarettes traditionnelles et même bénéfique, mais ses effets à court et long terme n’ont pas encore été étudiés. Le gouvernement parie sur l’avenir.

« Par exemple, tous les médicaments qui arrivent dans le système digestif humain doivent passer des contrôles essentiels avant d’être approuvés. Ce produit implique le passage de fumée ou de vapeur directement dans le système respiratoire, bien plus sensible et moins protégé que le système digestif, et ces substances passent directement au cerveau ».

Le président du Conseil national poursuit : « Des millions, voire même des milliards de dollars sont investis dans l’étude des effets des médicaments et – nombre d’entre eux – sont retirés de la vente après des années d’utilisation, lorsque l’on se rend compte de leurs effets néfastes à long terme sur les humains ».

«Dans le cas présent, nous avons un produit peu coûteux dont les effets n’ont pas du tout été testés », conclut M. Hausner.

En 2009, la Food and Drug Administration a émis un avertissement sérieux à l’encontre des e-cigarettes car, d’une part, certaines d’entre elles contenaient des substances cancérigènes et d’autre part, aucun élément de preuve n’avait été avancé prouvant qu’elles contribuaient à la cessation du tabagisme.

Le contrôle effectué par la FDA (effectué sur des échantillons de la marque Njoy) a été depuis longtemps expliqué et démenti par un laboratoire indépendant. Lire à ce sujet (en anglais) Nitrosamines in electronic cigarettes. Do we need to worry ? Les traces de nitrosamines pour le moment détectées dans la vapeur des cigarettes électroniques sont extrêmement faibles. Lire par exemple Un groupe de vapoteurs a réussi à financer une étude sur la cigarette électronique.

Ici, le ministère a émis des avertissements contre l’utilisation des e-cigarettes, ce qui n’a cependant pas empêché leur publicité, leur vente et leur utilisation de grimper en flèche. En 2010, le ministère a décidé d’inclure dans le panier des services de santé un nombre de médicaments et de technologies vérifiées pour aider les fumeurs à arrêter le tabac mais dans lequel ne figuraient pas les cigarettes électroniques.

Le ministère a indiqué que les enfants les utilisaient également et qu’un marché noir s’était développé d’e-cigarettes contenant des substances psychoactives qui affectent le cerveau.

Il me semble que l’on tombe ici dans la propagande anti e-cigarette. Je ne sais pas d’où viennent ces informations.

Par conséquent, le ministère a mis sur pied l’année dernière un comité multidisciplinaire pour enquêter sur ce dossier, sous tous les angles. Il n’a pas encore remis son rapport mais a indiqué qu’il « avait de sérieux doutes sur l’innocuité, l’efficacité et les caractéristique liées à leur utilisation et donc, qu’il existait des doutes sur leur innocuité – si elles contiennent de la nicotine ou pas ».

L’innocuité de la cigarette électronique est un sujet très populaire alors qu’il s’agit avant tout d’une méthode de réduction des risques destinée aux fumeurs. Des études poussées doivent absolument être menées pour comprendre ce niveau de réduction, chercher son innocuité relève un peu du fantasme.

Le comité a également décidé qu’il n’existait aucune preuve scientifique que les e-cigarettes contribuaient à arrêter de fumer ou que leur « vapeur » n’affectait pas la santé des non-fumeurs.

Le comité du ministère a donc recommandé l’interdiction de la fabrication, de l’importation et du marketing des e-cigarettes en Israël et que le dossier serait réexaminé après cinq ans d’interdiction. Alternativement, le ministère pourrait décider de considérer les cigarettes électroniques comme un produit du tabac et exiger qu’elles répondent à toutes les restrictions en vigueur pour les cigarettes traditionnelles, y compris l’interdiction de fumer dans les lieux publics.

Cinq ans pour en faire un médicament officiel et le vendre sous le couvert d’un gouvernement rassuré ?

Entre temps, le ministère a indiqué qu’il continuerait à « suivre les développements scientifiques dans le monde sur les risques, ou l’innocuité, de l’utilisation des e-cigarettes, ainsi que leur efficacité, ou manque d’efficacité, dans la cessation du tabagisme », et déciderait alors de la suite des évènements.

En conséquence, le ministère a décidé de demander l’opinion du public sur ce sujet à travers son site internet www.shituf.gov.il jusqu’au 25 mars 2013. Il annoncera sa décision au cours de l’été.


Fin de l’article du Jerusalem Post

Référence

Ministry to consult with public on e-cigarette ban : http://www.jpost.com/Health/Article.aspx?id=304965

[1] Electronic cigarettes – Global legal status  : http://www.eccauk.org/index.php/ecca-library/41-legal-status-of-ecigarettes-worldwide.html