C’est la grosse claque de la semaine pour le professeur Dautzenberg : Jean-François Etter, Professeur de Santé publique à l’Université de Genève, critique ouvertement la qualité scientifique du rapport remis à la ministre ce mardi 28 mai 2013.
Jean-François Etter va même plus loin en dénonçant le danger pour la santé publique que représente les législateurs et pseudo experts qui tentent de s’exprimer sur le sujet de la cigarette électronique. Pour lui, le gros danger qui menace le bien être des citoyens sur cette affaire, ne serait autre que les gens qui s’en occupent officiellement.
C’est le site Newsring, spécialisé dans les débats en ligne, qui héberge entre autres l’intervention de ce professeur autour de la question “Pour ou contre la cigarette électronique ?”.
Des experts de la cigarette électronique auto-proclamés
Selon Etter, le professeur Dautzenberg et les membres de son équipe de choc sont bien des tabacologues mais ne sont pas des “spécialistes de la cigarette électronique“, un intitulé qui reviendrait selon lui en priorité aux scientifiques ayant déjà étudié le sujet et publié l’état de leurs recherches dans des journaux scientifiques officiels. Or aucun d’entre eux ne serait à l’origine d’une quelconque étude sur l’ecig, seul Etter qui a refusé de signer ce rapport auquel il a pourtant contribué, ferait figure d’exception.
Ces recommandations […] sont clairement l’opinion d’experts auto-proclamés qui n’ont pas travaillé sur le sujet. Tout le rapport est d’une très mauvaise qualité.
Pour cet expert en Santé publique, aucune des recommandations publiées dans ce rapport ne tient la route. Ni l’interdiction de publicité, de vapoter dans les lieux publics ou encore la définition d’un dosage maximal de nicotine dans les e-liquides à 18mg/ml n’a de fondement scientifique. Il ne s’agirait là que du point de vue d’experts auto-proclamés qui n’ont clairement pas travaillé sur le sujet.
Pour Jean-François Etter la cigarette électronique est une révolution dans le domaine de la Santé publique
Rares sont les experts en santé publique qui expriment ouvertement leur enthousiasme à l’idée de voir une population de fumeurs diminuée comme par magie et qui dépensent leur énergie à faire avancer les choses au lieu de tergiverser sur des questions sociales et politiques très floues.
A contrario de nos universitaires français, Etter réclame certes beaucoup plus d’études à long terme sur le sujet mais demande surtout de laisser la cigarette électronique entrer en concurrence avec la cigarette traditionnelle afin qu’elle puisse avoir un réel impact sur la santé publique.
Ces propos de conclusion en disent long sur l’état d’esprit dans lequel évolue en ce moment Jean-François Etter : “La menace principale pour la santé publique sont les experts de santé publique et le ministère de la Santé“. Une vision de la politique qui trouve clairement des échos dans les prises de position de Michael Siegel aux États-Unis ou encore de Clive Bates au Royaume-Uni.
Relit les pages 18-19 du rapport. Cela ne le remet pas en discredit ?
Justement il ne signe pas, ce sont les autres qui le remercient, mais son nom n’est pas dans la liste officielle.
Extrait du rapport page 19
“Jean-François Etter (Genève) rapporte un lien d’intérêt avec un fabricant d’e-cigarettes et d’e-liquides qui a contribué à deux déplacements (Londres et Chine, avion + hôtel) sur le thème de l’e-cigarette (aucune rémunération).”
Vous imaginez un prof d’université, ultra-exposé médiatiquement du fait de sa spécialité, défendre une position de mauvaise foi pour deux billets d’avion et quelques nuits d’hôtel ? Compromettre publiquement sa crédibilité pour, allez, 3000 euros ?
Ca ne tient pas. Etter est sincère et lucide. Le problème est que les autres membres de la commission sont vraisemblablement sincères, eux aussi. C’est juste qu’ils ne sont pas lucides.
Mais pourquoi alors, ce rapport expose que Etter a un lien d’intérêt avec l’e-cig ?
Parce que les médecins ont l’obligation de mentionner leurs liens d’intérêts (article 26 de
la loi dite Kouchner), quels qu’ils soient, quand il s’expriment sur un sujet en public. Il aurait pu dire “j’ai reçu un stylo bille clopinette en 2011 d’une valeur de 2 euros”.
Bien sûr, mais pour les autres experts, on utilise les termes ‘eu des contacts avec tous ces laboratoires’, ‘remboursement’. Et nullement ‘rapporte un lien d’intérêt. Or, selon vos commentaires, nous pouvons donc dire que 5 professeurs sur 9, rédacteur du rapport, ont des liens d’intérêt ?
Vs avez tellement raison monsieur je vous félicite de ne pas suivre le troupeau sois disant expert de cette nouvelle cigarette qui est une chance,qui crée de l’emploi…L’innovation c’est l’avenir!
Bonjour, je tenais à vous féliciter pour votre livre. En tant qu’inventeur de la cigarette électronique moderne et surtout du premier prototype fonctionnel m’ayant permis d’arrêter de fumer en 2001, je ne peux que me réjouir d’avoir été à ce point visionnaire, d’autant plus que ce n’est sans doute que le début de cette aventure. Certe, mon nom ne sera certainement pas retenu dans l’histoire car je n’étais pas intéressé par l’argent mais j’aurai au moins contribué aussi modestement que ce soit à sauver des millions de vies. Bonne continuation. Stéphane Vlachos