Konstantinos Farsalinos en avait déjà parlé dans l’un de ses billets, la connaissance de la cigarette électronique dans la population est fortement dépendante des informations diffusées dans la presse. Les données de Google semblent également confirmer ce phénomène si l’on croise les statistiques de recherche avec les grands titres qui ont fait la Une ces derniers mois.
Difficile de savoir si une information en particulier a influencé toute une population mais quand on regarde le graphique proposé par Google pour les tendances de recherche liées au mot clef “cigarette électronique” en France, la courbe montre très clairement des baisses d’intérêt très ponctuelles. Que s’est-il passé ?
Janvier et mars 2014 : premier déclin de la cigarette électronique
Rétrospectivement on peut s’apercevoir que chaque grande chute dans le volume des recherches liées au vaporisateur est précédée d’une parution de presse très alarmiste.
L’étude de 60 millions de consommateurs en septembre 2013, l’article du New York Times sur les rares cas d’empoisonnement en janvier 2014 ou plus récemment l’avis assez négatif du Haut Conseil de la Santé publique sont des informations qui pourraient être associées à une baisse d’intérêt pour le produit auprès des fumeurs.
La presse indirectement responsable d’une mauvaise information sur les bénéfices d’une méthode de réduction des risques pour le fumeur ? Une piste de réflexion que des analyses de presse plus poussées pourraient permettre d’éclairer.
C’est une évidence. Je connais plusieurs personnes qui ont arrêtées la vape ou qui envisageaient de basculer et qui ont renoncé.
Pourquoi ? Articles dans les journaux, interventions tv courtes mais assassines, etc.
Bref, chaque dénigrement, même minime, entraine statistiquement certainement plusieurs milliers de blocages.
Les médias, comme internet en général, sont financés par la publicité. C’est la raison pour laquelle ceux qui ont intérêt à dénigrer la vape, de puissants industriels, sont aux manettes. Ce sont eux qui commandent aux rédactions en chef.
C’est la raison pour laquelle :
1°) tant que les annonceurs pro-ecig n’ouvriront pas leur portefeuille, ce sont les anti qui monopoliseront les médias
2°) le projet d’interdiction de la pub pour les VP serait doublement dommageable.
Combien de fois ai je eu à faire à des commentaires du type “tu n’as pas lu l’article de cette semaine?” Ou encore “c’est dangereux ton truc, j’ai lu que…”
Je répondais avant ce que j’en savais, surtout mon propre vécu d’ex fumeur… Lorsque tous ces “articles à sensation” ne paraissaient pas… Mais je laisse courir dorénavant, trop fatigant…
En ce qui me concerne: j’ai arrêté le tabac depuis deux ans. Je continue à vapoter, zéro nicotine, juste pour le goût 😉
Pareil et c’est inquiétant. Au début, on a envie de défendre, de vendre la vape mais on se lasse car souvent nos interlocuteurs restent incrédules : ils font plus confiance à une information lambda relayée par un média lambda (souvent tous deux inconsistants sur le sujet) qu’à un adepte tel que nous.
J’utilise le mot adepte à escient car on passe pour des membres de la secte de la vape aux yeux de beaucoup. Dans le meilleur des cas, on nous accole une étiquette de old geek high tech fashion victim.
Ok, tant pis.
Enfin, j’ai réussi à convertir 🙂 tous mes proches, tous,et c’est déjà pas mal. Un gourou familial…
Et si on faisait une secte de gourous familiaux ? C’est aussi mon cas.
Et même là, j’ai le droit encore de temps à autres à des questions du style : “mais attention Agnès, le pro-PI-laine gleekaul, c’est un liquide hautement extra-lucide, heu extra terrestre, enfin bref, un truc dont il faut se méfier” ! En général, c’est ma mother qui ne peut s’empêcher de lâcher cela et mon ingénieur de père la reprend toujours en lui disant gentiment “m’enfin Margot, on t’a déjà dit que…”
L’autre jour mon fils est rentré d’un débat d’info sur le tabac au collège et en gros ce qu’on lui a dit c’est : “tabac et e-cig, c’est la même chose !” et lui de rajouter malicieusement : “ben à choisir entre sortir sa batterie + clearo ou un briquet et une tige, y’a pas photo, la 2ème solution est la plus simple” !
Qu’on continue à présenter la vaporette ainsi et c’est clair que nos chérubins écervelés et un tant soit peu faignants choisiront la paille plutôt que la poutre ! (puisque de toute façon, l’adolescence est le temps des essais !)
Oui mais si nos jeunes parfois un peu feignasses, certes (nous, on était trop travailleurs, hem) entendent en plus un discours dans une administration de l’éducation leur dire que la vape et le tabac sont identiques, cela fait peur.
Le danger vient aussi (surtout ?) de là : on oublie pour une fois nos chers politiques (oui, jeu de mot pourri) et on regarde qui peut communiquer : les enseignants, un intervenant type psychologue social, etc. bref, des personnes sans connaissance spécifique sur le sujet mais gavé d’à prioris.
Des messagers détenteurs d’une information pervertie par leur manière de voir les choses sans recul ni réflexion.
Cela me fait penser à tellement de choses ce type de fonctionnement…
la presse ne peut relayer que ce qu’ON lui raconte…
la télé est la seule a parler quand il y a des invités…
quand a internet,il y a tout et son contraire…
ces phrases ne sont pas de moi,mais j’aurais pu les faire miennes.
Pour les deux premiers, ce sont des des vecteurs de propagande bien connus. On y ajoute un zeste de scoop car critiquer quelque chose de nouveau et en croissançe exponentielle, c’est toujours un scoop, on est sur de la désinformation. Le plus marrant est qu’on rit justement des médias notamment de l’Est, persuadés que les nôtres sont d’une transparence sans faille.
Pour internet, ce n’est pas encore généralisé mais il y aussi de la désinformation et souvent les méthodes sont plus subtiles donc plus efficaces…