Augmentation du prix du paquet, politique gouvernementale anti-tabac, hausse du nombre de vapoteurs… Qu’elle qu’en soit la raison, le marché du tabac continue de décliner en France avec un net recul des ventes pour l’année 2018.
Vers la fin du tabac ?
Selon les chiffres de Logista, fournisseur de tabac de la grande majorité des points de vente en France, recueillis par l’AFP, l’année 2018 aura vu 40,23 milliards de cigarettes livrées en France. Si ce chiffre peut paraître important, il signe toutefois une nette diminution par rapport à celui de 2017, année durant laquelle il grimpait à 44,36 milliards.
Dans les faits, 2018 a vu le nombre de cigarettes vendues dans l’Hexagone chuter de 9,32 %, tandis que les ventes de tabac à rouler ont quant à elles diminué de 9,40 %. Ces deux diminutions intervenant suite à un premier effritement des ventes durant l’année 2017 qui avait respectivement vu le chiffres des ventes de cigarettes et de tabac à rouler chuter de 1,48 % et 5,66 %.
Pour le pneumologue Bertrand Dautzenberg, cette diminution du succès que connaît le tabac en France est due à « une politique de santé publique qui marche ».
Il explique ainsi que l’augmentation du prix du paquet de cigarettes d’un euro, appliqué au mois de mars dernier, a « motivé beaucoup de gens à arrêter de fumer », estimant que « le prix est redevenu un facteur d’arrêt du tabac, car fumer un paquet par jour coûte maintenant 240 euros par mois ».
Une pensée qui semble partagée par Éric Sensi-Minautier, directeur des affaires publiques de British American Tobacco (BAT), qui estime quant à lui que « le recul des ventes légales de tabac est le résultat d’un choc de prix administré aux fumeurs », mais également « qu’un fumeur sur deux qui arrête de fumer passe au vapotage », une alternative qu’il juge « crédible » et qui devrait « bénéficier du soutien du gouvernement ».
Le professeur Dautzenberg ajoute que l’instauration du paquet neutre aurait également contribué à ce recul des ventes du tabac car retirant le côté « glamour » des cigarettes, tout comme le remboursement des substituts nicotiniques ayant eu, selon lui, un « effet massif » auprès des fumeurs.
D’autres chiffres à ne pas oublier
Si ce net recul des ventes de tabac en France ne peut qu’être positif, il convient toutefois de rappeler que « selon l’étude Sun réalisée par KPMG pour le compte des cigarettiers », 14,8 % des cigarettes consommées en France proviendraient du marché noir, comme le rappelle le blog Le Monde du Tabac.
Un chiffre auquel il faut ajouter les 26,8 % de cigarettes qui, d’après les fabricants de tabac, seraient consommées en France mais achetées dans d’autres pays.
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