La scientifique américaine Denise B. Kandel, de l’université Columbia à New York, rapporte dans le journal canadien La Presse que la nicotine contenue dans les cigarettes électroniques pourrait présenter un risque de passerelle vers l’usage de drogues plus fortes, comme la cocaïne.
Le vapoteur bientôt drogué ?
Fait assez curieux, il n’est fait aucune mention de la nicotine administrée via des médicaments d’aide au sevrage tabagique, seule la nicotine des cigarettes électroniques et des cigarettes traditionnelles semblent faire l’objet du débat.
La nicotine selon cette professeur en Sciences Médico-Sociales altèrerait la biochimie du cerveau, le prédisposant alors à être plus réceptif aux autres drogues. Des propos illustrés notamment par une étude sur des rats conduite précédemment ainsi que par une étude épidémiologique menée quelques années plus tôt.
Soutenue par le co-lauréat du prix Nobel de médecine en 2000, Eric Kandel, qui est aussi son conjoint, cette scientifique s’inquiète ainsi de la popularité grandissante de la cigarette électronique auprès des jeunes. Une crainte qui prend sa source d’après une étude américaine réalisée il y a deux ans par le CDC (Centers for Disease Control and Prevention).
Alors que la cigarette électronique est décrite dans le résumé de l’étude comme une méthode de réduction des risques pour le fumeur, la nicotine qu’elle peut contenir suscite en revanche des craintes d’addiction chez les jeunes et alimente les peurs de passerelle vers d’autres drogues. Deux idées qui vont probablement venir renforcer certains courants réglementaires aux États-Unis et au Canada afin de justifier des mesures restrictives sur la vente des e-cigarettes, et notamment sur le marketing et l’utilisation d’arômes attractifs.
En Europe la crainte de passerelle vers le tabagisme chez les jeunes via l’usage d’e-cigarettes n’a jamais véritablement trouvé d’échos scientifiques. Le produit permettrait même de diminuer la dépendance à la nicotine.